“Gouverner, c’est prévoir”
L’adage est enfin à la portée de l’entreprise, fut-elle une PME, grâce à l’analyse prédictive
Au départ étaient des feuilles de calcul, puis les DAF en eurent assez de devoir tous les jours travailler sur des tableaux hétéroclites. Ce furent les premiers utilisateurs des outils de gestion de la performance. Ces derniers se diffusèrent ensuite aux autres secteurs de l’entreprise : ventes, supply chain,… Ils aidèrent les dirigeants à faire remonter les données, à les analyser, puis à piloter leurs entreprises en fonction. Et aujourd’hui, ils permettent presque de voir dans le futur, grâce à l’analyse prédictive et l’analyse de risques.
Depuis l’informatisation des entreprises, les solutions de gestion de la performance ne cessent de gagner du terrain, bien que la majorité d’entre elles utilisent encore des logiciels non spécialisés comme Excel. Mais de quoi s’agit-il au juste? Tout simplement de permettre aux dirigeants d’une entreprise de savoir ce qui s’y passe grâce à la mesure d’indicateurs de performance, et de piloter l’entreprise grâce à ces données. “Au cours des 20 dernières années, le processus de gestion de la performance a considérablement évolué, raconte Michael Kempter, managing director chez Talentia Software Suisse. Au départ, les données étaient principalement recueillies de manière décentralisée et indépendamment les unes des autres.” La comptabilité et les feuilles de calcul disparates étaient les seuls outils utilisés par de nombreuses entreprises. “Nous sortons d’une période où l’informatisation a été massive mais où des outils différents étaient utilisés selon les départements d’une même entreprise, raconte Stéphane Schreurs, manager général de Cubewise France. Les tenants de la gestion de la performance ont d’abord cherché à rationaliser ces pratiques et à donner des outils en commun aux différentes entités au sein de l’entreprise.” Les premières générations de solutions de gestion de la performance se sont donc attelées à harmoniser, puis à automatiser la remontée des données.
Exit Excel
Les premières directions à adopter ses nouveaux outils furent les directions financières, ce qui entraîna une évolution des postes tels que directeur administratif et financier (DAF) ou contrôleur de gestion. “Ils voulaient avoir une vision transverse de l’entreprise et non plus par silo, afin d’avoir plus de temps pour analyser les chiffres, plutôt que de passer du temps à les rassembler, explique Ashraf Grioute, responsable marketing chez Board International. Aujourd’hui les tâches sont réalisées plus rapidement, les ressources humaines sont réallouées et cela permet même aux contrôleurs de gestion ou aux DAF d’être plus créatifs.” Surtout, ces solutions spécialisées et uniformes, leur ont permis de se passer d’Excel. Lui-même directeur administratif et financier dans une autre vie, Stéphane Schreurs se souvient: “nous n’étions jamais sûrs d’être en face d’une version unique de nos chiffres, devant ce qu’on nomme ‘la version de la vérité’. Au moment des processus budgétaires, nous pouvions recevoir une cinquantaine de fichiers Excel déstructurés qu’il fallait recompiler, harmoniser, et lorsqu’on avait enfin terminé, il arrivait souvent qu’on se rende compte qu’on n’avait pas travaillé sur la version finale du fichier et que tout était à refaire !” Un supplice qui tenait à la fois du tonneau des Danaïdes et du rocher de Sisyphe !
“Nous sommes dans l’étape du CPM ou ‘corporate performance management’, C’est-à-dire le pilotage de manière active et pertinente de l’entreprise grâce aux informations remontées par la business intelligence”