Une “Gigafactory” de Tesla à Shanghai
L’accord et la construction de l’usine ont été bouclés en un temps record
Tesla est aujourd’hui, au regard de sa capitalisation, le premier constructeur automobile américain, devant Ford. L’entreprise a signé un accord avec le gouvernement municipal de Shanghai en juillet 2018 pour construire une usine. En octobre de la même année, Tesla était autorisée à utiliser un terrain de près de 900 000 mètres carrés. La construction de la “gigafactory” a commencé le 7 janvier 2019. En dix mois, l’usine était entrée en production d’essai et le 30 décembre, les 15 premières voitures Model 3 étaient remises à des employés de l’entreprise. Le PDG de Tesla, Elon Musk, était naturellement présent lors de l’inauguration de l’usine. Il a déclaré à cette occasion : “Nous continuerons à faire des investissements importants en Chine, en fabriquant également le modèle Y et les futurs modèles en Chine”. Il s’est vivement félicité du soutien dont il a bénéficié de la part du gouvernement chinois et particulièrement du gouvernement de Shanghai. Près de mille véhicules sont aujourd’hui disponibles à la vente. La capacité de production atteint 3 000 unités par semaine. Cette usine est la deuxième construite par Tesla à l’étranger.
Les composants des automobiles seront entièrement produits en Chine d’ici à la fin de 2020, alors qu’ils ne représentent aujourd’hui que 30 % du total.
Le silence est d’or
Tesla a aussi construit plus de 300 stations de suralimentation, 2 200 batteries de suralimentation et 2 100 batteries de recharge à destination de plus de 140 villes chinoises. Les premiers V3
Superchargers de Tesla en Asie ont également été mis en service à Shanghai à la fin de 2019. Cet accord des Chinois avec Tesla n’est évidemment pas sans relation avec l’intérêt particulier que les Chinois portent aux automobiles électriques. À Shanghai précisément, on est aujourd’hui surpris par le silence dans les rues : il s’y trouve de moins en moins de voitures à moteur thermique et tous les véhicules à deux roues sont, depuis longtemps déjà, électriques.
Notable est la réaction du secrétaire général de l’Association des voitures de tourisme de Chine. Loin de se lamenter sur l’arrivée d’un constructeur étranger, il s’en félicite, convaincu que la présence de Tesla “poussera les constructeurs automobiles nationaux à accélérer leur mise à niveau technologique”.
Avant la présence de l’usine Tesla à Shanghai, un véhicule Model 3 importé était vendu 440 000 yuans (63 000 dollars) sur le marché chinois. Aujourd’hui, le même modèle vaut 323 800 yuans.
Outre l’intérêt technologique que les Chinois estiment trouver dans ce genre d’investissement étranger, ils y voient aussi l’occasion de réaffirmer leur attachement à l’ouverture et à la coopération économique avec des pays étrangers, à l’encontre du protectionnisme dont Donald Trump se fait le défenseur.
Outre l’intérêt technologique les Chinois y voient aussi l’occasion de réaffirmer leur attachement à l’ouverture à l’encontre du protectionnisme dont Donald Trump se fait le défenseur.