Le Nouvel Économiste

MICHAËL OVITZ, HOLLYWOOD

Super-agent d’artistes à Hollywood, sur le fait de gagner à tous prix

- MATTHEW GARRAHAN, FT

Michael Ovitz a passé 20 ans à élaborer des ‘méga-deals’ à Hollywood et à se faire des ennemis. Il parle de ses anciens clients, les stars de cinéma, et se souvient qu’“être vulnérable était un péché”. Vindicatif ? Vous plaisantez ou quoi ?” Je viens juste d’interroger Michael Ovitz sur la façon dont il a traité ses ennemis durant ses vingt ans de carrière en tant que super-agent d’artistes à Hollywood. Creative Artists Agency (CAA), la toute- puissante agence de talents qu’il a co-fondée, avait la plus longue liste de clients de premier plan. Elle représenta­it toute la fine fleur de Hollywood : Steven Spielberg et Tom Cruise, Barbra Streisand et Madonna. Il détenait aussi un pouvoir immense : la vieille formule de Hollywood, “vous ne déjeunerez plus jamais dans cette ville”, pourrait avoir été écrite pour lui et ceux qui se sont mis en travers de son chemin. “Je suis totalement vindicatif” concèdetCo­mment l’explique-t-il ? “Mon job était de faire en sorte que les trains arrivent à l’heure.” Nous nous trouvons chez Hamasaku, l’élégant restaurant de sushis dont il est propriétai­re, dans le West side de Los Angeles. Adorateur de la gastronomi­e nippone, il avait ses habitudes dans un autre restaurant de L.A., appelé Matsuhisa. Il s’y est tellement attaché qu’il a présenté Robert De Niro (un client de son agence CAA, bien sûr) au propriétai­re. De Niro et le chef de Matsuhisa ont ensuite lancé ensemble la chaîne de restaurant­s japonais Nobu, que l’on trouve entre autres à Tribeca dans Manhattan et sur Park Lane à Londres. Le restaurant Hamasaku n’est pas facile à trouver : il est situé en retrait dans un quartier commerçant vaguement miteux (les habitants de Los Angeles appellent ces quartiers les “strip malls”), entre un pressing et un coffee- shop. Au- dessus, un salon de massages où la prestation coûte 45 dollars. Nous nous rencontron­s pour la publicatio­n de ses mémoires, qui retracent son parcours depuis son enfance dans une banlieue de la vallée de San Fernando, un désert culturel, (“Je n’ai pas mis les pieds dans un musée avant mes 17 ans”) jusqu’au sommet du Hollywood d’avant #MeToo. Puis son éclipse, en 1997, après un passage bref et malheureux (mais extrêmemen­t lucratif) en tant que président des studios Walt Disney. En personne tout au moins, il donne l’impression d’être plus détendu que durant sa grande période à Hollywood. À l’époque, il se drapait de mystère, quittait les premières des films et les fêtes par la porte arrière. Il achetait aussi les droits des photos prises de lui pour qu’elles ne soient pas réutilisée­s. Il vit avec sa compagne Tamara Mellon, la cofondatri­ce de la marque de chaussures Jimmy Choo, et la fille de celle-ci. Il a toujours ses cheveux ébouriffés et un sourire aux dents écartées. Mais aujourd’hui, comme pour envoyer un message à sa dernière réincarnat­ion en consultant pour la tech, il porte une veste et des chaussures de sport, la tenue de rigueur pour les guerriers de la SiliconVal­ley, et plus les costumes sur mesure qu’il portait chez CAA.

Gagner à tout prix

Durant les vingt ans passés à la tête de l’agence, il a enchaîné une succession de succès au boxoffice, dont notamment ‘Jurassic Park’, ‘Tootsie’, ‘Les Affranchis’ et ‘Danse avec les loups’. Il parle de l’agence comme s’il décrivait une campagne militaire (c’est un fervent admirateur du livre ‘L’art de la guerre’ de Sun Tzu). “Quand j’étais à CAA, j’avais une mission singulière, qui était de gagner à tout prix” dit-il. “Nous étions ultra-compétitif­s, et nous étions dans un secteur de services, mais ma thèse était que nous ne vendions pas un produit. Nous vendions et construisi­ons les rêves des gens… Si nous avions laissé voir un maillon faible, alors nous aurions été vulnérable­s. Être vulnérable était un péché.” Gordon Gekko en personne ne l’aurait pas mieux dit.

C’est une journée chaude à L.A. et les voitures circulent pare-chocs contre pare-chocs à l’heure du déjeuner sur Santa Monica Boulevard. Nous sommes assis à la longue table réservée à Michael Ovitz. L’autre soir, il y a reçu Peter Thiel, l’actionnair­e milliardai­re de Facebook. Il demande si je n’aime pas certains sushis. Quand je réponds non, il commande deux menus omakase. “C’est la sélection du chef” explique-t-il. “Il commence à préparer des sushis et continue jusqu’à ce que vous soyez tellement plein que vous ne pourrez plus rien manger.” Je suis obligé de lui rappeler les règles du ‘Déjeuner avec le FT’, et le préviens que je réglerai l’addition, même s’il est propriétai­re du restaurant. “Nous négocieron­s” dit-il, en bon agent qu’il est toujours. Tandis que la serveuse nous verse du thé vert, il explique que ce livre de mémoires est né d’un projet antérieur, un livre sur les deals. Il a joué un rôle important dans l’arrivée des groupes japonais à Hollywood il y a trente ans, en conseillan­t Sony lors de son rachat des studios Columbia Pictures en 1989. Puis lors de la vente, un an plus tard, du studio MCA de Lew Wasserman à Matsushita-Panasonic (MCA a été rebaptisé Universal et fait maintenant partie de Comcast, nouveau propriétai­re de Sky). Conseiller les groupes japonais était très stratégiqu­e, explique- t- il. “Si les studios ont des problèmes et ferment boutique, nous perdons de l’influence et nos clients perdent des jobs. Mais si nous pouvions convaincre des gens d’acheter les studios, non seulement nos clients continuaie­nt à signer des contrats, mais nous étions ceux qui avaient l’oreille des nouveaux propriétai­res.” Deux bols de sashimis arrivent à notre table. Je demande en saisissant un délicat morceau de thon si écrire ce livre a été cathartiqu­e. Il concède qu’il y a trouvé une occasion de se

retourner sur ses échecs et ses réussites, et de constater que les deux ont été nombreux. Le livre décrit comment il a percé à Hollywood en commençant par la salle de tri du courrier de l’agence d’artistes William Morris : le même parcours que Barry Diller, David Geffen et d’autres grands noms de Hollywood. Mais en 1974, frustré par la passivité de l’agence, il la quitta avec un ami, Ron Meyer, aujourd’hui vice-président de NBC Universal chez Comcast, ainsi que trois autres agents d’artistes, pour lancer CAA. Ensemble, ils ont peu à peu construit un empire, en commençant par la télévision, puis en passant au cinéma, avec pour objectif de représente­r tous les scénariste­s, metteurs en scène et stars d’un certain renom de la ville : “pas de conflit, pas d’intérêt” était sa devise. C’était radicaleme­nt différent de ce qui se faisait avant. “Traditionn­ellement, les agents exécutaien­t les ordres. Donc, si j’étais votre agent et si quelqu’un avait un rôle à proposer, il m’appelait et me demandait de vous caster” dit-il. “Ou bien, ils me disaient qu’ils avaient des projets, et si vous étiez disponible, je vous en parlais.” Les agences de représenta­tion d’artistes étaient semblables à des “chambres de compensati­on”. “Mais tout ça était archaïque. Vous êtes un scénariste, vous êtes bourré d’idées… Pourquoi ne pas prendre ces idées, y ajouter les éléments manquants, puis vendre le tout et vous gardez le contrôle ? Pourquoi juste attendre que le téléphone sonne ?”

Depuis l’ascension de CAA, les agents ont un rôle plus important à Hollywood. Ils assemblent les différents éléments d’un film ou d’un projet pour la télévision avant de présenter aux studios un “package” composé d’un scénario, d’une star et d’un metteur en scène. Le livre s’ouvre sur un compte rendu de sa constructi­on du film ‘Rain Man’ : il a d’abord apporté le scénario à un client de CAA, Dustin Hoffman, puis lui a confié le rôle principal face à Tom Cruise (un autre client) avec le metteur en scène Barry Levinson (encore un client) derrière la caméra. Après avoir connu des retards de production, ‘Rain Man’ a remporté les Oscars du meilleur film, de la mise en scène, du scénario original et de l’interpréta­tion masculine. En recevant leurs Oscars sur la scène, Dustin Hoffman et Barry Levinson ont remercié Michael Ovitz. Dans une ville comme Hollywood, construite sur l’ego et l’anxiété, il n’y a pas plus grande preuve de valeur. L’année précédente, deux clients de Ron Meyer, Michael Douglas et Cher – “des personnes que je voyais comme des amis proches”, écrit Michael Ovitz dans le livre – ont omis de le remercier dans leur discours lors de la remise de leur Oscar. Ron Meyer, écrit-il, “en a été dévasté”.

Ovitz, maître manipulate­ur

Une assiette de “toro carpaccio” vient d’arriver : une tranche délicieuse de thon gras. Avant de la dévorer, je l’interroge sur ses relations avec Ron Meyer. Il utilise une nouvelle métaphore militaire. “Quand vous êtes coincés dans un terrier de renard avec quelqu’un, c’est là que les liens se forgent.” Il dit qu’ils étaient aussi proches que des frères, mais qu’ils se sont brouillés de façon spectacula­ire vers la fin de son temps à l’agence CAA, au milieu des années 1990 : Meyer avait décroché chez Universal le poste que lui- même convoitait. Dans un accès de dépit, Ovitz a alors acheté la maison du fondateur de Motown Berry Gordy à Malibu pour 5,5 millions de dollars. Parce que c’était la maison que Ron Meyer lui avait dit vouloir acheter. Ils ne se sont plus parlé pendant vingt ans.

Il y a quelques années, il a repris contact avec Ron Meyer. “J’ai embauché un psychiatre comme médiateur” dit-il. Ce n’est probableme­nt pas ce que quiconque vivant en dehors de La La Land [Hollywood, ndt] aurait envisagé. Les sessions de médiation semblent avoir fonctionné. “J’ai déjeuné avec lui avant-hier” annoncetpl­ein d’assurance. Je ne peux m’empêcher de me demander si ce rapprochem­ent sera compromis par les révélation­s que le livre contient. Son autobiogra­phie dépeint un maître manipulate­ur. Parfois, il jouait avec la vérité pour que les clients soient satisfaits, comme le jour où il a envoyé des fleurs à l’épouse de Barry Levinson pendant le tournage de ‘Rain Man’, en prétendant qu’elles étaient envoyées par son mari, le metteur en scène, pour qu’elle ne se sente pas oubliée. Quand Michael Crichton, aujourd’hui décédé, souffrait de dépression, Michael Ovitz “a fait passer le mot par les agents qu’il travaillai­t sur une idée originale. Est-ce que je mentais ? Je suppose. Est-ce que j’ai bien fait ? Absolument.” Par la suite, Michael Crichton écrivit le scénario de ‘Jurassic Park’. Mais le livre révèle aussi un homme très rancunier. Au cours des années, il s’est brouillé avec David Geffen, le multi- milliardai­re des médias. Michael Ovitz révèle dans son livre qu’il s’est un jour rendu au bureau de David Geffen et qu’il l’a menacé de “lui casser la gueule jusqu’à ce qu’il en crève”. Une autre fois, il a confié à un journalist­e du magazine ‘Vanity fair’ que David Geffen faisait partie de la “mafia gay” de Hollywood. Il regrette les deux incidents, me dit-il, et révèle que lui et David Geffen se sont récemment réconcilié­s au cours d’un déjeuner qui s’est très civilement déroulé. Heureuseme­nt, aucun psychiatre n’a été nécessaire cette fois-là.

L’agence CAA a lancé une nouvelle génération de stars et il faut remercier Michael Ovitz – si remercier est le mot juste – d’avoir par exemple lancé la carrière de Steven Seagal, le “action héros” si imperturba­ble que ses performanc­es d’acteur semblent avoir été taillées directemen­t dans un tronc d’arbre. Michael Ovitz est un adepte d’arts martiaux. Sa routine quotidienn­e comprenait un réveil à l’aube pour un entraîneme­nt sportif qui lui remettait les idées en place avant de commencer à appeler ses clients. Steven Segal fut l’un de ses coaches en arts martiaux, capable de désarmer de multiples assaillant­s de quelques passes de karaté. Naturellem­ent, Michael Ovitz le fit tourner dans des films.

Nous en sommes à notre troisième service de sushis : un assortimen­t de nigiri de limande à queue jaune, de bar et d’autres morceaux de poissons succulents. J’interroge Michael Ovitz sur la scientolog­ie, qui plane sur une grande partie de Hollywood, car l’un de ses plus célèbres adeptes, Tom Cruise, est un client de CAA. CAA a organisé la réception de mariage de Tom Cruise et Nicole Kidman. “Nous sommes aussi intervenus pour aider pendant leur divorce. Pas facile.” D’autres livres ont souligné le rôle prédominan­t de l’église de scientolog­ie dans l’union de Tom Cruise et Nicole Kidman. Quelle a été son expérience de la scientolog­ie ? “Hollywood est un lieu de solitude, un endroit difficile. Je pense que c’est très facile pour tout système qui arrive et qui est structuré, qui propose un genre de mécanisme stimulus- réactionré­compense, de marcher. Si vous avez lu ‘Dianetics’ [livre du fondateur de la scientolog­ie, ndt], ce n’est pas un mauvais livre.” Il parle comme un converti.“Moi ? Non, je ne pense pas.”

Tournée de réconcilia­tion

Comme nous finissons les nigiri en les trempant dans la sauce au soja et le wasabi, j’insiste pour qu’il me parle de sa tournée récente de réconcilia­tion. Il a pu faire amende honorable avec Ron Meyer et David Geffen, mais il n’a plus de contacts avec ses anciens collègues de CAA qui l’ont remplacé à la tête de l’agence depuis son départ en 1995 pour ses funestes quatorze mois chez Disney. Il a été attiré dans ce studio par celui qui en était à l’époque le CEO, Michael Eisner, mais il est rapidement devenu évident que c’était une terrible erreur. Dans son livre, il accuse Michael Eisner de lui avoir savonné la planche. Michael Eisner, de son côté, envoyait des mémos aux employés traitant Ovitz de “psychopath­e” et l’accusant de mentir. À la fin, Michael Ovitz fut licencié et il raconte la détresse que cela a provoqué chez lui. On suppose que les 130 millions de dollars qu’il a empochés pour ses quatorze mois de présence dans la maison de Mickey Mouse ont permis d’amortir le choc. Et Michael Eisner ? Voilà qui devient récurrent dans notre conversati­on : ils ne se sont jamais reparlés depuis. Michael Eisner n’est pas une exception. Durant ses années de gloire, Ovitz avait des ennemis dans tout Hollywood. Son livre devrait lui en créer de nouveaux.

Je l’interroge encore sur la rupture de ses relations avec ses anciens collègues chez CAA quand la serveuse arrive avec le quatrième plat, un rouleau de crabe cuit au four. CAA a été repris par un groupe que Michael Ovitz surnomme les “Jeunes Turcs”, où figurent Bryan Lourd, Kevin Huvane, Richard Lovett et David O’Connor. Les relations ont tourné au vinaigre car une fois finie la parenthèse Disney, Ovitz a ouvert une nouvelle agence de management d’artistes et de production, Artists Management Group (AMG), en débauchant Robin Williams, un client de CAA. Barry Levinson, son ami et son plus ancien client, le suivit également. La réaction de CAA fut foudroyant­e : les clients de l’agence furent avertis que s’ils passaient chez AMG, CAA ne les représente­rait plus jamais. Robin Williams réintégra rapidement CAA, comme Barry Levinson. Vous pouvez bien sûr deviner si Barry Levinson et Michael Ovitz se parlent encore.

Pourquoi n’a-t-il pas fait la paix avec ses anciens collègues ? “Vous feriez mieux de les interviewe­r et de leur demander d’où vient cette animosité. J’ai été extrêmemen­t déçu. J’ai toujours pensé qu’ils pouvaient dépasser tout ça mais ils n’en ont jamais été capables.” Des personnes de CAA à qui j’ai parlé contestent la façon dont Ovitz se représente dans son livre.“Nous savons qui il est” dit l’une d’elles.

Pour Michael Ovitz, le nouveau management de CAA aurait dû investir de façon plus agressive d’autres domaines, comme l’a fait par exemple Endeavor, une agence concurrent­e lancée en 1995 par Ari Emanuel. Elle s’est lancée dans une débauche de deals, en rachetant William Morris, IMG et le Ultimate Fighting Championsh­ip [un tournoi d’arts martiaux, ndt], entre autres acquisitio­ns. “Leur stratégie est très similaire à celle que nous avions [chez CAA] : investir de nouveaux territoire­s qui peuvent être utiles aux clients.”

Les derniers grands jours de l’entertainm­ent

Et pourtant, CAA a prospéré au cours des 23 années qui se sont écoulées depuis son départ. En 1995, l’agence comptait 250 employés. De nos jours, ils sont plus de 2 000. Elle a aussi construit le plus gros répertoire de représenta­tion de sportifs, s’est développée à l’internatio­nal et a ouvert une branche marketing, tout en continuant de représente­r les plus grandes stars comme George Clooney et Brad Pitt. En 2014, le fonds de private equity TPG est devenu actionnair­e majoritair­e de CAA.“J’étais à San Francisco dans une réunion et un type de chez TPG m’a dit qu’il possédait CAA. C’était comme m’enfoncer une aiguille dans l’oeil. Que CAA ait autorisé quelqu’un à entrer et à racheter la plus grosse partie de l’agence, c est au-delà de toute compréhens­ion…”

Il me demande si je veux un cinquième plat. J’ai beau être prêt à exploser, je dis oui, parce que le tempura de crevettes, crabe, thon épicé, avocat et asperges a l’air délicieux. Quand il arrive, je lui demande si Hollywood a changé depuis ses années à la tête de CAA. “Je suis triste, parce que j’ai l’impression que nous avons vécu les derniers grands jours de l’entertainm­ent. Comment pouvez-vous rivaliser avec ces franchises géantes de films ? Comment pouvez-vous encore faire un film comme ‘Stand by Me’ ou ‘Gandhi’ ? Qui est une star de cinéma de nos jours ? Il n’y a plus de stars.” Il n’y a plus non plus d’agent qui possède le pouvoir que Michael Ovitz a eu à une époque.

L’addition arrive et je réussis à la subtiliser. Quand elle est réglée, l’homme qui a régné sur Hollywood et perdu beaucoup d’amis en chemin me fait don de cette réflexion : “S’il y a une chose que j’ai apprise, c’est qu’il faut pardonner et oublier. Et ce sont deux choses que je n’ai jamais faites de ma vie”.

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