La tendance à la personnalisation accentue le recours au numérique car les marques ont besoin de se différencier sur des marchés concurrentiels
et de proposer des formats et de la découpe sur mesure. Nous proposons également un délai ‘rush’, qui permet de commander le jour même et d’être livré le lendemain.”
Et puis, le procédé évite le stockage.“Avec un système d’impression traditionnelle, les donneurs d’ordres devaient stocker des volumes très importants d’étiquettes. Là, ils peuvent gérer leurs impressions à la demande”, constate Elisabeth Vilar-Bothin, responsable marchés industriels et arts graphiques chez Epson, qui positionne son offre d’imprimantes numériques comme un complément aux outils traditionnels de production. Reste que l’impression traditionnelle, en offset ou en flexographie, garde encore bien des avantages. Indispensable pour la production en grande série, à des centaines voire des millions d’exemplaires, elle est aussi en pointe dans le design. Pour certains secteurs, tels que les cosmétiques, les spiritueux, les vins et champagnes haut de gamme, le recours à des techniques d’ennoblissement est indispensable pour donner un cachet de prestige aux étiquettes. Le gaufrage, par exemple, est utilisé pour donner un effet de relief. La dorure apporte de la brillance à un élément choisi de l’étiquette. Dorée, argentée, en or poudre pour donner un effet pailleté, elle se pose grâce à une plaque gravée (cliché). Différents types de vernis sont également utilisés pour donner relief et brillance (vernis sérigraphique), un aspect mat ou brillant par rapport au papier de l’étiquette (vernis sélectif). Même si le numérique n’atteint pas encore les prouesses des presses traditionnelles, les techniques se perfectionnent. Des modules de finition numériques sont développés par les fabricants. L’imprimerie Roudenngrafik s’est équipée d’une ligne de production conçue par Konica Minolta et du module de finition GIC qui lui permet de proposer du vernis sélectif sur les étiquettes pour ajouter par exemple une date de péremption. Pour proposer de la dorure numérique, l’imprimerie ICB a reconverti une machine de façonnage. “La dorure à chaud pour tout type d’impression (plaquettes, étiquettes, cuir) représente environ 50 % des demandes de nos clients. En numérique, le budget est 5 fois moins élevé pour les petites quantités, souligne Pierre Bertau, gérant d’ICB. Mais il existe des contraintes techniques. Nous ne pouvons pas utiliser de papiers texturés. Nous avons également créé un vernis sélectif numérique, qui donne un effet brillant et bombé.” Le créneau de la société Wizzcom, c’est la technique du doming. Les étiquettes adhésives sont revêtues de résine, ce qui donne du relief et de la valeur ajoutée. “80 % sont réalisées en numérique aujourd’hui, détaille le gérant Sylvain Maillard. Auparavant, nous utilisions la sérigraphie mais cette technique entraîne des contraintes car il faut réaliser des films, des écrans…” Depuis 2 ans, le spécialiste s’est attelé au doming olfactif. Pour LVMH et la marque “Dior, j’adore”, l’odeur du parfum a été injectée dans la résine. Un procédé qui a également été appliqué à “Black Opium” d’Yves Saint-Laurent comme à des PLV Hugo Boss.
Face à la multiplicité des possibilités induite par la poussée du numérique, le métier d’imprimeur se transforme. Les fabricants d’étiquettes font appel à différentes techniques qu’ils utilisent en fonction des demandes de leurs clients, ce qui leur permet d’élargir leurs services. “Le portefeuille d’offres s’est considérablement développé donc le métier d’origine a évolué. Les imprimeurs ont besoin de développer des compétences internes en forces de vente pour savoir présenter leurs offres, détailler les besoins de leurs clients et les traduire en technologies”, observe Maria Daniel, qui souligne que Konica Minolta les accompagne dans ce développement. De plus en plus d’imprimeurs s’équipent de studios de création graphique, proposant une prestation qui englobe toutes les étapes de réalisation d’une étiquette.