Son nom de code, “Ecotone”, désigne une zone de transition entre deux écosystèmes, en l’occurrence la nature et la ville
Un archipel d’îlots plantés de palmiers, en lévitation au-dessus d’une mer végétale ! Les premières images d’Écotone, dévoilées au Salon de l’immobilier d’entreprise (Simi) en décembre dernier, semblent extraites d’un film de science-fiction. Eh bien non. Pour fêter son cinquantième anniversaire, la technopole Sophia Antipolis s’offre un campus écologique avant-gardiste. Son nom de code, Ecotone, désigne une zone de transition entre deux écosystèmes, en l’occurrence la nature et la ville. Se déployant sur 40 000 m2 et constitué aux trois quarts de bureaux, le programme sera implanté dans le quartier des Trois Moulins, pour devenir la nouvelle vitrine et porte d’entrée de la technopole, après son inauguration prévue en 2023.
Jean Nouvel et Manal Rachdi, auxquels la Compagnie de Phalsbourg a confié le projet, entendent “casser les codes en matière architecturale et énergétique”. “Placé sous le signe de la biodiversité et du biomimétisme, ce bâtiment sera sans aucun équivalent !”, prévient Jean Nouvel. Conçu comme une “colline habitée”, Écotone affiche en effet un taux de végétalisation record : 56 % de la parcelle sera plantée de palmiers Washingtonia (clin d’oeil à Newport Beach, ville jumelée à Antibes) et de végétation méditerranéenne. Le biomimétisme, c’est la spécialité de Manal Rachdi, qui a créé l’agence Oxo architectes en 2016, après être passé notamment par les Ateliers Jean Nouvel. Il est déjà à l’origine du projet Écotone d’Arcueil (en association avec Duncan Lewis - Scape Architecture, Parc Architectes et Triptyque Architecture), lauréat en 2017 du concours “Inventons la Métropole du Grand Paris”. Le programme de 82 000 m2, comparé à une termitière, sera revêtu d’une double “peau” de verre et de végétation, destinée à le protéger du soleil et des bruits du périphérique voisin. L’ambition de Manal Rachdi est double : “cette logique profondément biophilique contribue non seulement au bien-être des usagers du bâtiment, mais vise également à orienter les comportements vers plus de sobriété et de conscience écologique”.