Un CPF nouvelle formule pour favoriser l’équité du système
Chaque salarié à temps plein verra son compte personnel de formation crédité de 500 euros par an, dans la limite d’un plafond de 5 000 euros
La réforme prévoit que le compte personnel de formation (CPF) soit alimenté en euros, et non plus en heures comme actuellement. Chaque salarié à temps plein verra son CPF crédité de 500 euros par an, dans la limite d’un plafond de 5 000 euros. Pour le salarié n’ayant pas atteint le niveau CAP-BEP, le CPF sera alimenté de 800 euros par an dans la limite de 8 000 euros. Les comptes pourront également être abondés par les entreprises et les branches par des accords collectifs. Les salariés à temps partiel (mi-temps ou plus) auront les mêmes droits que les salariés à temps plein. Une mesure qui devrait bénéficier plus particulièrement aux femmes, titulaires de 80 % des contrats à temps partiel. En revanche, les salariés qui auraient travaillé moins de la moitié de la durée légale ou conventionnelle sur l’ensemble de l’année verront leur compte abondé au prorata de leur temps de travail, sauf accord collectif d’entreprise, de groupe ou de branche plus favorable. Chaque actif pourra connaître ses droits acquis en se connectant à son compte via l’application mobile CPF. Pour Stéphane Carcillo, chef de la division emplois et revenus à l’OCDE, cette évolution du CPF devrait permettre “d’améliorer l’équité du système”. “Actuellement, beaucoup d’argent est orienté vers les cadres, car une heure de formation pour les cadres coûte bien plus cher qu’une heure de formation pour les ouvriers ou les employés”, explique-t-il. De son côté, Aurélie Feld, présidente de CSP The Art of Training, salue “la différence faite entre les actifs qualifiés et non qualifiés, qui devrait permettre aux actifs non qualifiés de mieux préserver leur employabilité”. Certains syndicats craignent que la monétarisation du CPF entraîne une hausse du prix des formations. Mais pour Pierre Monclos, DRH et directeur éditorial d’Unow, cette monétarisation “va mettre en concurrence directe les organismes de formation, qui seront incités à baisser leurs prix”.