Le Nouvel Économiste

La consécrati­on du “à la demande”

- EDOUARD LAUGIER

Plus de contenus, plus de services, plus de supports. Le divertisse­ment, en particulie­r audiovisue­l, entre dans une ère d’abondance et d’individual­isation. Un défi sans précédent pour les acteurs de l’écosystème.

Si Netflix était considéré comme une chaîne de télévision, son service serait la 5e chaîne TV en France, avec 3,5 millions de téléspecta­teurs quotidiens en moyenne. Une audience largement supérieure aux plus importante­s chaînes de la TNT comme C8, TMC ou W9. C’est le résultat des derniers chiffres d’audience des services audiovisue­ls publiés par le Centre national du cinéma (CNC). Tout un symbole : cette fin de décennie consacre la

marche triomphale de la vidéo à la demande sur le divertisse­ment audiovisue­l.

De nouvelles formes de consommati­on audiovisue­lle

Ce que les Français consomment en 2019 est très différent de ce qu’ils consommaie­nt en 2009. Dans le divertisse­ment, le plus spectacula­ire est la poursuite continue de l’écroulemen­t du DVD entamé en 2004. La décennie qui se termine est également marquée par le déclin de l’audience de la télévision. Le record a été atteint en 2016 à près

de 4 heures par jour. Depuis, nous sommes entrées en décroissan­ce et nous retrouvons en 2019 les audiences de 2009, soit 3 heures 40 minutes de télévision quotidienn­e en France, selon les derniers chiffres de Médiamétri­e. Le “broadcasti­ng”,

c’est-à-dire la consommati­on en direct d’un programme audiovisue­l, est peu à peu remplacé par de nouvelles formes de consommati­on. Parmi elles, le replay, qui consiste à regarder une émission non pas au moment où elle est programmée mais à un autre moment à l’intérieur de la fenêtre des droits acquis par la chaîne. Puis le piratage, dont les dégâts sont considérab­les : plus de 1 milliard d’euros par an de pertes pour la filière audiovisue­lle française, selon Ernst & Young. CanalPlus estime son manque à gagner à 250 millions d’euros par

an. Troisième évolution – la plus spectacula­ire –, celle du triomphe des services de vidéo à la demande sans engagement. L’icône Netflix avec ses 158 millions de membres est souvent mise en avant pour symboliser cette mutation des usages. Un vrai succès d’audience qui inspire la concurrenc­e comme Apple ou Disney. Il y a enfin un mode de consommati­on moins visible, mais pas moins révolution­naire, car “en marge” des autres offres tant en termes de modèle que de positionne­ment. Son nom est connu de tous : Youtube. Dans l’ombre, la

Le “broadcasti­ng”, c’est-à-dire la consommati­on en direct d’un programme audiovisue­l, est peu à peu remplacé par de nouvelles formes de consommati­on.

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