AMMAR BELHIMER, MINISTRE ALGÉRIEN DE LA COMMUNICATION
Ministre de la Communication, et Porte-parole du gouvernement algérien, à propos de la réforme du secteur médiatique algérien
Etat des lieux du secteur de la communication, plan social du président de la République, lancement de la nouvelle chaîne téle, liberté d’expression, mouvement populaire, journalistes incarcérés, gestion de la publicité publique, financements interdits pour la presse nationale
Monsieur le Ministre, vous avez été installé il y a moins de cinq mois à la tête du Ministère de la Communication, quel constat faitesvous du Secteur ? Et quelles sont les actions que vous devez engager immédiatement et dans l’urgence ?
J’ai déjà utilisé la formule “champ de mines et de ruines” pour caractériser un secteur de la Communication qui, au fil du temps, a accumulé les retards et les handicaps en termes d’évolution vers la qualité de la forme et du fond de l’offre éditoriale des medias écrits et audiovisuels. Journaliste moi-même et observateur de la scène médiatique algérienne en ma qualité de juriste-enseignant universitaire, j’avais une certaine idée des déficiences, des déficits, des défauts et des malformations. Voire même des tares, mais aussi des avancées de la profession et des qualités, à titre individuel, de certains de ses acteurs. J’avais aussi une certaine vision des facteurs de corruption et de gangrène du monde médiatique. Mais jamais je n’aurai pu imaginer que le secteur était aussi gangréné par l’affairisme, la corruption et la médiocrité de certaines élites de l’administration et du secteur économique publics, sans oublier l’indigence du management des entreprises de presse privées depuis l’étranger, etc. Pour en savoir plus sur ces sujets d’actualité, nous avons interviewé M. Ammar Belhimer, Ministre de la communication, porte-parole du gouvernement, qui nous fait le point sur son engagement qui vise la réforme du secteur médiatique algérien.
qui se distinguent par des modèles économiques parfaitement inadaptés aux évolutions fulgurantes du journalisme, notamment sur Internet. Dès ma prise de fonction, et en ma double qualité de ministre de la Communication et de porte-parole du gouvernement, j’ai préparé le plan d’action de mon ministère et celui du gouvernement, basé sur dix chantiers de réformes et notamment la création d’un service d’information gouvernemental et d’un service de documentation du gouvernement. La problématique est simple: tout est urgent à entreprendre et aucune réforme ne sera de trop.
Quand je parle de champ de mines et de ruines, cela veut dire qu’il faudrait donc déminer, déconstruire, reconstruire et construire. Bref, domicilier le droit là où il n’a jamais existé, et là où il a été bafoué. Gigantesque chantier ! Un chantier colossal qui consiste d’abord à mettre la presse numérique en droite ligne avec le droit, à encourager les professionnels des medias à s’organiser en groupes de défense de leurs intérêts, et à remettre à plat la loi sur l’Information de 2012, à la lumière des nouveaux paradigmes constitutionnels relatifs à l’élargissement de la sphère des libertés.
Tout en veillant à mettre les télés “offshore” (de droit étranger) en conformité avec la loi algérienne, à organiser pour la première fois le marché publicitaire qui fonctionnait jusqu’ici sans règles légales, et, autres chantiers majeurs, réviser profondément la loi sur l’audiovisuel, organiser et encadrer par le droit les activités de sondage et des sociétés de communication. Sans oublier la carte de presse professionnelle qui doit être délivrée désormais par la profession sur la base du postulat fondamental qui veut que la qualité de journaliste professionnel ne soit reconnue que par les pairs. J’ajoute aussi l’idée simple mais essentielle du “principe déclaratif” destiné à débarrasser les candidats à la création de journaux en ligne ou en format print des formalités fastidieuses inhérentes au dossier d’agrément auprès du ministère de la Communication mais qui est soumis aussi à d’autres obstacles bureaucratiques connexes. Parallèlement à la réflexion active sur l’ensemble de ces chantiers, mis momentanément entre parenthèses en raison de la mobilisation de toutes les énergies gouvernementales en faveur de la lutte contre le Coronavirus, une reprise en main vigoureuse de l’ANEP, l’agence publique d’édition, de communication et de publicité qui gère la colossale manne publicitaire publique, a été opérée. Elle le fut sous le sceau de l’urgence et de l’extrême priorité. Durant deux décennies, des réseaux transversaux de type mafieux, se sont constitués pour aspirer, en amont et en aval, le contenu de la panière publicitaire estimé à des centaines de millions d’euros ! Il fallait par conséquent mettre un terme définitif à cette monstrueuse entreprise de rapine opérée au coeur même de l’Etat, avec la complicité active d’une chaine de solidarités clientélistes. L’opération d’assainissement en profondeur, fondée notamment sur la mise en place de règles de gestion saines et efficaces, est en cours. Et elle sera d’autant plus facilitée qu’elle aura pour fondement la future loi sur la publicité qui édictera des règles de jeu simples et transparentes.
Sur le plan social, pensez-vous que les réformes proposées par le président de la République Abdelmadjid Tebboune suscitent de l’intérêt ?
La politique sociale est un des volets essentiels des “54 engagements” du président de la République M. Abdelmadjid Tebboune. Précisément de son programme électoral sur la base duquel il a été élu à la tête de l’Etat algérien le 12 décembre 2019. Le chiffre 54 est un chiffre éminemment symbolique. Il renvoie au Premier novembre 1954, date du déclenchement de notre glorieuse guerre de Libération du colonialisme. Dans cette partie sociale du programme politique du chef de l’Etat en faveur de l’édification d’une “Nouvelle république”, l’accès au logement est une “priorité absolue”. Il y est question aussi de l’accroissement du pouvoir d’achat, de l’accès de tous au gaz domestique et à l’électricité, des transports et un cadre de vie de qualité, de la préservation du système égalitaire de sécurité sociale et de la réduction “drastique” du chômage, sans oublier l’accès plus facile à des soins de santé performants. Ces ambitions sont déjà prises en charge par le programme d’action du gouvernement qui a été adopté par les deux chambres du Parlement. Je vous rappelle à ce propos que cela fait moins de six mois que le président de la République Abdelmadjid Tebboune a été élu. Et que dans l’intervalle, et à l’instar de tous les pays du monde, tous les efforts de l’Exécutif et de toute la société ont été accaparés par la lutte titanesque contre la pandémie planétaire du Covid-19, avec les politiques de confinement et de déconfinement consubstantielles. Il est donc très tôt de vous dire si les réformes proposées par notre chef de l’Etat ont suscité de l’intérêt.
Récemment, le Premier ministre algérien Abdelaziz Djerad a annoncé le lancement d’une nouvelle chaîne de télé, pouvez-vous nous en dire plus ?
Vous évoquez sans doute la chaine du savoir et de l’Education dont les contenus pédagogiques et ludiques mobilisent les secteurs de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la formation professionnelle. Cette chaîne est à la fois le fruit de la nécessité et le produit du hasard. Ce sont les contraintes du confinement inhérent au Coronavirus qui ont imposé l’idée de dispenser aux élèves et aux étudiants des cours à distance, via la télévision. Puis, nécessité faisant loi, le président de la République a ordonné de transformer une réponse conjoncturelle en une offre télévisuelle permanente, sous la forme de cette chaine du savoir et de l’éducation dont la création a été annoncée par le Premier ministre.
Plus de 60 journaux (entre quotidiens et hebdomadaires) ont disparu du paysage médiatique en Algérie depuis 2014 à ce jour, peut-on connaître les raisons ?
Les raisons sont multiples. Elles sont d’abord d’ordre économique. Rares sont les journaux qui ont adopté des modèles économiques
Blocages de sites d’information électroniques, publicité, Anep, journalistes en prison… Comment comptez-vous faire face à ces dossiers sensibles ?
Pour la publicité et l’Anep, vous avez déjà mes réponses. Restent donc les questions des sites d’information électroniques et de quelques journalistes emprisonnés. Il y a effectivement quelques sites qui se plaignent de la limitation de l’accès à leurs offres éditoriales. En réalité, aucun titre n’a été interdit par qui que ce soit à ce jour, même pas sur décision de Justice. Il y a des titres qui signalent donc que l’accès Internet, à partir de l’Algérie, est limité et n’est donc possible qu’avec l’usage d’un VPN dont une offre abondante et gratuite est d’ailleurs disponible dans les boutiques playstore des détenteurs de Smartphones sous Android ou sous système Apple, et dans Microsoft store pour les usagers en possession d’un PC portable ou de bureau ou encore d’une tablette. Interrogé à ce sujet, mon confrère en charge du secteur des Télécommunications et des TIC assure que l’étroitesse de la bande passante et la sursaturation des réseaux en période de confinement due au Coronavirus limitent l’accès à de nombreux sites électroniques en dehors de la presse. S’agissant des journalistes emprisonnés, en nombre restreint, je ne suis pas en mesure de vous dire s’ils ont été arrêtés alors même qu’ils faisaient leur métier d’informer. Ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, je ne peux pas dire, à la place du ministère de la Justice de quels délits ils relèvent, mais qui n’ont rien à voir avec l’exercice du métier de journaliste. C’est au Parquet, dont c’est la prérogative exclusive, de communiquer à ce sujet.
Récemment, vous qualifiez le mouvement populaire de néo-Hirak, qu’entendez-vous par là Monsieur le Ministre ?
Il n’a pas échappé aux observateurs de la vie algérienne que le mouvement du Hirak est un mouvement polymorphe, hétérogène, évolutif et porteur de revendications catégorielles diverses, donc de contradictions. Il a donc traversé divers stades d’évolution et d’expression. Il fut unitaire au départ mais sans être pour autant un bloc compact, fraternel et fraternisant avec l’armée nationale populaire (ANP) et les différents services de sécurité qui l’accompagnaient et le protégeaient, avec le mot d’ordre de “khawakhawa”, le fameux “frères-frères”, slogan de fraternisation du Hirak, en un élan unitaire, avec l’ANP et la Police nationale. Il est vrai qu’à cette époque le Mouvement était soudé par une revendication essentielle et consensuelle: empêcher l’ancien président de la République Abdelaziz Bouteflika de briguer un 5ème mandat de trop. Vouloir imposer encore au sommet de l’Etat un président cacochyme et valétudinaire était effectivement par trop indécent et absolument insupportable. Une fois le péril d’un 5ème mandat écarté, le Hirak a concentré ses revendications sur le départ de tout le régime et pas seulement du pouvoir d’Abdelaziz Bouteflika et de ses frères. C’était le célèbre slogan de “yetnahawgââ”, (ils partent tous, sans exception !) La revendication de départ s’est transformée ensuite en ciblage négatif, méthodique et systématique de l’ancien chef d’état-major de l’ANP Ahmed Gaid-Salah et, derrière lui, de tout le commandement militaire, sous le slogan spécieux et subversif de “dawlamadaniya, machiasskariya”, (Etat civil et non militaire). Un slogan porté par des groupes politiques et des catégories sociales pourtant antinomiques et hier ennemis irréductibles. Comme si le pouvoir d’Abdelaziz Bouteflika n’était pas un pouvoir civil ! Quand je parle de néo-Hirak, c’est pour mieux évoquer la disparition du Hirak initial, unitaire, consensuel, festif et inventif. Cette lame de fond populaire, cette force dynamique exerçait chaque vendredi une formidable pression pacifique en faveur du changement démocratique. Elle ne se trompait pas de cible stratégique en exprimant, à travers le slogan de “khawa-khawa”, sa conviction que l’ANP est un soutien fondamental dans l’entreprise de changement démocratique.
Quelle est la place du secteur de la presse numérique en Algérie ?
Il n’existe pas jusqu’ici d’outils probants d’évaluation permettant de répondre avec une certaine précision à votre question. Au niveau du ministère de la Communication, nous avons enregistré les déclarations d’existence d’une centaine de titres en arabe et en français. Dans la réalité, le paysage numérique est beaucoup plus vaste que ne le laisse deviner le chiffre de cent. Nous observons régulièrement l’apparition de titres qui n’ont pas fait la démarche d’enregistrement auprès des services compétents du ministère. Naturellement, l’évolution vers le tout-numérique est un phénomène universel. L’Algérie ne saurait y déroger. C’est un mouvement de transformation inéluctable, même si, ici ou là, et pour des raisons d’habitudes culturelles ou même économiques, le papier aura toujours sa place. L’assise juridique de la presse électronique existe mais a besoin d’être substantiellement enrichie. Elle n’est pas encore consolidée par les textes d’application adéquats pour que ses acteurs puissent ainsi bénéficier de la sécurité juridique nécessaire à l’application de leur mission. Mais d’ores et déjà il y a un nouveau cadre réglementaire au profit du paysage numérique national qui a la vocation de mettre les journaux électroniques en conformité avec la loi ! Pour rassurer la profession et la faire sortir de la zone de non droit, j’ai organisé le 20 février 2020 un premier forum de réflexion et d’échanges, avec une forte participation des acteurs du secteur. Une occasion idéale de sortie des zones d’ombres pour les uns ou d’être encore sous la lumière de la transparence pour les autres. Une opportunité conviviale qui a permis de mettre des noms et des visages sur des titres. Une première rencontre bénéfique avant la promulgation du texte réglementaire de mise en conformité avec la loi, en attendant la prochaine remise à plat de la loi sur l’Information qui élargira le soubassement juridique de la presse numérique. Ceci dit, analyser la situation de la presse algérienne à l’aune des défis du numérique n’est pas chose aisée. L’impact des technologies numériques, à apprécier à l’aune des offres éditoriales et des stratégies de diversification économiques des uns et des autres, est d’autant plus difficile à mesurer que la presse souffre de handicaps structurels spécifiques au niveau de sa distribution et de sa fabrication. Nous nous attachons par conséquent à analyser l’existant et à interroger les acteurs sur leurs analyses et leurs options stratégiques. A dégager les grandes tendances en cours, ainsi que les évolutions prévisibles sur les réseaux numériques, afin de mieux apprécier les challenges que doit relever la presse. Par conséquent, on se donne l’objectif de mettre en évidence les synergies et complémentarités envisageables entre médias, étudier les moyens de mieux valoriser les modèles éditoriaux de la presse bâtis sur 30 années d’expérience depuis l’avènement de la loi sur l’information libérale du gouvernement Hamrouche. Enfin, et c’est là un point fondamental, adapter les interventions des pouvoirs publics à la gageure numérique à laquelle doit répondre la presse.
Ministre, journaliste et juriste en même temps, quel état des lieux faites-vous sur la liberté d’expression en Algérie ?
La réponse à cette question prend tout naturellement son départ de la base juridique et politique. L’article 48 de la Constitution stipule que “les libertés d’expression, d’association et de réunion sont garanties au citoyen”. L’article 50 énonce d’autre part que “la liberté de la presse écrite, audiovisuelle et sur les réseaux d’information est garantie. Elle n’est restreinte par aucune forme de censure préalable. Cette liberté ne peut être utilisée pour attenter à la dignité, aux libertés et aux droits d’autrui”. Et que “la diffusion des informations, des idées, des images et des opinions en toute liberté est garantie dans le cadre de la loi et du respect des constantes et des valeurs religieuses, morales et culturelles de la Nation”. Et surtout que “le délit de presse ne peut être sanctionné par une peine privative de liberté”. Sachant par ailleurs que “la mise sous séquestre de toute publication, enregistrement ou tout autre moyen de communication et d’information ne pourra se faire qu’en vertu d’un mandat judiciaire” (article 44). Après, et comme le disait le général De Gaulle, la Constitution, c’est une idée essentielle, et la démocratie, une pratique et une culture. Le degré de liberté d’expression est donc étroitement corrélé au niveau d’émancipation démocratique dans le pays. Tout est question donc de luttes accumulées, de sacrifices et d’avancées.
Aux Etats Unis, le Premier amendement à la Constitution de 1791 énonce que “le Congrès ne pourra faire aucune loi ayant pour objet l’établissement d’une religion ou interdisant son libre exercice, de limiter la liberté de parole ou de presse, ou le droit des citoyens de s’assembler pacifiquement et d’adresser des pétitions au gouvernement pour qu’il mette fin aux abus”. En Algérie, et sans que cela soit une obsession religieuse ou un talisman que l’on agite avec ostentation, le président de la République M. Abdelmadjid Tebboune a en quelque sorte fait de son 6éme engagement pour une Nouvelle République son propre premier amendement. Avant même d’être élu en décembre dernier, il s’est résolument engagé en faveur d’une “presse libre, plurielle et indépendante, respectueuse des règles du professionnalisme, de l’éthique, érigée en vecteur de l’exercice démocratique et protégée de toute forme de dérive”. Dans sa lettre de mission à la Commission de révision de la Constitution, le chef de l’Etat avait placé l’approfondissement des libertés en général et de la liberté d’expression particulier en tête de ses préoccupations et de ses priorités. Il avait alors souhaité que “la réflexion doit porter sur l’élargissement et l’enrichissement des espaces de liberté du citoyen à la fois par la consécration de nouvelles libertés individuelles et collectives, le cas échéant, et la consolidation des droits constitutionnels garantis. Il s’agira de donner un contenu et un sens aux droits et libertés consacrés et de protéger particulièrement la liberté de manifestation pacifique et la liberté d’expression et de la presse écrite, audiovisuelle, et sur les réseaux d’information qui doivent s’exercer librement sans porter atteinte à la dignité, aux libertés et aux droits d’autrui.”. Après, dans la réalité, la concrétisation de cet idéal sera l’affaire de tous. Comme le disait Jean Jaurès dans son célèbre discours aux lycéens d’Albi en 1903, le courage c’est d’aller à l’idéal et de comprendre le réel. Il en va ainsi de la liberté d’expression et de la démocratie.
Récemment vous avez déclaré que “les financements étrangers de la presse nationale, tous supports confondus, sont strictement interdits, quelles que soient leur nature et provenance”. Pouvez-vous nous donner plus de détails?
Effectivement, les financements étrangers de la presse nationale, tous supports confondus, de quelque nature ou de quelque provenance que ce soit, sont absolument interdits. Ces financements sont prohibés en vertu de la loi organique 12-05 du 1er janvier 2012 sur l’Information et la loi 14-04 du 24 février 2014 relative à l’activité audiovisuelle. L’article 29 de la loi sur l’Information souligne, de manière claire et précise, que “l’aide matérielle directe et indirecte de toute partie étrangère est interdite”. Le même article oblige tous les médias écrits et audiovisuels à “déclarer ou à justifier l’origine des fonds constituants leur capital social et ceux nécessaires à leur gestion, conformément à la législation en vigueur”. S’agissant précisément des télévisions et des radios hertziennes ou satellitaires et des WebTV et des Web-radios, la loi 14-04 du 24 février 2014 énonce, par ailleurs, et de manière nette, “la stricte obligation de justifier de l’exclusivité nationale du capital social, ainsi que de l’origine des fonds investis”.