La région-capitale, mauvais élève de la classe
La région comme Paris sont largement en retard sur ce qui se fait en France ou à l’étranger en matière de valorisation et de recyclage des déchets
À l’occasion de l’ouverture du forum économique mondial à Davos, le think tank Circle Economy publie son rapport annuel sur la consommation mondiale des ressources et leur réutilisation. Et tandis que l’Assemblée nationale adopte le projet de loi relatif à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire, ce rapport de Circle Economy conclut que seul 8,6 % de notre monde est circulaire. Moins de 10 % de la totalité des matériaux qui entre dans le schéma de consommation sont valorisés ou réutilisés. Une performance peu flatteuse et en diminution par rapport à l’exercice précédent ou cette part atteignait 9,1 %. Enjeu mondial et national, la production et la gestion des déchets ont aussi leurs déclinaisons plus locales. À mesure que les villes s’emparent des thématiques environnementales, l’importance de la gestion des déchets grandit. D’autant plus que c’est dans ces grandes villes qu’environ trois quarts des ressources naturelles de la planète sont consommées et que ces mêmes habitants des métropoles généreront 2,2 milliards de tonnes de déchets par an à l’horizon 2025. Le constat est dressé, et l’obligation pour les villes de s’emparer de ce sujet, actée. Pourtant, la problématique de la gestion des déchets est un défi relativement récent pour les zones urbaines, relève Laura Chatel, responsable du plaidoyer au sein de l’association Zero waste France, dans un écrit intitulé ‘Villes “zéro déchet” : une nouvelle complémentarité entre ville et campagne à travers l’Europe’.
Mauvaise gestion des déchets
Dans une ville et une région – Paris et l’Ile-de-France – qui ne cachent pas leurs fortes ambitions environnementales, les performances dans ce domaine sont pour le moins insuffisantes. En effet, les derniers chiffres disponibles de l’Ordif, l’Observatoire régional des déchets d’Ile-de-France, montrent qu’en 2017, la production de déchets par les ménages et les entreprises franciliennes s’est élevée à 463 kg par habitant. Soit une hausse de 4 kg par habitant par rapport à 2015.
Du côté de la valorisation et du recyclage de ces déchets produits annuellement, la région capitale est largement en retard sur ce qu’il se fait ailleurs en France ou à l’étranger. En effet, parmi les 463 kilos de déchets produits, l’Ordif estime seulement à un tiers le total de ces déchets recyclables pas triés par les Franciliens. Ainsi, alors que la moyenne nationale atteint les 70 kg de déchets triés par an par habitant, ce chiffre n’est que de 45 kg en Ile-de-France et d’à peine plus de 40 kg à Paris et en petite couronne.
Pire encore, cette (mauvaise) gestion des déchets se révèle également plus coûteuse pour le contribuable francilien, selon un rapport de la Cour des comptes à ce sujet. Le coût de cette politique est estimé à 72 euros HT par habitant en Ile-de-France. Un montant supérieur de 9 euros par rapport au reste du territoire français. Une charge assumée à 95 % par les contribuables au travers de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères. Plus chère, la collecte est aussi moins efficace, les déchets étant majoritairement incinérés (à hauteur de 60 %), 9 % d’entre eux étant même encore enfouis. Au final, seuls 26 % des déchets collectés finissent par être recyclés, lorsque la moyenne nationale est à 39 %, la moyenne européenne à 44 % et allemande à 64 %. Au point de faire dire à l’Institut Sapiens que le “taux de gaspillage reste élevé et le taux de tri très mauvais, particulièrement en Ile-de-France”.
Supprimer le s déchets ?
Ce constat, les villes commencent à refuser de le voir comme une fatalité. Et en réponse aux mauvais chiffres de la gestion des déchets, la disparition de ces derniers est la dernière idée qui fait son chemin. Un objectif de zéro déchet qui “vise à réduire la production de tous les flux de déchets, y compris les recyclables”, explique Zero waste France, “afin de préserver au mieux les ressources des territoires et les pollutions induites par les activités de production et le traitement des déchets”. Ainsi 23 villes dans le monde, dont Paris, se sont engagées au travers du C40 – l’organisation rassemble 94 des plus grandes villes du monde pour lutter contre le dérèglement climatique – à faire du zéro déchet un objectif à moyen terme (2030). Dans le détail, les villes engagées promettent de réduire de 15 % le volume total des déchets produits par habitant et par an, de 50 % la mise en décharge et l’incinération, et à augmenter le taux de récupération de 70 %.
C’est dans cet esprit qu’a été lancée à Paris une expérimentation d’une rue zéro déchet avec les commerçants, les habitants et les établissements scolaires. Six mois après le début de l’opération, la municipalité relève “une diminution de 16 % des ordures ménagères dans l’artère, soit une baisse de 53 tonnes de poubelles”.
Des chiffres élevés dans en valeur absolue, mais qui sont loin de s’approcher d’une disparition totale de la production de déchets, qui pourrait relever de l’incantation. En plaçant davantage d’efforts dans la disparition espérée des déchets, il ne faudrait pas “s’interdire de faire progresser leur valorisation en ne mettant pas en place le bon cadre réglementaire et les bonnes incitations”, alerte l’Institut Sapiens.
Seuls 26 % des déchets collectés en Ile-de-France finissent par être recyclés, lorsque la moyenne nationale est à 39 %, la moyenne européenne à 44 % et allemande à 64 %
111 km de voies). De l’actuel terminus Hausmann-Saint Lazare, les rames poursuivront leur trajet dans un tunnel jusqu’à la Défense, station en construction. Avec un quai de 25 mètres de large, le plus large de tout le réseau SNCF, et 225 mètres de long, c’est une véritable cathédrale qui sera érigée à 36 mètres sous le CNIT. Les trains auront auparavant marqué l’arrêt à la Porte Maillot dans une nouvelle gare souterraine. Le tunnel de 11 mètres de diamètre sera au total long de 8 kilomètres. Via la nouvelle gare de Nanterre-la-Folie, les nouvelles voies rejoindront l’infrastructure de l’actuelle ligne J du Transilien avant la gare de Houilles-Carrières sur Seine. Sur ces équipements, de nombreux travaux de modernisation sont en cours, étant donné que les RER qui y circuleront devront cohabiter avec les missions des lignes reliant Paris à la Normandie.
La ligne, dont les premiers tronçons ont été mis en service à l’été 1999, avait été annoncée 10 ans plus tôt par Michel Rocard, alors Premier ministre. De son prolongement à Tournan-en-Brie en 2003 jusqu’à la déclaration d’utilité publique des travaux pour étirer la ligne vers l’Ouest en 2013, le projet était un peu resté en stand-by, alors que l’on hésitait sur son tracé et son mode de financement. Il était par exemple question à un moment d’orienter la ligne vers Versailles plutôt que vers Mantes. Lorsque la ligne sera complètement ouverte, a priori en 2024 (le tronçon Saint-Lazare – Nanterre est, lui, prévu dès 2022), il ne faudra plus que 35 minutes pour relier la Défense à Mantes-la-Jolie, 17 de moins qu’actuellement où une correspondance doit être effectuée à Houilles entre les transiliens J et le RER A. Le nombre de voyageurs sur le RER E devrait alors passer de 370 000 à 600 000 par jour.
Même, précise Alain Krakovitch, directeur général de Transilien, le prolongement du RER E “va bénéficier même à ceux qui ne le prennent pas”. Il devrait ainsi permettre de désaturer le
RER A (-15 % de passagers attendus) ainsi que la Gare Saint Lazare. En reliant directement la Gare du Nord et la Défense, c’est un des points sombres des transports parisiens qui pourra quelque peu reprendre son souffle, à savoir le tunnel unique des RER B et D entre la Gare du Nord et Châtelet – Les Halles. Le RER E prolongé constituera d’ailleurs la ligne la plus interconnectée de la SNCF : 26 lignes de trains de métros et de tram, soit 80 % des lignes de l’Ile-de-France. Affiches Parisiennes - 20/01