La gifle de Trump à MBS, ou le rappel du pacte de Quincy
Trump a dû rappeler à Ryad que sa protection militaire avait un prix, et pas n’importe lequel
En cet Orient si compliqué, les observateurs ont trop souvent tendance à écarter l’évidence des faits en faveur d’une explication alambiquée fondée sur la théorie du complot. Comme si l’évidence n’était pas de nature à expliquer les faits et qu’il fallait impérativement rechercher l’explication véritable ailleurs,
Trump a clairement fait comprendre à MBS que si l’Arabie saoudite ne réduisait pas sa production pétrolière, le pparapluiep de défense qque les États-Unis apportaient à son pays allait se refermer, mettant un terme à 75 années de protection militaire.
qui elle, serait forcément occulte. L’idée sous-jacente étant qu’il faut chercher un sens caché dans chaque chose car la vérité n’est pas transparente ni librement consultable. C’est ainsi que fut appréhendé le retrait américain de l’Arabie saoudite de ses quatre batteries de missiles Patriot et de la flotte de deux escadrons de F15 que ces missiles étaient censés protéger. L’explication américaine, qui consistait à insister sur le besoin d’assurer la maintenance aussi bien des missiles que des avions de chasse, n’a convaincu personne en cette période de tension dans le golfe Persique.
Pétrole contre militaires
Or, pour expliquer ce retrait, il est difficile de ne pas se référer à la menace que les États-Unis ont proférée à l’égard de l’Arabie saoudite en la personne de son prince héritier le 2 avril dernier lors d’un entretien téléphonique entre Trump et Mohammad bin Salmane (“MBS”). À l’occasion de cette conversation téléphonique, Trump a clairement fait comprendre à MBS que si l’Arabie saoudite ne réduisait pas sa production pétrolière, le parapluie de défense que les États-Unis apportaient à son pays allait se refermer, mettant de la sorte un terme à 75 années de protection militaire. Cette protection militaire, souvent appelée l’accord Quincy, d’après le bâtiment de la marine américaine sur lequel Roosevelt et Ibn Saoud se sont rencontrés, prévoyait justement la protection américaine pour les Saoud et leurs installations pétrolières en échange de l’accès américain à leurs gisements miniers d’hydrocarbures. Aujourd’hui, plus de 3 000 soldats américains sont stationnés en Arabie saoudite et la 5e flotte américaine ancrée au Bahreïn protège les exportations pétrolières saoudiennes.
Dix jours après ce fameux entretien téléphonique du 2 avril, les Saoudiens obtempéraient. L’Opep a accepté sous la pression saoudienne de réduire sa production pétrolière de 10 %, correspondant à 9,7 millions de barils/jours, dont 2,5 millions de barils sur les seuls quotas de l’Arabie saoudite.
La tâche de Trump n’était pas difficile car il est vrai de surcroît que l’Arabie saoudite ne jouit pas d’une grande sympathie au sein du Congrès américain. Toutes tendances confondues, les sénateurs ne cessent de critiquer l’Arabie saoudite dont l’image se dégrade depuis la tragique affaire Khashoggi. Le 16 mars dernier, presque un mois avant la décision de l’Opep de réduire sa production pétrolière et deux semaines avant l’entretien entre MBS et Trump, 13 sénateurs républicains ont interpellé le prince héritier saoudien par écrit en lui rappelant la totale dépendance aussi bien de sa famille que de son pays au soutien militaire de Washington. Deux jours après l’envoi de ce courrier collectif par des sénateurs républicains à MBS, le même groupe de signature s’est rendu à l’Ambassade saoudienne à Washington afin de relayer verbalement leur message à l’ambassadrice saoudienne, Reema bint Bandar bin Sultan, avec une violence qui reflétait à l’identique le désarroi du secteur pétrolier américain, notamment celui du pétrole de schiste, et les conséquences de la désastreuse guerre saoudienne au Yémen ayant déjà fait 100 000 morts civils.
Il n’en demeure pas moins que malgré l’acceptation par les Saoudiens d’assumer le coût du déploiement des missiles et des F15, à hauteur de 500 millions de USD, ce contingent n’est pas encore revenu, histoire pour Trump de rappeler la dépendance de Ryad à l’égard de Washington en ces temps troubles où le programme spatial iranien place des missiles militaires en orbite…
Dans des sociétés de plus en plus sensibilisées aux enjeux sociaux, environnementaux et de protection de la vie privée, les consommateurs sont en attente d’une relation davantage éthique et responsable avec les entreprises dont ils sont clients. “La relation client responsable se place en tête des attentes des consommateurs aujourd’hui”, affirme ainsi Muriel Monteiro, associée de BearingPoint, en charge du Podium de la relation client, une étude qui interroge, chaque année depuis 2003, 4 000 Français sur leurs relations avec les marques, et dont l’édition 2020 a été publiée en avril. “85 % des clients interrogés considèrent qu’il est important que l’entreprise se comporte de façon responsable et 47 % en font même un critère de choix décisif. Pourtant, dans leur vécu, seulement 29 % des clients estiment que l’entreprise se comporte vraiment de manière responsable”, détaille-t-elle.
Il y a donc une importante marge
Cette notion de responsabilité recouvre la protection des données personnelles, la mise en place de pratiques loyales dans le traitement des demandes des clients, ou encore la responsabilisation des collaborateurs
de progression du côté des organisations, qui en sont conscientes et cherchent à redonner du sens à leur action, comme cela devrait être débattu le 1er septembre 2020, lors d’une conférence plénière du salon Stratégie Clients intitulée “Vers plus d’éthique dans la relation”. Cette notion de responsabilité ne se limite pas à la protection de l’environnement mais recouvre aussi d’autres dimensions comme la protection des données personnelles, la mise en place de pratiques loyales dans le traitement des demandes des clients, quel que soit le canal employé, ou encore la responsabilisation des collaborateurs, comme le montre le baromètre du Podium de la relation client.
Rendre le marché plus éthique
Ces dernières années, plusieurs avancées ont permis d’encadrer les responsabilités des entreprises envers leurs clients, comme le règlement général sur la protection des données (RGPD) et les mesures prises contre le harcèlement téléphonique par l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep). “Depuis le 1er août 2019, les opérateurs télécoms sont responsabilisés pour les appels qui proviennent de leur réseau. Avant, les centres de contact pouvaient appeler n’importe quel consommateur français en affichant n’importe quel numéro. Désormais, les opérateurs doivent s’assurer que le numéro utilisé est bien rattaché à un donneur d’ordres, c’est-à-dire à l’entreprise cliente du centre d’appels. Tout cela participe à mettre un peu plus d’éthique dans les relations avec les clients finaux”,