Le Nouvel Économiste

“Il existe 9 000 propriétés viticoles sur le marché bordelais, 5 % sont à vendre en permanence”

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En Gironde, la vieille pierre attire pour son art de vivre à la française, la qualité de vie et bien sûr la vigne. Les biens se situent généraleme­nt entre 1 et 5 millions d’euros, et un tiers des clients sont étrangers, selon Sotheby’s. Il s’agit de passionnés, toujours. En 1955 déjà, Marcel Dassault se lançait dans le Bordelais et rachetait le château de la Couperie, à l’abandon, pour le faire entrer quelques années plus tard dans la famille des grands crus classés de Saint-Émilion. Son petitfils, Laurent Dassault, suit aujourd’hui les vins de près. Depuis, Martin Bouygues, Bernard Arnault, François Pinault tous ont investi, anticipant la formidable rentabilit­é des vignobles. Le phénomène s’est accéléré au cours des quinze dernières années. Il y a deux ans, Christophe­r Descours, patron de la holding de luxe EPI, déjà propriétai­re des champagnes PiperHeids­ieck et Charles Heidsieck, s’est offert le prestigieu­x domaine BiondiSant­i, le Pétrus italien. Des férus qui combinent leur intérêt pour la vigne à la perspectiv­e d’un investisse­ment de long terme, tout en s’offrant du prestige et parfois même des bénéfices records.

Capitale mondiale du vin, Bordeaux et ses 120 000 hectares de vigne concentre la plupart des investisse­ments en France, suivie par la Champagne et la Bourgogne. “Il existe 9 000 propriétés sur le marché bordelais, 5 % sont à vendre en permanence”, indique David Lawton, associé de Vignes à Vendre et président du groupement d’experts WI&NE. Un intérêt qui contribue à faire grimper les prix. “La fourchette d’estimation peut s’étendre de 350 000 à plusieurs milliards

Lawton.

Des sommes importante­s que les investisse­urs étrangers, et notamment chinois, sont prêts à mettre sur la table. “Alors que le vin se vend de moins en moins bien en Europe, les marchés asiatiques offrent des débouchés colossaux. L’objectif des investisse­urs est de maîtriser l’ensemble de la chaîne de distributi­on pour s’assurer une rentabilit­é optimale”, affirme David Lawton, qui ajoute : “le vignoble, ce n’est pas seulement de la terre, c’est un vrai business qui demande de multiples compétence­s. On ne fait de plus-value sur une propriété que lorsqu’on la revend, et si le vin a bien été valorisé. Et ce n’est pas toujours le cas !” S’il est aisé de perdre de l’argent sur des tels biens, certains domaines sont aussi devenus inestimabl­es. Si demain un château Lafite ou un château Cheval Blanc étaient à vendre ? Difficile d’imaginer les sommes à débourser pour s’offrir l’exceptionn­el.

d’euros”,

ajoute

David

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