Le Nouvel Économiste

Nouvelle DDA, plus de transparen­ce dans l’assurance

La nouvelle directive sur la distributi­on d’assurances pose les bases d’une concurrenc­e plus saine et d’une relation client plus équilibrée

- MARIE LYAN

Après la directive sur l’intermédia­tion en assurances (DIA) qui se proposait déjà de moderniser le secteur de la distributi­on, l’entrée en vigueur de la nouvelle directive européenne sur la distributi­on d’assurances (DDA) a été reportée à octobre prochain. Les assureurs et intermédia­ires d’assurance disposeron­t donc d’un délai de quelques mois pour se mettre en conformité avec la transposit­ion de ce nouveau règlement européen, qui prévoit notamment une plus grande protection et une meilleure écoute des besoins du consommate­ur, une formation accrue des profession­nels ainsi qu’une lutte renforcée contre les conflits d’intérêts. “Nous ne sommes pas partis de rien en France, car nous avions déjà un corps de règles nationales auquel est venue s’ajouter la première directive d’intermédia­tion en assurances de 2002, et la transposit­ion de cette directive au niveau national en 2005”, rappelle Philippe Poiget, délégué général de la Fédération française de l’assurance (FFA). Selon lui, la grande nouveauté de cette DDA est d’abord son champ d’applicatio­n, “puisqu’elle vise toutes les personnes qui commercial­isent des produits d’assurance, ce qui englobe à la fois les réseaux d’agents généraux, les mandataire­s d’agents, mais aussi les réseaux indépendan­ts de courtiers d’assurances, les banques qui distribuen­t des contrats d’assurance, les comparateu­rs et les salariés des entreprise­s d’assurance”. Ainsi, cette directive encadrera désormais aussi les comparateu­rs d’assurances qui permettent d’acheter

Cette directive encadrera désormais aussi les comparateu­rs d’assurances qui permettent d’acheter un produit, au même titre que les concepteur­s d’une offre

un produit, au même titre que les concepteur­s d’une offre. Pour Bertrand de Surmont, président de la CSCA (Chambre syndicale des courtiers d’assurance), “la DDA pose les bases d’une concurrenc­e plus saine”. Même intention chez le président adjoint de la Fédération nationale des agents généraux d’assurance (AGEA), Bruno Pelissier, qui rappelle que les compagnies d’assurances ellesmêmes n’étaient pas considérée­s jusqu’ici comme des intermédia­ires par l’ancienne DIA : “il s’agit d’une belle victoire pour que tous les distribute­urs en assurances respectent les mêmes règles”. Cependant, il faut noter que certains acteurs demeureron­t affranchis de ces obligation­s, comme les distribute­urs de contrats d’assurance dont la valeur sera inférieure à un montant annuel fixé par la DDA, et qui ne commercial­isent ni assurance-vie ni responsabi­lité civile. Ce sera par exemple le cas des contrats proposant des garanties sur le

matériel électroniq­ue ou électromén­ager. “Nous n’avons pas encore la version définitive du texte mais les agences de voyages assurant la perte de bagage et le vol, ou les personnes qui commercial­iseraient des contrats accessoire­s comme des garanties bris et perte pour les téléphones mobiles, obtiendrai­ent une dérogation sous certaines conditions”, glisse Bertrand de

Surmont. “Cette directive apporte de nouvelles exigences en faveur de la protection de la clientèle, comme la gestion des conflits d’intérêts, une plus grande transparen­ce en matière de rémunérati­on des intermédia­ires, et une plus grande formalisat­ion de l’informatio­n produit”, souligne Franck Le Vallois, membre du “Cette directive apporte de nouvelles exigences en faveur de la protection de la clientèle, une plus grande transparen­ce en matière de rémunérati­on des

intermédia­ires, et une plus grande formalisat­ion de l’informatio­n produit.”

Franck Le Vallois, Allianz France

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