Art de vivre & Golf
À l’approche de la Ryder Cup, des initiatives fleurissent pour rajeunir la pratique du golf en France et pérenniser ce sport
Greens cherchent jeunes pousses
Alors que la Ryder Cup débute dans un mois, les initiatives publiques comme privées se multiplient pour rajeunir la pratique du golf et attirer de nouveaux pratiquants. Une manière de lutter contre les a priori qui entourent ce sport, considéré comme élitiste, cher et réservé essentiellement aux retraités. En un mot, de dépoussiérer quelque peu son image. “L’image du golf est un obstacle à sa pratique”,
s’agace Laurent Boissonnas, directeur général d’Open Golf Club, qui ajoute: “c’est un fantasme que de penser que le golf est cher : les débutants peuvent acheter une demi-série de golfs (7 clubs) pour 100 euros ; les kits pour enfants coûtent 50 euros et l’accès à un practice revient à 10-15 euros l’heure”.
Des initiatives bienvenues dans un
contexte de stagnation du nombre de licenciés, et surtout de vieillissement des golfeurs. “La population de golfeurs vieillit. La courbe démographique du golf ressemble à la coupe de la Ryder Cup, large en haut et de plus en plus fine à la base. 70 % des golfeurs sont des golfeurs occasionnels et surtout de plus en plus occasionnels. Si l’on ne crée plus de golfeurs, il n’y en aura
plus”, fait remarquer Manuel Biota, Pdg du réseau Bluegreen. “60 % des golfeurs sont des retraités”, renchérit
Alain Jeanjean, Pdg du réseau Golfy.
“L’âge moyen d’un golfeur augmente de 6 mois tous les ans. Il est aujourd’hui de 52 ans, alors qu’il était de 46 ans il y a 10 ans”, note Laurent Boissonnas. Et d’ajouter: “Il existe un besoin de redynamiser la pratique du golf, que ce soit pour les golfs associatifs ou les golfs commerciaux”.
Désacraliser le golf
Un constat partagé par Christophe Muniesa, directeur exécutif de la Fédération française de golf (ffgolf) : “l’enjeu est de modifier l’image du golf en France : 1 % des Français jouent au golf, alors que dans d’autres pays le taux de pénétration est de 10 %. Il existe un retard historique en France, où l’on pense encore que le golf est réservé à une aristocratie sportive”. Ce dernier espère que l’accueil de la Ryder Cup permettra de changer l’image du golf auprès du grand public et d’en faire sinon un sport de masse, du moins un sport populaire. “Le golf peut être enthousiasmant. Sur une compétition de golf, ça crie comme dans un stade de foot”, ajoute-t-il. “Désacraliser le golf constitue un enjeu majeur pour la filière. Il est essentiel de faire comprendre que l’on peut s’amuser en pratiquant le golf. C’est un chantier de fond qui comporte énormément de facettes. Il serait souhaitable que les différents intervenants se coordonnent dans l’intérêt général”, estime Laurent
Boissonnas.
Alléger, démystifier
Tout amateur de green sait qu’il faut entre 4 et 5 heures pour faire un 18 trous. Dans un monde où tout va de plus en plus vite, ce manque de temps devient un frein à la pratique “Désacraliser le golf constitue un enjeu majeur pour la filière. C’est un chantier de fond qui comporte énormément de facettes. Il serait souhaitable que les différents intervenants se coordonnent
dans l’intérêt général.” Laurent Boissonnas, Open Golf Club.
L’enjeu est de modifier l’image du golf en France : 1 % des Français jouent au golf, alors que dans d’autres pays le taux de pénétration est de 10 %. Il existe un retard historique en France, où l’on pense que le golf est réservé à une sorte d’aristocratie sportive