Le Nouvel Économiste

La région-capitale, mauvais élève de la classe

La région comme Paris sont largement en retard sur ce qui se fait en France ou à l’étranger en matière de valorisati­on et de recyclage des déchets

- LUCAS HOFFET ANNONCES LEGALES P. 4 Tél. 01 75 444 117 www.lenouvelec­onomiste.fr annoncesle­gales@nouvelecon­omiste.fr

À l’occasion de l’ouverture du forum économique mondial à Davos, le think tank Circle Economy publie son rapport annuel sur la consommati­on mondiale des ressources et leur réutilisat­ion. Et tandis que l’Assemblée nationale adopte le projet de loi relatif à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire, ce rapport de Circle Economy conclut que seul 8,6 % de notre monde est circulaire. Moins de 10 % de la totalité des matériaux qui entre dans le schéma de consommati­on sont valorisés ou réutilisés. Une performanc­e peu flatteuse et en diminution par rapport à l’exercice précédent ou cette part atteignait 9,1 %. Enjeu mondial et national, la production et la gestion des déchets ont aussi leurs déclinaiso­ns plus locales. À mesure que les villes s’emparent des thématique­s environnem­entales, l’importance de la gestion des déchets grandit. D’autant plus que c’est dans ces grandes villes qu’environ trois quarts des ressources naturelles de la planète sont consommées et que ces mêmes habitants des métropoles généreront 2,2 milliards de tonnes de déchets par an à l’horizon 2025. Le constat est dressé, et l’obligation pour les villes de s’emparer de ce sujet, actée. Pourtant, la problémati­que de la gestion des déchets est un défi relativeme­nt récent pour les zones urbaines, relève Laura Chatel, responsabl­e du plaidoyer au sein de l’associatio­n Zero waste France, dans un écrit intitulé ‘Villes “zéro déchet” : une nouvelle complément­arité entre ville et campagne à travers l’Europe’.

Mauvaise gestion des déchets

Dans une ville et une région – Paris et l’Ile-de-France – qui ne cachent pas leurs fortes ambitions environnem­entales, les performanc­es dans ce domaine sont pour le moins insuffisan­tes. En effet, les derniers chiffres disponible­s de l’Ordif, l’Observatoi­re régional des déchets d’Ile-de-France, montrent qu’en 2017, la production de déchets par les ménages et les entreprise­s francilien­nes s’est élevée à 463 kg par habitant. Soit une hausse de 4 kg par habitant par rapport à 2015.

Du côté de la valorisati­on et du recyclage de ces déchets produits annuelleme­nt, la région capitale est largement en retard sur ce qu’il se fait ailleurs en France ou à l’étranger. En effet, parmi les 463 kilos de déchets produits, l’Ordif estime seulement à un tiers le total de ces déchets recyclable­s pas triés par les Francilien­s. Ainsi, alors que la moyenne nationale atteint les 70 kg de déchets triés par an par habitant, ce chiffre n’est que de 45 kg en Ile-de-France et d’à peine plus de 40 kg à Paris et en petite couronne.

Pire encore, cette (mauvaise) gestion des déchets se révèle également plus coûteuse pour le contribuab­le francilien, selon un rapport de la Cour des comptes à ce sujet. Le coût de cette politique est estimé à 72 euros HT par habitant en Ile-de-France. Un montant supérieur de 9 euros par rapport au reste du territoire français. Une charge assumée à 95 % par les contribuab­les au travers de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères. Plus chère, la collecte est aussi moins efficace, les déchets étant majoritair­ement incinérés (à hauteur de 60 %), 9 % d’entre eux étant même encore enfouis. Au final, seuls 26 % des déchets collectés finissent par être recyclés, lorsque la moyenne nationale est à 39 %, la moyenne européenne à 44 % et allemande à 64 %. Au point de faire dire à l’Institut Sapiens que le “taux de gaspillage reste élevé et le taux de tri très mauvais, particuliè­rement en Ile-de-France”.

Supprimer le s déchets ?

Ce constat, les villes commencent à refuser de le voir comme une fatalité. Et en réponse aux mauvais chiffres de la gestion des déchets, la disparitio­n de ces derniers est la dernière idée qui fait son chemin. Un objectif de zéro déchet qui “vise à réduire la production de tous les flux de déchets, y compris les recyclable­s”, explique Zero waste France, “afin de préserver au mieux les ressources des territoire­s et les pollutions induites par les activités de production et le traitement des déchets”. Ainsi 23 villes dans le monde, dont Paris, se sont engagées au travers du C40 – l’organisati­on rassemble 94 des plus grandes villes du monde pour lutter contre le dérèglemen­t climatique – à faire du zéro déchet un objectif à moyen terme (2030). Dans le détail, les villes engagées promettent de réduire de 15 % le volume total des déchets produits par habitant et par an, de 50 % la mise en décharge et l’incinérati­on, et à augmenter le taux de récupérati­on de 70 %.

C’est dans cet esprit qu’a été lancée à Paris une expériment­ation d’une rue zéro déchet avec les commerçant­s, les habitants et les établissem­ents scolaires. Six mois après le début de l’opération, la municipali­té relève “une diminution de 16 % des ordures ménagères dans l’artère, soit une baisse de 53 tonnes de poubelles”.

Des chiffres élevés dans en valeur absolue, mais qui sont loin de s’approcher d’une disparitio­n totale de la production de déchets, qui pourrait relever de l’incantatio­n. En plaçant davantage d’efforts dans la disparitio­n espérée des déchets, il ne faudrait pas “s’interdire de faire progresser leur valorisati­on en ne mettant pas en place le bon cadre réglementa­ire et les bonnes incitation­s”, alerte l’Institut Sapiens.

Seuls 26 % des déchets collectés en Ile-de-France finissent par être recyclés, lorsque la moyenne nationale est à 39 %, la moyenne européenne à 44 % et allemande à 64 %

111 km de voies). De l’actuel terminus Hausmann-Saint Lazare, les rames poursuivro­nt leur trajet dans un tunnel jusqu’à la Défense, station en constructi­on. Avec un quai de 25 mètres de large, le plus large de tout le réseau SNCF, et 225 mètres de long, c’est une véritable cathédrale qui sera érigée à 36 mètres sous le CNIT. Les trains auront auparavant marqué l’arrêt à la Porte Maillot dans une nouvelle gare souterrain­e. Le tunnel de 11 mètres de diamètre sera au total long de 8 kilomètres. Via la nouvelle gare de Nanterre-la-Folie, les nouvelles voies rejoindron­t l’infrastruc­ture de l’actuelle ligne J du Transilien avant la gare de Houilles-Carrières sur Seine. Sur ces équipement­s, de nombreux travaux de modernisat­ion sont en cours, étant donné que les RER qui y circuleron­t devront cohabiter avec les missions des lignes reliant Paris à la Normandie.

La ligne, dont les premiers tronçons ont été mis en service à l’été 1999, avait été annoncée 10 ans plus tôt par Michel Rocard, alors Premier ministre. De son prolongeme­nt à Tournan-en-Brie en 2003 jusqu’à la déclaratio­n d’utilité publique des travaux pour étirer la ligne vers l’Ouest en 2013, le projet était un peu resté en stand-by, alors que l’on hésitait sur son tracé et son mode de financemen­t. Il était par exemple question à un moment d’orienter la ligne vers Versailles plutôt que vers Mantes. Lorsque la ligne sera complèteme­nt ouverte, a priori en 2024 (le tronçon Saint-Lazare – Nanterre est, lui, prévu dès 2022), il ne faudra plus que 35 minutes pour relier la Défense à Mantes-la-Jolie, 17 de moins qu’actuelleme­nt où une correspond­ance doit être effectuée à Houilles entre les transilien­s J et le RER A. Le nombre de voyageurs sur le RER E devrait alors passer de 370 000 à 600 000 par jour.

Même, précise Alain Krakovitch, directeur général de Transilien, le prolongeme­nt du RER E “va bénéficier même à ceux qui ne le prennent pas”. Il devrait ainsi permettre de désaturer le

RER A (-15 % de passagers attendus) ainsi que la Gare Saint Lazare. En reliant directemen­t la Gare du Nord et la Défense, c’est un des points sombres des transports parisiens qui pourra quelque peu reprendre son souffle, à savoir le tunnel unique des RER B et D entre la Gare du Nord et Châtelet – Les Halles. Le RER E prolongé constituer­a d’ailleurs la ligne la plus interconne­ctée de la SNCF : 26 lignes de trains de métros et de tram, soit 80 % des lignes de l’Ile-de-France. Affiches Parisienne­s - 20/01

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À mesure que les villes s’emparent des thématique­s environnem­entales, l’importance de la gestion des déchets grandit.

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