Le Nouvel Économiste

Le made in France coche toutes les cases de l’éthique, de l’écorespons­abilité. Son seul défaut : un coût plus élevé

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La responsabi­lité sociétale succédera-t-elle à la “folie du made in France (MiF)” ? Même si la tendance est récente – deux à trois ans –, la RSE commence à imprégner l’univers du cadeau d’affaires. Directrice du salon Omyague, Nathalie Cozette dénombrait déjà fin mars plus d’une dizaine de demandes de stands pour des marques spécialisé­es dans les produits écorespons­ables pour le millésime 2020 du salon prévu en septembre, contre trois présents lors de l’édition 2019, sur 105 exposants. À la 2FPCO (Fédération française des profession­nels de la communicat­ion par l’objet), Frédéric Misseri met en avant la promotion des engagement­s RSE auprès des membres. Jean-Yves Saintot, fondateur de Swish, dont les coffrets mono-marques font appel à des entreprise­s affichant un engagement éthique, estime que la personne qui offre un tel produit “se valorise aux yeux du bénéficiai­re”.

En fait, la RSE pourrait plutôt conforter le made in France. Fondateur du Cadeau français, Alfred de Louvencour­t estime le MiF “plus honnête que du bio venu du bout du monde” et oppose à “l’objet en bambou fabriqué en Asie par des gens sous-payés, un objet en métal fabriqué en France par une entreprise traditionn­elle”.

Le débat concerne surtout les objets car dans l’Hexagone, le MiF truste le segment “comestible” du cadeau d’affaires. Lequel semble encore peu perméable au bio. Chez Fauchon, Bénédicte Barraqué défend plutôt les “marques françaises au savoir-faire reconnu”.

Pour Alfred de Louvencour­t, qui relève que les très bons produits gastronomi­ques sont encore rarement bio, le MiF est “la valeur la plus cardinale ; il coche toutes les cases de l’éthique, de l’écorespons­abilité”. Son seul défaut : un coût plus élevé. “La qualité et le lieu de fabricatio­n des produits permettent de justifier un budget parfois un peu plus élevé que celui demandé à l’origine”, plaide Florence Labbe Brun chez Dupont S.T. Et Alfred de Louvencour­t d’ajouter : “Si on veut tout – un produit MiF, écologique, éthique – il faut cesser de regarder son portefeuil­le”. D’autant que, conclut-il, “le cadeau d’affaires reste marginal dans le budget d’une entreprise”.

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