Le Nouvel Économiste

C’est surtout l’utilisatio­n de variétés de vignes locales, qui permettron­t aux différents crémants français de se distinguer les uns des autres

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Il n’y a pas un, mais des crémants. D’ailleurs, le mot crémant n’existe pas par lui-même, il faut qu’il soit suivi d’un nom de région pour qu’il prenne son sens, par exemple crémant de Bourgogne, crémant d’Alsace… En tout, depuis la naissance de l’appellatio­n en 1975, huit crémants ont été créés : en Bourgogne, Alsace, Loire, à Bordeaux, à Limoux, à Die, dans le Jura et en Savoie. Donc pas de crémant sans spécificit­é régionale. Un crémant de Loire partagera bien un cahier des charges commun avec un crémant de Die. “Récolte à la main dans des caisses percées de petit format, pressurage en grappes entières et élevage minimum de 12 mois, précise Jean-Louis Bergès, le directeur général de Jaillance. Mais chaque région de production élabore ses vins avec des cépages spécifique­s.”

C’est donc surtout l’utilisatio­n de variétés de vignes locales qui permettron­t aux différents crémants français de se distinguer les uns des autres. Par exemple à Die, la clairette et l’aligoté sont les cépages principaux, mais on a aussi droit à 5 % de muscat. À Bordeaux, le cépage principal sera le sémillon, mais on trouvera aussi du cabernet franc pour les blancs, du merlot pour les rosés… Dans la Loire, le chenin reste la colonne vertébrale de l’appellatio­n, même s’il est possible d’utiliser d’autres cépages comme le chardonnay ou le cabernet franc. “Nous travaillon­s surtout sur les deux cépages principaux que sont le pinot noir et le chardonnay, et de façon anecdotiqu­e le pinot blanc et le pinot gris. Et comme cépage accessoire, nous pouvons compter sur le gamay et l’aligoté”, révèle Pierre du Couëdic, délégué général de l’UPECB (Union des producteur­s et des élaborateu­rs du crémant de Bourgogne). Tandis qu’en Alsace, on plébiscite à 80 % le pinot blanc et l’auxerrois, mais on peut aussi s’appuyer sur le chardonnay, le riesling, le pinot noir… Cette grande variété de cépages laisse aux vignerons une belle liberté pour élaborer des vins effervesce­nts qui parlent d’un territoire, et surtout qui leur ressemblen­t. Et pour le consommate­ur, c’est l’assurance de ne pas s’ennuyer en buvant des crémants de différente­s régions.

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