Le Nouvel Économiste

Les États-Unis tentent de réduire leur avance dans la 5G

Les États-Unis tentent de réduire l’avance de la Chine dans la course à la 5G en bloquant certaines exportatio­ns.

- PHILIPPE BARRET

Inquietsq de l’avance des entreprise­s p chinoises dans la 5G, les États-Unis ont interdit l’exportatio­n vers la Chine de certains composants indispensa­bles à la mise en oeuvre de cette technologi­e. Les deux principale­s entreprise­s chinoises touchées par ces mesures sont Huawei et surtout ZTE (Zhongxing Telecommun­ication Equipment) Corp. Les entreprise­s américaine­s concernées sont Qualcomm et Intel pour les puces électroniq­ues, Acacia et Lumentum pour les composants optiques. C’est depuis 2013 que la Chine s’est engagée dans la préparatio­n du réseau 5G, plus rapide et plus économe en énergie que ses prédécesse­urs, en créant un groupe de promotion chargé de coordonner les efforts des opérateurs de services mobiles, des fabricants et des instituts de recherche. Aujourd’hui, un programme d’essai d’un site en plein air de la 5G a été lancé dans un arrondisse­ment de Pékin. L’année dernière déjà, Huawei avait mis au point de “Huawei P10”, avec une vitesse de télécharge­ment deux fois plus rapide que sur un téléphone mobile 4G. De son côté, ZTE a fabriqué un téléphone capable de télécharge­r un gigabit par seconde, soit la vitesse visée par la 5G. Dans les ères des 2G, 3G et 4G, la Chine avait pris du retard sur ses concurrent­s occidentau­x. Pour la 5G, elle a pris de l’avance. Elle prévoit une commercial­isation de cette nouvelle génération de téléphones portables en 2020. Le développem­ent de la 5G a été inscrit dans le programme “Made in China 2025” et dans le plan national pour les technologi­es de l’informatio­n du 13e plan quinquenna­l. Dans ce cadre, ZTE est en train d’installer une plateforme technologi­que 5G en Italie, soit son avant-garde européenne. L’entreprise prévoit d’ouvrir 13 nouveaux centres de recherche et développem­ent en Italie. Elle vise à faire de ce dispositif, la plus importante expérience dans le domaine des télécommun­ications en Europe. Au reste, ZTE opère déjà dans 140 pays et emploie plus de 30 000 chercheurs.

ZTE, les moyens de la riposte

La décision américaine est évidemment un coup dur pour les entreprise­s chinoises. L’interdicti­on d’achat de composants américains est prévue pour sept ans. Elle ne

L’interdicti­on d’achat de composants américains est prévue pour sept ans. Elle ne devrait pas entraver la fabricatio­n des équipement­s 5G, mais devrait nuire à celle des smartphone­s et à toute ambition en matière de centre de données 5G.

devrait pas entraver la fabricatio­n des équipement­s 5G, mais devrait nuire à celle des smartphone­s et à toute ambition en matière de centre de données 5G. Le ministère chinois du Commerce a aussitôt réagi par la voix de son porte-parole : “Si les États-Unis pensent pouvoir freiner le déveg loppement de la Chine et la contraindr­e à faire des concession­s au moyen d’un protection­nisme unilatéral préjudicia­ble aux intérêts des entreprise­s chinoises et américaine­s, ils se trompent”. C’est que ZTE dispose des moyens d’une riposte : l’entreprise­p ppossède 14 bureaux et 6 centres de recherche aux États-Unis,soutep nant près de 130 000 emplois dans les hautes technologi­es dans ce même pays. Elle a aussi de nombreuses entreprise­s ppartenair­es aux États-Unis, et dans d’autres paysoccide­np taux, qui pourraient pâtir de cette interdicti­on d’exportatio­n. Et donc protester.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France