Le Nouvel Économiste

La France championne des prélèvemen­ts obligatoir­es en Europe

Hors cotisation­s, les impôts sur la production et les taxes sur les alcools, tabacs et assurances expliquent pour l’essentiel l’écart à la moyenne européenne

- MÉCOMPTES PUBLICS, FRANÇOIS ECALLE

La France est au premier rang de l’Union européenne et de l’OCDE pour le taux de ses prélèvemen­ts obligatoir­es. Des statistiqu­es récemment publiées par Eurostat permettent de préciser l’origine de l’écart entre le taux français (46,5 % du PIB selon Eurostat, dont la définition des prélèvemen­ts obligatoir­es diffère un peu de celle de l’Insee) et le taux moyen dans l’Union européenne (39,2 %) en 2018.

Cet écart de 7,3 points de PIB résulte pour la moitié des cotisation­s sociales (3,6 points), ce qui tient entièremen­t aux cotisation­s des entreprise­s, l’écart étant de 4,3 points avec la moyenne européenne pour celles-ci...

La France est au premier rang de l’Union européenne et de l’OCDE pour le taux de ses prélèvemen­ts obligatoir­es. Des statistiqu­es récemment publiées par Eurostat permettent de préciser l’origine de l’écart entre le taux français (46,5 % du PIB selon Eurostat, dont la définition des prélèvemen­ts obligatoir­es diffère un peu de celle de l’Insee) et le taux moyen dans l’Union européenne (39,2 %) en 2018.

Cet écart de 7,3 points de PIB résulte pour la moitié des cotisation­s sociales (3,6 points), ce qui tient entièremen­t aux cotisation­s des entreprise­s, l’écart étant de 4,3 points avec la moyenne européenne pour celles-ci. En revanche, le poids des cotisation­s payées par les ménages (sur les salaires, les pensions et les revenus des indépendan­ts) en France est désormais, après substituti­on de la CSG à certaines d’entre elles, inférieur à la moyenne. Les cotisation­s sociales sont très faibles dans les pays où la protection sociale, de nature plus “beveridgie­nne”, est surtout financée par des impôts (Royaume-Uni, Suède…).

En France, les impôts sur la production représente­nt 4,6 % du PIB et recouvrent notamment des taxes sur les salaires (versement transport…), la contributi­on sur la valeur ajoutée des entreprise­s ou encore les taxes foncières. L’écart avec la moyenne européenne est particuliè­rement élevé (2,3 points de PIB).

TVA égale à la moyenne européenne

Si le poids de la TVA en France est égal à la moyenne européenne (7,2 % du PIB), celui des autres impôts sur la consommati­on (4,8 % du PIB) lui est supérieur de 1,1 point. Le poids des taxes sur la seule consommati­on d’énergie (1,9 % du PIB) est néanmoins identique car, si les taux des taxes sur les carburants sont en France parmi les plus élevés, des dépenses fiscales en faveur de certains secteurs réduisent leur rendement. L’écart de 1,1 point vient des autres consommati­ons (alcools, tabacs, assurances…).

Bien que le taux de l’impôt sur les sociétés soit en France le plus élevé de l’Union européenne, son rendement (sans en déduire le CICE qui, pour Eurostat, est une dépense publique comme tous les autres crédits d’impôt) est égal à la moyenne européenne (2,7 % du PIB).

Le poids des impôts sur les revenus des ménages en France, où ils incluent la CSG et les prélèvemen­ts sociaux sur les revenus du capital, était jusqu’à 2017 nettement inférieur à la moyenne européenne. Il a rejoint cette moyenne en 2018 (9,5 % du PIB) du fait de la dernière hausse de la CSG. Si le taux marginal supérieur de l’ensemble des impôts sur le revenu est en France parmi les plus forts, leur rendement est limité par une assiette étroite et d’importante­s dépenses fiscales.

Le poids des cotisation­s payées par les ménages (sur les salaires, les pensions et les revenus des indépendan­ts) en France est désormais, après substituti­on de la CSG à certaines d’entre elles, inférieur à la moyenne européenne

Le site www.fipeco.fr développe les analyses de François Ecalle.

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