L’inévitable accord commercial sino-américain
Les États-Unis et la Chine ont signé un accord commercial de ‘phase 1’
Dans la presse américaine comme dans la presse chinoise, on a pu voir, le 16 janvier, une photographie de Donald Trump et de Liu He, vicePremier ministre chinois, tenant chacun entre ses mains un exemplaire de l’accord commercial de “phase 1” qu’ils venaient de signer dans la salle Est de la Maison-Blanche. Dès le début du mois de janvier, la Chine avait décrété des réductions de taxes douanières sur les produits importés. Objectif : promouvoir le développement de haute qualité du commerce. Aux termes de la circulaire signée à cet effet par la Commission des tarifs douaniers du gouvernement chinois, portant sur plus de 850 produits, les droits sur le porc congelé étaient réduits de 12 à 8 %, et ceux sur les avocats de 25 à 7 %. Certains produits médicaux, notamment les médicaments contre l’asthme et le diabète, étaient exonérés de tout droit de douane. Les produits chimiques ont le plus bénéficié de cette réduction tarifaire, représentant près de 60 % des articles bénéficiant de droits nuls. Plus d’un cinquième des produits soumis à des droits réduits viennent de Corée du Sud, à hauteur de 94 milliards de dollars. Les États-Unis sont en troisième position.
Des discussions “culturelles”
Le vice-Premier ministre Liu He, qui est aussi membre du bureau politique du parti communiste chinois et chef de la partie chinoise du dialogue économique entre la Chine et les États-Unis, a déclaré : “Nous ne pensons pas que les droits de douane sont une bonne solution. Les deux parties doivent résoudre les problèmes par la négociation”. Il a souligné que les discussions en cours impliquent la politique, l’économie et la culture. “Ce sont des discussions culturelles, et non pas seulement économiques… ou simplement commerciales.” Et encore : “Après deux ans de pourparlers, nous réalisons qu’il s’agit d’un processus systématique… La coopération est très importante… La Chine et les États-Unis auront des impacts positifs sur le monde entier. Nous utiliserons les résultats de l’accord de phase un pour prouver que nos négociations fonctionnent pour améliorer l’économie”. Il s’est aussi réjoui que les États-Unis aient retiré la Chine de la liste des manipulateurs de devises, après que le FMI eut publié un rapport selon lequel la Chine n’avait pas manipulé le taux de change de sa monnaie. Évidemment, cet accord commercial tranche avec les propos plutôt agressifs que Donald Trump avait peu avant tenus contre la Chine. Au-delà de ses mouvements d’humeur, Trump a assez d’intelligence pour reconnaître cette réalité : les États-Unis et la Chine sont les deux plus grandes économies du monde.
Elles sont de plus en plus interdépendantes. Il n’y a pas d’heureux avenir, pour l’une comme pour l’autre, sans une entente minimale dans leurs relations commerciales. En marge du gala du Nouvel An de la chambre générale de commerce chinoise aux États-Unis, de nombreux chefs d’entreprise américains et chinois se sont vivement réjouis de l’amélioration des relations commerciales sino-américaines.
Les États-Unis et la Chine sont les deux plus grandes économies du monde. Il n’y a pas d’heureux avenir, pour l’une comme pour l’autre, sans une entente minimale dans leurs relations commerciales