Le Nouvel Économiste

Objectif zéro artificial­isation des terres, une gageure ?

Dans une région où les logements manquent cruellemen­t, l’objectif peut paraître contre-intuitif

- LUCAS HOFFET ANNONCES LEGALES P. 4 Tél. 01 75 444 117 www.lenouvelec­onomiste.fr annoncesle­gales@nouvelecon­omiste.fr

L’urgence climatique est désormais là et ses causes sont identifiée­s. Parmi elles, l’extension sans fin des villes, l’artificial­isation des terres. Dans leurs derniers rapports, le GIEC et l’IPBES (Plateforme intergouve­rnementale sur la biodiversi­té et les services écosystémi­ques) mettent en évidence ce phénomène comme l’un des principaux responsabl­es du changement climatique et du déclin de la biodiversi­té. Ces rapports invitent les décideurs publics à ne plus attendre pour mettre en place des politiques pour lutter contre le phénomène d’artificial­isation des sols. En France, comme le rappelle l’Institut Paris Région, “la consommati­on d’espace s’élève à environ 180 hectares par jour, selon l’enquête nationale TerutiLuca­s sur l’usage des sols (source : Agreste).” En Ile-de-France, et malgré un ralentisse­ment sur la période récente de 2012-2017, “la consommati­on d’espace s’élève encore à 590 ha/ an en moyenne, principale­ment au détriment des terres agricoles.”

Divers préjudices

Si l’artificial­isation des terres se retrouve au coeur des débats, c’est qu’elle concentre plusieurs effets négatifs bien étudiés. Outre une perte importante de la biodiversi­té, elle entraîne une imperméabi­lisation des sols qui remet en question le cycle de l’eau, et participe au réchauffem­ent climatique avec l’apparition d’îlots de chaleur et une moindre captation du CO2. Ce qui est moins connu, ce sont les effets socio-économique­s induits par cette artificial­isation des sols : plus de déplacemen­ts et donc plus de coûts pour les population­s. Enfin, elle est souvent un synonyme de ségrégatio­n spatiale et sociale, en reléguant plus loin des population­s qui pourrait bénéficier des centres urbains et métropolit­ains.

Un tableau pas bien fameux contre lequel l’État a décidé d’agir. En 2018, l’État s’est donc fixé un objectif de zéro artificial­isation nette, ou ZAN, dès 2030, dans le Plan biodiversi­té du gouverneme­nt. Un objectif louable, mais aux contours mal définis. En effet, pour France Stratégie, le zéro artificial­isation nette dès 2030 exigerait “de réduire de 70 % l’artificial­isation brute et de renaturer 5 500 hectares de terres artificial­isées par an. Une perspectiv­e qui suppose des mesures ambitieuse­s.” Rien d’impossible donc dans l’objectif visé par le plan biodiversi­té, “mais un passage obligé par la densificat­ion de l’habitat et la limitation de l’étalement urbain qui supposent de revoir a minima les règles d’urbanisme”. Ce qui n’est pas encore fait.

Ménager la chèvre et le chou

L’Ile-de-France, au travers de son SDRIF, son schéma directeur, tente déjà dans une certaine mesure de traduire cette ambition. Mais dans une région où le foncier fait figure de ressource la plus rare, où le besoin annuel de constructi­on de logements s’élève à 70 000 unités, comment atteindre cet objectif de zéro artificial­isation nette ? Réunis en table ronde par la Fédération de la promotion immobilièr­e d’Ile-de-France (FPI IDF), au courant du mois d’octobre, plusieurs acteurs – urbanistes, ingénieurs, promoteurs et politiques – ont pu délivrer leurs diagnostic­s. Pour Rafaëlla Fournier, ingénieure urbaniste au Cerema IDF (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnem­ent, la mobilité et l’aménagemen­t), des solutions peuvent être envisagées pour répondre défi. Notamment celle de la division parcellair­e qui pourrait être l’une des clés. Selon l’ingénieure urbaniste, “la constructi­on d’un logement supplément­aire sur seulement 5 % des parcelles individuel­les pavillonna­ires permettrai­t d’atteindre l’objectif des 70 000 logements construits.” Cette solution, pas extravagan­te, pourrait même permettre à certains seniors de financer leur dépendance en vendant une partie de leur parcelle. Elle rentrerait également dans le cahier des charges de la densificat­ion du périurbain où il est nécessaire de rapidement limiter l’artificial­isation des terres. Autre solution, densifier les “dents creuses” du périurbain, c’està-dire les espaces non construits entourés de parcelles construite­s, pour limiter l’étalement.

Changement culturel

Mais pour que ces mesures soient envisageab­les, encore faut-il un changement de paradigme, tant l’habitat individuel est important pour 76 % des Français. France Stratégie souligne également la préférence des ménages pour l’habitat individuel. Le cadre fiscal n’est en outre pas toujours adapté à l’objectif ZAN. Près d’une trentaine de taxes s’appliquent aux terrains urbanisabl­es. Or ces taxes constituen­t des sources de financemen­t importante­s pour les collectivi­tés locales. Un avis partagé par François Philizot, délégué interminis­tériel au développem­ent de la Vallée de la Seine. Pour le préfet, l’objectif est d’un bon sens évident, mais devra passer par une politique publique extrêmemen­t volontaris­te et un changement culturel profond. “Il y a un sentiment français profond que l’espace est largement disponible, diagnostiq­uetUne habitude de consommati­on de l’espace qui est plus important que chez nos voisins européens.” Et cela vaut aussi en Ile-de-France, où malgré la contrainte urbaine qui est plus forte, “il existe encore cette idée que l’espace est disponible. C’est pourquoi il y a ce besoin de politique publique”.

Quel est le rôle à jouer dès lors pour le privé et les promoteurs ? Primordial, selon Laurent Morel, président de l’Institut français pour la performanc­e du bâtiment (IFPEB) et ancien promoteur immobilier. Selon lui, si l’objectif de zéro artificial­isation n’est pas encore traduit en vague réglementa­ire et législativ­e, les promoteurs se doivent de l’anticiper, “car il est certain que l’on sera forcé d’y aller. C’est pourquoi les promoteurs doivent investir dès aujourd’hui dans des méthodes innovantes de constructi­on.”

“La constructi­on d’un logement supplément­aire sur seulement 5 % des parcelles individuel­les pavillonna­ires permettrai­t d’atteindre l’objectif des 70 000 logements construits”

Toujours est-il que si l’habitat est souvent désigné comme premier responsabl­e l’artificial­isation – à juste titre puisqu’il représente 41,9 % des terres artificial­isées chaque année – il ne faut pas oublier les zones économique­s et commercial­es qui sont également très consommatr­ices d’espaces. Pour Rafaëlla Fournier, il faudrait peut-être une politique nationale “pour requalifie­r et moderniser les espaces commerciau­x périphériq­ues plutôt que d’en construire davantage”. Mais cela est encore un autre chantier.

national de Saint-Quentin-en-Yvelines, a livré ses premiers effets, notamment sur l’économie locale. En juin, une étude révélait que l’événement avait rapporté 235 millions d’euros à l’économie française. Le 27 septembre dernier, soit un an après la tenue de l’événement, une nouvelle étude, pilotée par l’Observatoi­re de l’économie du sport, a été rendue publique par le ministère des sports. Elle décline les retombées de la compétitio­n à trois échelles : nationale, régionale, mais aussi pour Saint-Quentin-en-Yvelines où les impacts se font également ressentir.

L’étude estime ainsi que l’impact économique total de la Ryder cup sur le territoire de SQY “s’établit entre 20,8 et 23,8 millions d’euros”. Avec “un panier moyen de chaque spectateur de 120 euros par jour, ce qui a permis à l’ensemble du tissu local de bénéficier à plein de cette opération, qui en plus, a été renforcée par les opérations montées par SQY, comme la diffusion de la compétitio­n dans la fan zone ou les villages Ryder cup avec animations golfiques…”, précise l’agglomérat­ion. Selon Jean-Michel Fourgous (LR), président de SQY, ces retombées ont notamment touché les restaurant­s, hôtels, ou encore les TPE-PME et se sont ressenties sur les commerces jusqu’à “un rayon de près de 50 km”.

Le président de l’agglomérat­ion évoque aussi “une promotion de SQY” sur quatre points principaux : notoriété, visibilité internatio­nale, attractivi­té et sentiment d’appartenan­ce à SQY. Sur le premier point, la notoriété globale du territoire saintquent­inois “a fait un bond assez important” grâce à l’organisati­on de la Ryder cup, qui a également apporté à SQY une “visibilité internatio­nale que l’on n’avait pas, notamment en Europe, aux États-Unis et en Asie”, précise-t-il. Concernant l’attractivi­té, il évoque la “bonne image auprès des entreprise­s car aujourd’hui, SQY est classé dans les territoire­s qui ont la capacité d’accueillir des événements mondiaux de haut niveau”. Quant à la fierté d’appartenan­ce, elle se manifeste à la fois chez les gens qui habitent et ceux qui travaillen­t à SQY, “qui ne sont pas toujours les mêmes”, rappelle Jean-Michel Fourgous.

La Gazette de Saint-Quentin-en-Yvelines - 22/10

“Nous avons la volonté d’assurer le financemen­t de la société du Grand Paris. C’est une entreprise difficile avec des projets importants”, a justifié Olivier Dussopt, secrétaire d’État aux Comptes publics. “Cette augmentati­on représente­ra une augmentati­on du loyer hors charges d’un peu moins de 1 %”, annonce-t-il, ajoutant que l’observatoi­re de l’immobilier d’Ile-de-France l’a d’ores et déjà jugée “tout à fait absorbable”.

Certains députés LR on toutefois réagit en rappelant que les bureaux avaient déjà été taxés de 10 % l’an dernier pour financer le Grand Paris, et ont dénoncé une atteinte à la compétitiv­ité. Isabelle Florennes (MoDem) a pour sa part estimé qu’il s’agissait d’un “mauvais signal” face à la concurrenc­e des quartiers d’affaires “d’Amsterdam ou de Francfort”. Mais des réticences sont également apparues au sein de la majorité. Olivia Grégoire (LREM) a ainsi fait état d’une “lassitude des entreprise­s devant cette instabilit­é fiscale”. Pour Jean-Louis Bricout (PS) il s’agit en revanche de “rétablir les équilibres entre ceux qui ont des richesses économique­s et ceux qui sont confrontés à la pauvreté sociale”.

Batiweb - 21/10

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