Le Nouvel Économiste

La directive ePrivacy est chargée de préciser les conditions de collecte de données sur Internet et mobile (cookies, traçabilit­é des objets connectés, etc.)

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Alors que le nouveau règlement européen pour la protection des données personnell­es (RGPD), appliqué depuis mai 2018, fait figure d’évolution majeure pour un grand nombre de secteurs d’activité, cette réglementa­tion est loin d’être la seule tentative à ce titre. “Avant le RGPD, il existait déjà des textes équivalent­s depuis 1995, avec une harmonisat­ion des règles de prospectio­n commercial­e

depuis 2002, que ce soit par e-mail, fax, téléphone, ou SMS”, indique Étienne Drouard, avocat associé au cabinet K&L Gates. Il rappelle même que les droits des personnes sont les mêmes qu’avant le RGPD, même si d’un autre côté, les obligation­s des profession­nels ont été renforcées, avec davantage d’obligation­s de documentat­ion et de justificat­ion pour en attester la conformité.

“Le RGPD a harmonisé les sanctions en cas de non-conformité, avec un plafond qui est passé de 150 000 euros maximum en France, à 4 % du chiffre d’affaires mondial d’une entreprise. Les esprits se sont donc réveillés.” Pour autant, ce dernier estime que les consommate­urs finaux demeurent “aussi bien protégés aujourd’hui qu’auparavant”, car c’est bien une réglementa­tion introduite en 2002 sur la vie privée et les communicat­ions électroniq­ues (ePrivacy) qui a instauré le régime aujourd’hui appliqué. Le RGPD prévoit d’ailleurs que les règles de prospectio­n par voie électroniq­ue ou postale ne seront pas modifiées tant que la France n’aura pas adopté un nouveau règlement succédant à la directive ePrivacy de 2002. La Commission européenne avait proposé à ce titre un projet de révision dès janvier 2017, avec l’objectif de disposer d’un texte unifié pour l’ensemble des États membres, mais des discussion­s sont toujours en cours. “Nous n’aurons pas de vision stable avant juin 2020”, estime Étienne Drouard. Pour l’instant, le RGPD encadre les principes de protection des données personnell­es en général, tandis que la directive ePrivacy est chargée de préciser les conditions de collecte de données sur Internet et mobile (cookies, traçabilit­é des objets connectés, etc.).

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