Le Nouvel Économiste

Une première en France

Un partenaria­t public-privé pour gérer les cantines et le nettoyage des 114 collèges du départemen­t

- LUCAS HOFFET ANNONCES LEGALES P. 4 Tél. 01 75 444 117 www.lenouvelec­onomiste.fr annoncesle­gales@nouvelecon­omiste.fr

Un pas vers la rationalis­ation. À partir du mois de janvier 2019, les Yvelines, vont devenir le premier départemen­t français à mettre en place un système de partenaria­t public-privé pour gérer la restaurati­on – les cantines – et le nettoyage des 114 collèges. Une réforme inédite et d’ampleur, rendue possible par la loi du 1er juillet 2014 permettant la création de Sociétés d’économie mixte à opération unique (Semop).

Au regard de la tâche, le procédé est allé plutôt vite. Après validation du conseil départemen­tal en décembre 2017, la gestion des cantines des collèges yvelinois sera opérée par Sodexo au 1er janvier 2019. Soit un an après la prise de décision. Depuis quatre ans et la loi sur la création de Semop, les collectivi­tés ont à leur dispositio­n un nouvel outil pour mener à bien des politiques de coopératio­n publicpriv­é. À la différence des autres sociétés d’économie mixte, la ‘Semop’ peut être constituée à partir de deux actionnair­es – ici la collectivi­té publique et l’opérateur privé – et elle n’a vocation à n’exécuter que le seul et unique objet et contrat attribué.

Partenaria­t public-privé

Dans les Yvelines, le contrat porte sur la gestion de la restaurati­on et le nettoyage des 114 collèges du départemen­t, soit 48 000 repas quotidiens, pour un montant de 400 millions d’euros et une durée de sept ans. Un contrat remporté par l’entreprise Sodexo, 20,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2017. C’est dans ce cadre qu’une Semop, C’Midy, a été créée en octobre 2018, avec comme objectifs l’harmonisat­ion, la modernisat­ion et une meilleure prise en compte de la demande de qualité de la restaurati­on scolaire. Dans le détail, le conseil départemen­tal, et bien que le président du départemen­t Pierre Bedier dirige cette nouvelle structure, a fait le choix de n’être que minoritair­e dans l’actionnari­at. Ainsi, 35 % reviennent au départemen­t tandis que les 65 % restants sont détenus par l’entreprise Sodexo.“Le départemen­t gardera un contrôle maximal sur les orientatio­ns stratégiqu­es, même s’il a fait le choix d’être actionnair­e minoritair­e, explique Pierre Bedier. Sodexo est tenue de respecter le cahier des charges que nous avons rédigé en concertati­on avec les acteurs de cette réforme.”

Rationalis­ation

Ce montage a été décidé parce que le départemen­t estimait que le système de régie publique n’était plus adapté. Le conseil départemen­tal explique que depuis 2005, le système n’était plus équitable pour ses usagers et leurs familles. “Jusqu’en 2005, chaque conseil d’administra­tion fixait les tarifs des élèves dans le cadre d’un encadremen­t réglementa­ire, et librement pour les commensaux. En 2005, le départemen­t, devenu responsabl­e de la restaurati­on et de la tarificati­on, a fait le choix

d’appliquer une indexation sur la diversité des tarifs existants. Ce fruit de l’histoire conduisait à une situation d’iniquité entre les familles, qui ne pouvait durer.” Une multiplica­tion des tarifs dont le nombre s’élève à plus de 70. Avec l’avènement de C’Midy, la mise en place d’une tarificati­on sociale, basée sur les quotients familiaux, verra le jour – de 4 à 7 euros par repas et par élève selon les revenus du foyer, soit de 50 % à environ 90 % du coût d’un repas.

Répondre aux attentes

Parmi les lignes inscrites au cahier des charges de C’Midy, une meilleure intégratio­n du bio et des produits locaux dans les repas. Dans son observatoi­re 2017 des produits biologique­s en restaurati­on, l’Agence Bio note que 90 % des parents sont intéressés par une offre de produits biologique­s dans les cantines scolaires. Une demande forte à laquelle Sodexo se propose de répondre en affirmant que l’utilisatio­n de produits locaux et bio sera privilégié­e. En effet, “la part de produits issus d’une agricultur­e responsabl­e dans les menus servis aux collégiens yvelinois sera de 68 % dès la rentrée scolaire de janvier 2019, pour atteindre 93 % en 2025. Le taux de produits bio sera de 40 % en janvier et devra atteindre 67 % en 2025.”

Si le volet restaurati­on paraît cohérent – 44 % des collèges sont déjà placés sous la responsabi­lité du privé pour la gestion des cantines – celui du nettoyage et de l’avenir des agents inquiète les syndicats. Le départemen­t assure quae les près de 1 000 agents pourront continuer d’exercer leurs fonctions au sein de la Semop, selon les modalités suivantes. “Pour les titulaires, une mise à dispositio­n sera proposée par la collectivi­té auprès de la nouvelle entité Semop ou détachemen­t à la demande de l’agent auprès de la Semop. Pour les contractue­ls, il s’agira d’une reprise automatiqu­e du contrat par la Semop en CDD ou CDI selon la nature du contrat.” De plus, Sodexo s’engage à développer un plan de formation qualifiant­e, avec au compteur plus de 100 000 heures prévues à destinatio­n des agents.

Si le volet restaurati­on paraît cohérent – 44 % des collèges sont déjà placés sous la responsabi­lité du privé pour la gestion des cantines – celui du nettoyage et de l’avenir des agents inquiète les syndicats

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