“Le numérique est une véritable opportunité pour renforcer l’impact des actions”
Quels accents seront mis, cette année, sur la 13e édition du forum national des associations & fondations ?
Cet événement, qui se tiendra le 17 octobre prochain au Palais des Congrès, permet aux responsables et dirigeants associatifs de faire le point sur les enjeux et les évolutions du monde associatif, tout en apportant des solutions concrètes pour la gestion et le développement de leurs organisations. Au-delà des sujets classiques et récurrents, nous traiterons cette année du thème de l’engagement autour de 80 conférences et ateliers. Comment favoriser l’engagement de toutes les générations ? Comment faciliter l’implication des entreprises et par conséquent la mobilisation des actifs ? Comment sensibiliser et encourager le renouvellement de la gouvernance ?
L’économie solidaire et l’emploi en quelques chiffres ?
L’économie solidaire représente près de 13 % de l’emploi salarié en France, principalement porté par le secteur associatif qui reste sa colonne vertébrale. En effet, les associations représentent près de 83 % des établissements employeurs, 77 % des effectifs salariés, et près de 69 % de la masse salariale distribuée dans l’économie sociale.
Comment la digitalisation change-telle le monde associatif et l’économie solidaire?
Si la digitalisation impacte le monde associatif sur plusieurs aspects (recherche de financements, recrutement et mobilisation des bénévoles, communication et l’information des donateurs), le numérique est une véritable opportunité pour renforcer l’impact de ses actions. En utilisant des techniques plus modernes, les associations créent un lien avec leurs donateurs, leurs bénévoles et leurs bénéficiaires. Elles peuvent communiquer sur les missions qu’elles réalisent au quotidien, informer les internautes de l’utilisation de leurs dons, mais aussi proposer des rencontres pour favoriser l’échange entre donateurs et bénéficiaires.
*13e Forum national des associations & fondations, 17 octobre, Paris, Palais des congrès
www.forumdesassociations.com l’ubérisation de la collecte de fonds, je suis néanmoins convaincue que le digital ne pourra qu’aider nos structures.” Il faut donc faire feu de tout bois. C’est pourquoi cette fondation bénéficie d’ores et déjà du programme “Facebook for fundraisers” [qui offre la possibilité pour tout un chacun de créer une collecte de fonds pour une organisation à but non lucratif] qui lui a permis, en moins d’un an, de récolter quelques milliers d’euros grâce à l’ouverture d’une quarantaine de pages de collecte à son profit.
De nouveaux acteurs au secours des institutionnels ?
Pourtant, certains de ces nouveaux acteurs, pure player de la générosité en ligne, ne se voient pas comme des concurrents, mais bien plus comme des ponts entre les mondes économiques et associatifs, via une consommation qu’ils envisagent comme solidaire. C’est le cas de la start-up Heoh, spécialisée dans le microdon sur terminaux bancaires. “Je ne crois pas que nous participions à la désintermédiation du monde des associations. La digitalisation du secteur de la communication, des banques, du commerce et de bien d’autres encore ne s’est réalisée que grâce à une stratégie et des plateformes multicanales. Faire revenir la générosité dans le quotidien des individus nécessite aussi cette dimension multicanale ! Cela nécessite de l’innovation technologique, des investissements importants mais aussi une mise en conformité réglementaire coûteuse. Ce n’est pas le métier des associations qui doivent concentrer leur énergie et leurs ressources à résoudre les causes d’intérêt général”, explique Ghislain d’Alençon, Pdg de Heoh. Pour se rémunérer – car il faut bien vivre –, la jeune pousse active plusieurs leviers. Les bornes de dons sont louées, achetées ou données par des entreprises à des associations au titre du mécénat. Le don sur terminal de paiement est gratuit pour le commerçant, devenu ambassadeur bénévole d’une association. “Une commission est prélevée à l’association, dont le taux diffère en fonction du montant unitaire du don dans des proportions équivalentes au crowdfunding, alors que le don moyen collecté par Heoh est de soixante centimes d’euros”, poursuit Ghislain d’Alençon. Pour la plateforme de paiement en ligne HelloAsso, le modèle économique est différent. “Nous luttons justement contre l’ubérisation du secteur associatif ! Notre plateforme est entièrement gratuite pour les associations utilisatrices. Nous nous rémunérons grâce aux pourboires librement laissés par les contributeurs de ces mêmes associations. En faisant un don, en achetant une place de spectacle, en payant leur adhésion, ils ont la possibilité de laisser un pourboire pour le fonctionnement de HelloAsso et assurer ainsi notre développement. Un contributeur sur deux choisit d’en laisser un au moment de son paiement”, explique Charlie Tronche, directeur des partenariats chez HelloAsso. Un modèle vertueux qui a séduit 50 000 associations. Depuis 2013, ces dernières ont pu collecter 100 millions d’euros auprès d’un million de contributeurs. Sans aucun frais, ni commission bancaire. L’ensemble des dons se ventilant désormais autour d’un nombre croissant d’acteurs ou de plateformes, il est encore trop tôt pour vraiment se rendre compte de la réalité et de l’ampleur du phénomène de prédation des pure player sur les acteurs institutionnels de la solidarité. La générosité en ligne marquant le pas après deux années de croissance, force est de constater que la facilité et l’ergonomie des outils proposés permettront de coller au plus près des nouvelles habitudes de consommation des Français.
L’ensemble des dons se ventilant désormais autour d’un nombre croissant d’acteurs ou de plateformes, il est encore trop tôt pour vraiment se rendre compte de la réalité et de l’ampleur du phénomène de prédation des pure player sur les acteurs institutionnels de la solidarité