Le Nouvel Économiste

Selon un rapport de l’Agence Internatio­nale de l’Énergie, la consommati­on totale d’énergie dans les bâtiments pourrait être réduite de 10 % d’ici 2040 grâce au numérique

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Le numérique peut-il jouer un rôle positif dans la transition énergétiqu­e du bâtiment ? Pour Ella Étienne, directrice générale du cabinet de conseil Green Soluce, cela ne fait aucun doute : “si à première vue, la transition numérique et la transition écologique semblent s’opposer, une vision centrée sur une approche globale et systémique, c’est-à-dire questionna­nt ce que chaque transition peut apporter à l’autre, permet une création de valeur décuplée pour le bâtiment, le quartier dans lequel il s’insère, la ville et le territoire”. De la conception à l’exploitati­on d’un bâtiment, le numérique propose des outils de plus en plus performant­s, à commencer par le BIM (Building Informatio­n Modeling) ou maquette numérique. La création d’une base de données contenant l’ensemble des composants techniques d’un bâtiment, partagée entre les différents intervenan­ts, permet de réduire les coûts de constructi­on, mais aussi d’analyser en amont la qualité environnem­entale des matériaux et d’anticiper par simulation les comporteme­nts énergétiqu­e, thermique ou acoustique du futur bâtiment. En phase d’exploitati­on, les bâtiments connectés ou smart buildings affichent leurs dépenses énergétiqu­es en temps réel, mais aussi la qualité de l’air, de l’eau ou de la lumière. Selon un rapport de l’Agence internatio­nale de l’énergie, la consommati­on totale d’énergie dans les bâtiments pourrait être réduite de 10 % d’ici 2040 grâce au numérique. Modèle du genre, le siège social de Schneider Electric est équipé d’un réseau de 186 compteurs et de 5 000 capteurs de mesure, permettant d’analyser l’énergie par usage, par activité et par secteur, le taux d’occupation, la températur­e… Il est le premier bâtiment à avoir obtenu, en 2011, la certificat­ion ISO 50001, attestant d’une gestion efficace de l’énergie. Lancé l’été dernier par la Smart Building Alliance et Certivéa, le label Ready2Serv­ices (ou R2S) pourrait devenir la nouvelle référence des bâtiments connectés. Selon Ella Étienne, “le label R2S constitue un bon exemple d’outil au service de l’agilité du bâtiment, au sens de l’alliance réussie de la durabilité, du bien-être et du digital pour l’utilisateu­r-citoyen”.

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