En cas d’accident d’un de ses collaborateurs, l’employeur peut se retrouver pénalement responsable s’il a manqué à son devoir de prévention
50 % des accidents du travail sont aujourd’hui liés à la circulation, première cause de mortalité au travail, d’après l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière de 2018. Parmi les facteurs en cause, l’usage du téléphone au volant. C’est face à ce constat que DriveQuant, entreprise française spécialisée dans la télématique sur smartphone, a créé l’application LÉA, à destination des flottes professionnelles. Ce dispositif de sensibilisation routière permet à une société de réaliser un diagnostic du comportement de conduite de ses collaborateurs. L’application établit un “score de sécurité”, calculé en fonction du type de véhicule, du nombre d’événements de conduite à risque détectés ou encore du contexte routier. Ainsi qu’un “score de conduite distraite”, obtenu sur la base du nombre de déverrouillages de l’écran du smartphone par le conducteur pendant un trajet, du temps passé et de la distance parcourue avec l’écran allumé. Des résultats que le salarié peut faire progresser en changeant ses habitudes et en suivant des conseils disponibles sur la plateforme. Ce dispositif peut “être déployé seul, en amont d’une formation en présentiel pour identifier les profils de conducteurs qui ont le plus besoin de conseil, ou en post-formation pour valider les acquis”, met en avant DriveQuant. Ce qui peut se révéler utile à n’importe quelle entreprise. Car – et c’est encore méconnu – toute société est tenue de mettre en place une démarche de prévention auprès de ses salariés, impliquant une évaluation de tous les risques auxquels ils sont exposés. Parmi eux, ceux liés à la conduite automobile. Et l’ensemble des salariés est concerné, pas seulement ceux effectuant régulièrement des trajets dans le cadre de leur travail ou bénéficiant d’une voiture de fonction. “Seule la moitié des chefs d’entreprise sont au courant de cette obligation. Et ce sont des grands groupes dans la majorité des cas”, selon David Raffin. Une information de haute importance puisqu’en cas d’accident, l’employeur peut se retrouver pénalement responsable s’il a manqué à son devoir de prévention.