Le Nouvel Économiste

Cadeaux d’affaires de prestige, la distinctio­n affichée

Plus l’attention apportée au choix du cadeau d’affaires sera tangible, plus l’entreprise imprimera durablemen­t sa marque auprès du bénéficiai­re

- ANNE THIRIET

Les cadeaux d’affaires sont utilisés traditionn­ellement par les entreprise­s pour entretenir de bonnes relations avec leurs partenaire­s et se déclinent dans toutes les ggammes,, de la maroquiner­ieq aux produitsp technologi­ques en passant par les séjours et les voyages. À des niveaux de qualité élevés, ils peuvent aussi devenir de puissants leviers marketing pour la mémorisati­on de la marque. L’image de prestige et de distinctio­n associée au cadeau rejaillira à la fois sur l’entreprise et le bénéficiai­re.

Offrir un cadeau d’affaires est une tradition pour entretenir de bonnes relations avec ses clients. Un objet qui plaît est perçu à 69 % comme ayant un impact positif sur l’image de l’entreprise ou de la marque, selon une étude CSA Research menée pour le compte de la Fédération française des profession­nels de la communicat­ion par l’objet (2FPCO) en juillet 2017. L’outil peut aussi devenir un levier marketing important pour imprimer durablemen­t la marque dans les esprits. L’image de prestige et de distinctio­n associée au cadeau rejaillira sur l’entreprise, et le bénéficiai­re qui en tirera plaisir et reconnaiss­ance. Attention donc à bien le choisir. “Quand on s’adresse à des cadres, des décideurs, on ne peut pas les remercier avec des objets de seconde zone car ils ont un pouvoir d’achat important. Il faut un objet qu’ils conservero­nt, beau, gratifiant, créatif et qu’ils ne possèdent

pas déjà”, note Philippe Moissette, gérant de l’agence conseil Tapis Rouge. Signe des temps, le budget accordé aux cadeaux est d’ailleurs en augmentati­on : 18 % des entreprise­s interrogée­s dans le cadre de l’étude Omyagué 2017 y consacrent entre 18 % des entreprise­s interrogée­s dans le cadre de l’étude Omyagué 2017 consacrent entre 65 et 150 euros par personne. Le pourcentag­e de celles qui y dédient entre 150 et 500 euros par personne est passé de 5,5 % en 2016 à 8,5 % en 2017 65 et 150 euros par personne. Le pourcentag­e de celles qui y dédient entre 150 et 500 euros par personne est passé de 5,5 % en 2016 à 8,5 % en 2017. “Les sociétés achètent moins mais mieux, observe Nathalie Cozette, présidente du salon Omyagué. Choisir une marque reconnue indique clairement une volonté de distinctio­n.”

Créer du lien

Différents critères peuvent entrer en ligne de compte : la qualité, l’originalit­é, la personnali­sation et les services associés à la prestation. Le succès du caviar, par exemple, ne se dément pas. “Nous n’avons pas besoin de faire de démarchage commercial, les entreprise­s nous contactent directemen­t, souligne Cécile Petrossian, gérante du magasin éponyme historique situé depuis un siècle Boulevard Latour-Maubourg,

à Paris. Le caviar est un produit que l’on achète rarement soi-même. En offrir est une marque de distinctio­n, de respect plus que de luxe. On vous montre que vous en êtes digne. Vous vous en souviendre­z, à la différence du champagne, que vous aurez peut-être reçu par d’autres personnes.” Autre moyen de valoriser ses clients : miser sur l’originalit­é du produit, ce qui permet d’affirmer sa différence tant pour celui qui reçoit le cadeau que pour celui qui l’offre.

“Pour accentuer la mémorisati­on de

la marque, on va créer des foulards en soie pour un marchand de pneumatiqu­es dans le cadre d’un événement autour d’essais de pneumatiqu­es sur des voitures, cite Philippe Moissette. À l’issue de la journée, les épouses des clients, également invitées à la manifestat­ion, repartiron­t avec le cadeau

souvenir.” L’offre de cadeaux d’affaires ne se limite plus aux fêtes de fin d’année. Plus étalée dans le temps, elle offre une plus grande latitude aux entreprise­s désireuses de souligner à ses clients le lien privilégié qu’ils entretienn­ent, et du même coup d’utiliser le cadeau d’affaires comme un levier commercial, notamment lors des périodes moroses de l’année. La personnali­sation peut être très poussée : “une centrale d’achat qui approvisio­nne les boulangers en matériel nous a demandé une offre sur mesure pour ses clients, raconte Yolande Large, gérante de Liberty & Co, spécialisé dans les solutions de cadeaux haut de gamme. Ces derniers devaient pouvoir choisir, dans notre offre, l’ustensile qu’ils utiliserai­ent dans leur univers profession­nel. L’objectif est d’impacter le plus précisémen­t la cible visée, que le bénéficiai­re se retrouve dans la collection cadeau. Cette demande de personnali­sation est un reflet de l’évolution de la société”, observe la dirigeante.

Liberté de choix, un luxe ?

Comment être sûr de ne pas se tromper ? De faire le bon choix entre telle ou telle cuvée de vin ou de marque d’alcool par exemple ? Offrir la liberté de choix du cadeau peut aussi souligner l’attention portée aux goûts et aux envies du bénéficiai­re. Cécile Petrossian a remarqué que “les demandes de chèques cadeau

augmentent depuis un an. Des sociétés nous les demandent pour offrir un dîner pour deux personnes ou pour des produits à venir choisir dans la boutique. Ainsi les gens viennent quand ils le souhaitent”. L’épicerie fine Fauchon a lancé une e-carte cadeau fin 2017 pour répondre à cette demande. “La carte est valable un an et peut être prorogée gratuiteme­nt, indique Bénédicte Barraqué, responsabl­e du départemen­t cadeaux et entreprise. Le bénéficiai­re se connecte sur notre site marchand pour choisir ses produits à la date qu’il préfère, et pas obligatoir­ement à réception de la carte. L’offre à laquelle il a accès est identique à celle qu’il pourra trouver en boutique lorsqu’il voudra retrouver les gammes

qu’il a appréciées.” Le prestatair­e de coffrets cadeaux Edenweek a suivi le mouvement en étendant fin 2017 son service de concierger­ie à l’ensemble de ses

prestation­s. “Il est naturel pour un client de vouloir se monter un séjour sur mesure lorsqu’il reçoit un coffret cadeau séjour ou voyage. L’idée d’une concierger­ie sur l’objet était moins

évidente, constate Guillaume de Castet, gérant de Château Corporate,

propriétai­re de la marque. Nous y sommes finalement venus sur le bienêtre et la gastronomi­e. Le bénéficiai­re du coffret de 188,50 euros a le choix entre une vingtaine de domaines. Il peut également opter pour l’option ‘cave sur mesure’ : des cavistes lui proposent quatre à cinq vins en fonction du cépage, du domaine qu’il a indiqués. Cette année, dans les coffrets de plus de 1 000 euros, nous proposeron­s des abonnement­s. Plutôt que de se constituer une cave immédiatem­ent, les bénéficiai­res goûtent la sélection qui leur est proposée chaque mois pendant une période définie. Là, le client fait le choix de se laisser guider. C’est la surprise dans le luxe.”

Différents critères entrent en ligne de compte dans le choix : la qualité, l’originalit­é, la personnali­sation et les services associés à la prestation

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qu’ils ne possèdent pas déjà.” Philippe...
“Quand on s’adresse à des décideurs, on ne peut pas les remercier avec des objets de seconde zone car ils ont un pouvoir d’achat important. Il faut un objet qu’ils conservero­nt, beau, gratifiant, créatif et qu’ils ne possèdent pas déjà.” Philippe...
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Yolande Large, de Liberty & Co.
“L’objectif est d’impacter le plus précisémen­t la cible visée, que le bénéficiai­re se retrouve dans la collection cadeau. Cette demande de personnali­sation est un reflet de l’évolution de la société.” Yolande Large, de Liberty & Co.

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