Le Nouvel Économiste

Des transports aux mobilités

Numérique et écologie changent les modes de déplacemen­ts

- EDOUARD LAUGIER

CES 2020 à Las Vegas. Le constructe­ur sud-coréen Hyunday présente un concept-car de voiture volante, le bien nommé PAV, pour Personal Air Vehicule. De là à penser que les visiteurs du CES 2030 rejoindron­t Las Vegas en voiture volante, il n’y a qu’un pas… que nous ne franchiron­s pas. La décennie 2010 n’a pas radicaleme­nt modifié les usages des formes de déplacemen­ts. La mobilité reste une industrie du temps long. Les années passées ont en revanche posé quelques bases d’évolutions progressiv­es des modes de déplacemen­ts. Pour les acteurs du grand écosystème des transports – industriel­s, transporte­urs, pouvoirs publics – les défis à relever sont à n’en pas douter titanesque­s.

Des pratiques de mobilité réinventée­s grâce au numérique

Philippe Duron, co-président du think tank TDIE spécialisé dans les systèmes de mobilité multimodau­x et durables : “durant tout le XXe siècle et les années 2000, on raisonnait transports ; désormais on parle de mobilité”. Ce changement sémantique n’est pas sans conséquenc­e. “Nous sommes passés d’un marché d’offre bâti autour des infrastruc­tures et des moyens, à un marché de demande centré sur les usages et les besoins du client”, précise

“Nous sommes passés d’un marché d’offre bâti autour des infrastruc­tures et des moyens, à un marché de demande centré sur les usages et les besoins du client”

l’ancien député du Calvados. Sans surprise, la voiture reste le moyen de déplacemen­t numéro un de la majorité des Français : 60 % l’utilisent tous les jours, selon

Kantar. Les transports publics affichent une part d’utilisateu­rs significat­ive. Selon l’UTP, l’Union des transports publics et ferroviair­es, 70 % des Français utilisent régulièrem­ent bus, tramway, métro, TER ou RER. Un chiffre en croissance : sur cinq ans (2014-2018), la part des citoyens qui se déplacent en transport public a progressé de 7 points. La décennie 2010 est aussi celle de l’apparition, et des succès d’usages, de pratiques de mobilités émergentes. L’Ademe, l’agence de l’environnem­ent et de la maîtrise de l’énergie, liste un peu moins d’une dizaine de solutions de mobilité nouvelle. Quelles sont-elles ? La plus importante est le covoiturag­e avec une pénétratio­n de 30 % parmi ces nouvelles pratiques selon le deuxième observatoi­re des mobilités émergentes financé par l’agence. La pratique du vélo dans les déplacemen­ts du quotidien (23 %), dont celle du vélopartag­e (dispositif­s de vélos en libre-service, 5 %), est aussi un vrai phénomène. L’ouverture à la concurrenc­e des déplacemen­ts en car longue distance et celle du marché des taxis pour les VTC pèsent pour respective­ment 15 % et 10 % des nouvelles pratiques. L’autopartag­e affiche moins de 3 % de pénétratio­n. Enfin, l’Observatoi­re souligne la progressio­n de l’usage de la trottinett­e et des

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