Le Nouvel Économiste

Légère baisse de la fiscalité du capital en France

À 10,8 % du Pib, son poids reste cependant bien au-dessus de la moyenne européenne de 8,5 %

- MÉCOMPTES PUBLICS, FRANÇOIS ECALLE

La Commission européenne a récemment publié la répartitio­n des prélèvemen­ts obligatoir­es entre les “facteurs de production” (travail et capital) et la consommati­on en Europe en 2018.

Le taux des prélèvemen­ts obligatoir­es n’a quasiment pas varié en France en 2018 alors qu’il a légèrement augmenté dans la zone euro et l’Union européenne, mais il reste en France supérieur de 5,9 et 7,3 points aux moyennes de ces deux ensembles de pays. Ces écarts résultent pour 2,8 à 4,3 points des prélèvemen­ts sur le travail, pour 2,3 points des prélèvemen­ts sur le capital et pour “seulement” 0,5 à 0,8 point de la taxation de la consommati­on.

S’agissant des prélèvemen­ts sur le capital, ils ont diminué de 0,2 point de PIB en France en 2018, passant de 11,0 à 10,8 % du PIB, alors qu’ils sont restés au même niveau (8,5 % du PIB) dans la zone euro et l’Union européenne. La France est passée du deuxième rang en 2017 (ex aequo avec la Belgique) au troisième rang en 2018, derrière le Luxembourg (13,2 % du PIB), où le poids des prélèvemen­ts sur le capital reflète l’importance des activités...

La Commission européenne a récemment publié la répartitio­n des prélèvemen­ts obligatoir­es entre les “facteurs de production” (travail et capital) et la consommati­on en Europe en 2018.

Le taux des prélèvemen­ts obligatoir­es n’a quasiment pas varié en France en 2018 alors qu’il a légèrement augmenté dans la zone euro et l’Union européenne, mais il reste en France supérieur de 5,9 et 7,3 points aux moyennes de ces deux ensembles de pays. Ces écarts résultent pour 2,8 à 4,3 points des prélèvemen­ts sur le travail, pour 2,3 points des prélèvemen­ts sur le capital et pour “seulement” 0,5 à 0,8 point de la taxation de la consommati­on.

S’agissant des prélèvemen­ts sur le capital, ils ont diminué de 0,2 point de PIB en France en 2018, passant de 11,0 à 10,8 % du PIB, alors qu’ils sont restés au même niveau (8,5 % du PIB) dans la zone euro et l’Union européenne. La France est passée du deuxième rang en 2017 (ex aequo avec la Belgique) au troisième rang en 2018, derrière le Luxembourg (13,2 % du PIB), où le poids des prélèvemen­ts sur le capital reflète l’importance des activités financière­s, et la Belgique (11,2 % du PIB), loin devant l’Allemagne (7,1 %).

Forte croissance de l’assiette

La France se distingue surtout par le poids des prélèvemen­ts sur le stock de capital (taxes foncières, droits de succession­s, impôt sur la fortune immobilièr­e…) qui représente­nt 4,3 % du PIB en 2018, loin des moyennes de la zone euro (2,6 %) et de l’Union européenne (2,7 %). Elle se situe ainsi au deuxième rang (après avoir été au premier en 2017), à égalité avec le Luxembourg et juste derrière le Royaume-Uni (4,4 %), très loin devant l’Allemagne (1,3 %). w

Pour ce qui concerne les impôts sur les revenus du capital (impôts sur les bénéfices des sociétés, sur le revenu des personnes, CSG et prélèvemen­ts sociaux…), l’écart est moins grand puisqu’ils représente­nt 6,6 % du PIB en France contre 5,9 % dans la zone euro et 5,8 % dans l’Union européenne.

La baisse des prélèvemen­ts sur le capital en France en 2018 (0,2 point de PIB) peut sembler faible au regard du coût des mesures fiscales nouvelles qui ont contribué à réduire ces prélèvemen­ts (0,4 point de PIB, du fait de la baisse du taux de l’impôt sur les sociétés, du remplaceme­nt de l’ISF par l’IFI, de la mise en place d’un prélèvemen­t forfaitair­e sur les revenus financiers…). La différence tient à la forte croissance de l’assiette de ces impôts en 2018 (valeur des transactio­ns immobilièr­es, montant des dividendes…). Si la législatio­n n’avait pas été modifiée, le rendement de ces impôts aurait augmenté en pourcentag­e du PIB et non pas diminué.

L’année 2018 n’est que la première d’une période de baisse des impôts qui s’étend sur la durée du quinquenna­t, et la France se rapprocher­a probableme­nt plus des moyennes communauta­ires dans les prochaines années. Il faudra donc continuer à suivre ces statistiqu­es.

Le site www.fipeco.fr développe les analyses de François Ecalle.

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