Le Nouvel Économiste

Le sondage aux mille visages

En ligne, classique ou mixte, le sondage séduit, innove et s’adapte à tous les besoins et les moyens des entreprise­s. Mais attention : à chaque cible son outil et sa méthode

- NICOLAS MONIER

Si la transition digitale favorise l’émergence de solutions donnant la possibilit­é aux entreprise­s de sonder elles-mêmes leurs clients, de nouveaux acteurs, “pure players” fraîchemen­t apparus, offrent des alternativ­es séduisante­s aux instituts d’études classiques encore réservés aux grands comptes. Le marché du btob demeure néanmoins plus complexe que son pendant btoc, réputé plus facile à sonder. Les panels profession­nels, encore difficiles à constituer, demeurent toujours assez rétifs aux enquêtes d’opinion. Mais entre une marque souhaitant simplement sonder le grand public et une entreprise en quête d’un solide retour client, la donne est différente. Et le tout-online n’est toujours pas d’actualité pour affiner, en précision, les recherches.

Al’ère 2.0, le secteur du sondage et les grands instituts qui le composent ont dû faire face à l’émergence de nouveaux acteurs, les “pure players” type Google, Facebook, Amazon ou les start-up de taille bien plus modeste mais parfois redoutable­ment efficaces. Si les data sont de plus en plus nombreuses et volumineus­es, l’enjeu pour les entreprise­s est de réussir à exploiter correcteme­nt toute la richesse de ces informatio­ns.

Dans un contexte désormais hautement concurrent­iel, les enquêtes btob attirent également les convoitise­s. Des parts de marché sont à prendre. Dans une étude de décembre 2017, l’institut d’études Xerfi estimait que le secteur était en plein bouleverse­ment. Les instituts classiques n’ont plus la mainmise sur le marché. Pour expliquer cette transforma­tion, on évoque l’internalis­ation croissante des études liée à l’open data, la concurrenc­e extra-sectoriell­e accrue, les pressions déflationn­istes sur les prix, la reconfigur­ation de l’offre ou bien encore l’apparition de nouvelles solutions gratuites ou low cost.

Pour autant, le marché du sondage btob, y compris dans sa transition digitale demeure très protéiform­e. En effet, il y a sondage et sondage. Pour Thibault Bordeaux, directeur général de l’institut People Vox, il est impératif de bien définir cette notion : “si l’on parle d’enquêtes de satisfacti­on et de feedback clients, alors oui, ce marché est effectivem­ent en pleine mutation grâce au tracking du comporteme­nt et des avis des consommate­urs sur le Web. Mais en btob, cela reste encore une autre histoire”. Et ce

dernier d’ajouter : “en effet, vous n’allez par exemple pas trouver sur Internet de feedbacks sur la qualité des moteurs produits par Safran, ni sur la performanc­e opérationn­elle d’un centre d’appels. Cela reste cloisonné dans la relation d’entreprise à entreprise. Je n’envisage pas de grand chamboulem­ent dans ce secteur d’activité, bien qu’il y ait des adaptation­s dans nos méthodes d’interventi­on via notamment la collecte de données. Avec un fort accroissem­ent de l’acquisitio­n de données en ligne pour répondre aux contrainte­s budgétaire­s”. À l’inverse du sondage grand public, pour lequel il est particuliè­rement aisé de trouver des volontaire­s lors des enquêtes en ligne, le milieu profession­nel est plus délicat et complexe à interroger. La participat­ion est souvent faible avec des taux de retour qui peuvent descendre

Les instituts classiques n’ont plus la mainmise sur le marché. Pour expliquer cette transforma­tion, on évoque l’internalis­ation croissante des études liée à l’open data, la concurrenc­e extra-sectoriell­e accrue, ou bien encore l’apparition de nouvelles solutions gratuites ou low cost.

 ??  ??
 ??  ?? “Je n’envisage pas de grand chamboulem­ent dans le secteur des études BtoB, bien qu’il y ait des adaptation­s dans nos méthodes d’interventi­on via notammentl­a collecte de données.” Thibault Bordeaux, People Vox.
“Je n’envisage pas de grand chamboulem­ent dans le secteur des études BtoB, bien qu’il y ait des adaptation­s dans nos méthodes d’interventi­on via notammentl­a collecte de données.” Thibault Bordeaux, People Vox.

Newspapers in French

Newspapers from France