Les crémants ne sont pas totalement sortis d’affaire puisque le président américain, complètement imprévisible, pourrait bien décider de les taxer, finalement
Depuis le 18 octobre 2019, les vins Français sont soumis à 25 % de droits de douane supplémentaires aux USA. Pourquoi ? Parce que le président américain Donald Trump a décidé de taxer (notamment) la viticulture française pour punir l’Europe d’avoir subventionné l’avionneur Airbus. Le but de la manoeuvre ? Récolter 7,5 milliards de dollars. Une très mauvaise nouvelle pour les vins et spiritueux français dont les États-Unis sont le premier marché à l’exportation avec 1,8 milliard d’euros, selon la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux de France (FEVS). Sauf que seuls les vins “tranquilles” (non effervescents) français, espagnols, allemands et britanniques titrant moins de 14° sont en fait touchés par cette forte hausse des droits de douane. Epargnant de fait le cognac… et les effervescents comme le champagne, le prosecco et les crémants ! “Quand j’ai appris que les crémants n’étaient pas touchés, j’ai pu respirer car les États-Unis représentent deux tiers de notre business pour les crémants de Loire, raconte Nicolas Emereau qui dirige Alliance Loire. Mais d’un autre côté, je suis très inquiet puisque nous produisons aussi des vins tranquilles.”
C’est d’ailleurs le cas de la majorité des producteurs et élaborateurs de crémants français, qui proposent à la fois des vins sans bulles et des effervescents.
Et les crémants ne sont pas totalement sortis d’affaire puisque le président américain, complètement imprévisible, pourrait bien décider de les taxer, finalement. “D’après ce que j’ai compris, la première étape des sanctions va durer quatre mois, ensuite elles seront renouvelées tous les six mois, analyse Franck Vichet, président de l’Interprofession des vins du Jura et des crémants de France. Les crémants peuvent très bien être taxés à cette occasion.” Autre source d’inquiétude pour les producteurs et élaborateurs de crémants, notamment ligériens : le Brexit. “Nous avons du mal à y voir clair, explique Nicolas Emereau. Mais dans l’hypothèse où il n’y a pas d’accord, il risque d’y avoir un ralentissement des ventes de par les contrôles aux frontières la réorganisation administrative, le changement de facturation…”