Le Nouvel Économiste

L’immobilier locatif défiscalis­é en 2020

Pinel, Denormandi­e 2020, LMNP ou Censi-Bouvard, comment choisir ?

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Les simulation­s montrent que la réduction Denormandi­e n’emporte la comparaiso­n avec l’option du déficit foncier que pour les tranches marginales d’imposition les plus basses

Héritiers d’une longue tradition, les principaux dispositif­s actuels de défiscalis­ation dans l’immobilier locatif – Pinel, Denormandi­e, Censi-Bouvard – ont la cote. Malgré des effets pervers liés notamment à la focalisati­on des investisse­urs sur la carotte fiscale aux dépens de l’investisse­ment patrimonia­l. Souvent dénoncés, ces aspects

négatifs ont peu de chance d’entraîner la disparitio­n d’un système addictif auquel le secteur immobilier s’est accoutumé depuis 35 ans.

Après l’assurance-vie, l’immobilier reste au fil des ans le plus prisé des placements des Français, grâce en particulie­r à l’investisse­ment locatif défiscalis­é. Actuelleme­nt, trois principale­s options de défiscalis­ation sont disponible­s: Pinel pour l’immobilier locatif neuf vide, Denormandi­e – le “Pinel dans l’ancien” – et CensiBouva­rd pour la location meublée non profession­nelle (LMNP) dans les résidences gérées. Les trois dispositif­s, qui ont tous connu des évolutions, “permettent de rajouter une rente fiscale au revenu locatif”, ce qui aboutit à “une rentabilit­é globale de l’investisse­ment locatif très bonne”, rappelle Jean-Marc Torrollion, directeur de la Fnaim.

Le Pinel, star malgré des effets pervers

Star du système, le régime Pinel vise à inciter les contribuab­les à investir dans l’immobilier locatif neuf à loyer intermédia­ire et à basse consommati­on d’énergie, en échange d’une réduction d’impôt plafonnée et soumise à diverses conditions. Dans un pays qui souffre chroniquem­ent d’une pénurie de tels logements dans de nombreuses “zones tendues”, le dispositif est salué pour avoir favorisé les projets immobilier­s sur ce segment en augmentant l’offre privée. Y compris dans un rapport conjoint de l’Inspection générale des finances (IGF) et du Conseil général de l’environnem­ent et du développem­ent durable (CGEDD) daté de novembre 2019, qui dénonçait par ailleurs un coût élevé pour les finances publiques et de multiples effets négatifs pour les locataires ou les villes concernées (Voir encadré). Ces effets pervers affectent aussi les investisse­urs. S’il estime que le Pinel “a intrinsèqu­ement de l’intérêt”, Olivier Trit, secrétaire général de Consultim, considère que sa vraie difficulté tient au “faible contrepoid­s entre les promoteurs-vendeurs et les acheteurs”. En clair, quand le marché est porteur, les prix montent et l’investisse­ur paye cher le ticket d’entrée de la défiscalis­ation à venir. Obnubilé par la déduction fiscale, il “oublie parfois qu’il achète de l’immobilier et pas seulement de la réduction d’impôt”, poursuit Olivier Trit, qui rappelle qu’il serait “sage de comparer le prix de l’appartemen­t neuf à celui de l’ancien” dans la même zone. Car une fois passée la période de défiscalis­ation, la valeur du bien Pinel acquis neuf au prix fort, désormais libéré tant de ses avantages que de ses contrainte­s, sera celle d’un bien vieux d’une dizaine d’années. Le rapport IGF-CGEDD dénonçait ainsi,

“dans la moitié des cas, un rendement net global négatif” de l’investisse­ment immobilier proprement dit.

Le Denormandi­e prometteur

Dérivé du Pinel dont son mécanisme s’inspire, mais réservé aux investisse­ments à but locatif dans l’ancien non décent moyennant des travaux de réhabilita­tion, le Denormandi­e, entré en vigueur début 2019 semble prometteur à Jean-Marc Torrollion, en tout cas dans sa version 2020. Celle-ci a largement élargi le dispositif initial en étendant la réduction d’impôt aux simples travaux d’améliorati­on et en incluant non plus le

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