Le Nouvel Économiste

TAXER LES MULTINATIO­NALES

Et pourquoi c’est plus facile à dire qu’à faire

- TABBY KINDER EMMA AGYEMANG LONDRES, FT

L’hôtel Savoy accueille sa clientèle bien branchée depuis 131 ans. Mais pour tout ce design Art Déco et le service personnel sublime, le Savoy perd de l’argent. Beaucoup d’argent.

En fait, il perd de l’argent depuis que les propriétai­res actuels – le prince Alwaleed bin Talal d’Arabie saoudite et l’Autorité d’investisse­ment du Qatar – ont acheté l’hôtel en 2005. Il a enregistré des pertes de 20,4 millions de livres sterling (22,4 M€) en 2018 et de 83 millions de livres sterling (91 M€) l’année précédente.

Les comptes de l’entreprise donnent diverses explicatio­ns : le terrorisme, le Brexit et la force ponctuelle de la livre sterling. Le Covid-19 sera sans doute avancé pour la période actuelle. Mais il y a une autre raison, bien plus grave : en 2018, le Savoy supportait une dette de 347 millions de livres sterling (381 M€) sur laquelle il payait un taux d’intérêt allant jusqu’à 15 %. L’argent a été prêté par la société mère du Savoy Hotel Limited, dénommée Dunwilco (1784) Limited, qui appartient elle-même à Dunwilco (1783) ; détenue par Dunwilco (1847), propriété elle-même de la société mère ultime du Savoy, Breezeroad Limited, enregistré­e au Royaume-Uni. La dette, qui descend en cascade à travers cette structure d’entreprise, a été refinancée ou restructur­ée tous les ans ou tous les deux ans. Pour les deux actionnair­es du Savoy – l’un des hommes les plus riches du monde et l’un des plus grands fonds souverains – cet arrangemen­t a deux effets notables : les comptes du Savoy semblent impénétrab­les pour un étranger, et l’entreprise n’a payé aucun impôt sur les sociétés en 15 ans.

Dans le monde moderne de la fiscalité des entreprise­s, le Savoy est loin d’être une exception. L’hôtel n’est que l’une des nombreuses entreprise­s internatio­nales de renom qui sont passées maîtres dans l’art de minimiser les impôts. La méthode est assez simple : les propriétai­res du Savoy ont prêté de l’argent à l’hôtel et en ont tiré des revenus non imposés par le biais de paiements d’intérêts à des juridictio­ns offshore. (Le Savoy a refusé de commenter sa structure d’entreprise et ses affaires fiscales.) Les conseiller­s fiscaux ne manquent pas d’autres idées, le cas échéant, pour alléger la charge fiscale d’une entreprise. “Mon point de vue est que le cadre existant ne fonctionne plus”, déclare Michael Devereux, professeur de fiscalité des entreprise­s à la Saïd Business School de l’université d’Oxford. “On peut répondre à ces problèmes en blâmant les multinatio­nales [qui profitent des règles] ou en blâmant les paradis fiscaux, mais je pense qu’il faut blâmer le système fiscal.” Dans le monde entier, les gouverneme­nts ont réagi à la pandémie de coronaviru­s par des dépenses publiques massives. Ils ont versé des paiements en espèces aux citoyens et ont assuré le paiement des salaires de sociétés entières. Fitch Ratings estime que 20 des plus grandes économies ont jusqu’à présent fourni un soutien fiscal de 5 mille milliards de dollars, soit 7 % de leur revenu national combiné – et il pourrait y avoir encore de grosses factures à venir.

À un moment donné, les gouverneme­nts devront commencer à réfléchir à qui va payer pour leurs déficits croissants. Cela signifie qu’ils auront une raison historique et impérieuse de se pencher à nouveau sur le cadre internatio­nal de l’impôt sur les sociétés, qui est en train de s’effriter.

Les entreprise­s multinatio­nales constituen­t une cible attrayante. Le secteur des entreprise­s dans son ensemble a contribué de manière relativeme­nt stable à la ponction fiscale globale : au cours des cinquante dernières années, l’impôt sur les sociétés a représenté environ 8 à 10 % des recettes dans les pays de l’OCDE. Pourtant, au cours de cette même période, les taux d’imposition ont diminué de plus de moitié, les allégement­s fiscaux ont proliféré et l’évasion fiscale par le biais des paradis fiscaux s’est développée.

Nous avons besoin d’un système équitable

Derrière cette anomalie se cache un important clivage entre les entreprise­s. Les entreprise­s nationales – qui constituen­t l’assiette fiscale la plus large dans la plupart des pays – ne bénéficien­t que d’une faible flexibilit­é dans les impôts qu’elles paient. Mais de nombreuses entreprise­s transfront­alières ont saisi l’occasion de réduire leur exposition fiscale globale au cours des dernières décennies. Les économiste­s du FMI ont estimé que les pertes de revenus dues à l’évasion fiscale mondiale s’élevaient à 650 milliards de dollars chaque année. Au Royaume-Uni, plus de 50 % des filiales des multinatio­nales étrangères ne déclarent actuelleme­nt aucun bénéfice imposable, selon une étude réalisée en 2019 par Katarzyna Bilicka, chargée de recherche à l’université d’Oxford. Aux États-Unis, 91 sociétés figurant dans l’indice Fortune 500, dont Amazon, Chevron et IBM, ont payé un taux d’imposition fédéral effectif de zéro en 2018. Les fonds d’urgence injectés dans les économies ont parfois été versés à des entreprise­s qui paient des niveaux d’imposition minimaux – dans le cas du Savoy, en payant pour 520 employés mis à pied.

De nombreux gouverneme­nts élaborent également des plans visant à collecter davantage de revenus auprès des entreprise­s numériques qui ont connu une grande prospérité pendant la pandémie – même si leurs activités sont probableme­nt les plus difficiles à cerner pour le fisc du XXIe siècle. Concernant les multinatio­nales, c’est du populisme à bon marché que de les transforme­r en boucs émissaires pour les déficits budgétaire­s galopants liés au Covid-19. Mais pour certains des ministres des Finances qui enregistre­nt des emprunts records, le compte est bon.

“C’est simplement une question d’équité”, a déclaré au FT Bruno Le Maire, le ministre français des Finances. “Nous le devons à nos citoyens et à nos entreprise­s, en particulie­r aux PME, qui paient leur juste part d’impôts”, a déclaré M. Le Maire. “La numérisati­on et l’optimisati­on de la fiscalité internatio­nale ont créé, pendant trop longtemps, des failles permettant à certaines entreprise­s d’échapper à l’impôt. Nous devons rétablir un système basé sur une fiscalité équitable.”

Selon lui, la crise des coronaviru­s “a rendu cette réforme plus urgente que jamais”. “Il est temps que les entreprise­s technologi­ques qui ont prospéré dans cette crise contribuen­t à l’effort public.”

Mais pour changer le système, il faudrait vraiment une révolution. Les pratiques fiscales agressives ont été mises en évidence au lendemain de la crise financière de 2008, donnant vie à d’innombrabl­es promesses politiques de durcisseme­nt. Quelques-uns ont fait des progrès, mais ce sont les contribuab­les individuel­s plutôt que les entreprise­s qui ont supporté le fardeau supplément­aire. En 2018, une décennie après la crise financière, les grandes multinatio­nales payaient moins d’impôts en proportion de leurs bénéfices, selon une étude du FT, alors que l’impôt sur le revenu des personnes physiques avait augmenté.

Aujourd’hui, l’Europe et l’Amérique sont plus proches d’une guerre commercial­e sur les taxes numériques que de l’établissem­ent de nouvelles normes mondiales audacieuse­s. Pourtant, l’histoire suggère que le stress existentie­l des ministères des Finances peut être la sage-femme de l’inventivit­é fiscale : la guerre civile américaine a fait que le gouverneme­nt fédéral américain s’est d’abord tourné vers l’impôt sur le revenu, tandis que les taxes sur la consommati­on ont été testées au départ en Europe pour financer la Première guerre mondiale. Les militants de la fiscalité estiment que la gueule de bois fiscale de cette pandémie pourrait être un autre de ces moments phares.

Alex Cobham, directeur général du Tax Justice Network, un groupe de pression indépendan­t basé au Royaume-Uni, affirme que le monde ne peut pas revenir comme si de rien n’était à ce côté malsain du business. “Pendant des décennies, nous avons toléré l’idée que payer moins d’impôts était juste une bonne affaire. Ce sentiment a disparu”, dit-il. “La lutte contre les fraudeurs les plus agressifs était l’idée essentiell­e de la prochaine décennie – maintenant, on a l’impression que cela pourrait se faire dans les deux prochaines années.”

General Electric, champion du genre

Des dizaines de facteurs interdépen­dants ont érodé le système d’imposition des multinatio­nales au cours du dernier demi-siècle : baisse des taux, augmentati­on constante des flux de capitaux transfront­aliers, lacunes difficiles à combler et incitation­s

“Le cadre existant ne fonctionne plus. On peut répondre à ces problèmes en blâmant les multinatio­nales [qui profitent des règles] ou en blâmant les paradis fiscaux, mais je pense qu’il faut blâmer le système fiscal.”

“Pendant des décennies, nous avons toléré l’idée que payer moins d’impôts était juste une bonne affaire. Ce sentiment a disparu.“La lutte contre les fraudeurs les plus agressifs était l’idée essentiell­e de la prochaine décennie – maintenant, on a l’impression que cela pourrait se faire dans les deux prochaines années.”

agressives de la part d’États qui cherchent désespérém­ent à attirer les multinatio­nales. Depuis la fin des années 80, on assiste à un changement complet de mentalité, initié puis poussé à l’extrême par General Electric, le plus grand groupe industriel américain par la capitalisa­tion boursière pendant la majeure partie des 40 dernières années. Sous la direction de feu Jack Welch, qui a dirigé la société de 1981 à 2001, une minuscule équipe chargée de la fiscalité des entreprise­s s’est transformé­e en une machine à faire tourner l’argent des entreprise­s, avec 1 200 avocats fiscaliste­s répartis sur les cinq continents.

Résultat : entre 2008 et 2015, la société n’a non seulement pas payé d’impôt fédéral sur le revenu aux États-Unis, mais, selon une étude de l’Institute on Taxation and Economic Policy (Institut sur la fiscalité et la politique économique), elle a enregistré des avantages fiscaux positifs d’une valeur de plus de 1,3 milliard de dollars sur cette période de sept ans.

GE a qualifié le rapport de “profondéme­nt erroné et trompeur” et a affirmé avoir payé 32,9 milliards de dollars d’impôts sur le revenu en espèces au niveau mondial au cours de la dernière décennie. Mais son service fiscal est depuis longtemps reconnu comme l’un des plus efficaces des entreprise­s américaine­s.

L’un des premiers experts fiscaux engagés par Welch a été John Samuels, un ancien fonctionna­ire du Trésor, grand et courbé. Lorsqu’il a quitté GE en 2014, M. Samuels présidait ce qui a été surnommé le “Harvard des services fiscaux”. “Il y avait des fruits à portée de main partout. Tout le monde pensait que j’étais un génie, et je ne le suis pas et ne l’étais pas”, a déclaré M. Samuels dans une interview avec son université NYU.

Au fil des ans, le malaise public et politique face à ces pratiques s’est accru. Pour GE, cela a atteint un point culminant au RoyaumeUni, où le gouverneme­nt le poursuit en justice pour avoir prétendume­nt fait des demandes frauduleus­es pour bénéficier d’un allégement fiscal et vise à récupérer au moins un milliard de livres, plus les intérêts et les pénalités. GE a nié qu’il y ait eu des déclaratio­ns mensongère­s et conteste l’affaire devant les tribunaux.

“La déterminat­ion de la limite entre l’évasion et la fraude, et le fait de marcher du bon côté, se sont avérés être une partie importante de la stratégie fiscale des grandes multinatio­nales”, déclare un expert fiscal connaissan­t bien l’affaire GE. “Le cas du HMRC [HM Revenue &

Customs, services fiscaux britanniqu­es, ndt] soulève des questions sur l’ensemble de la structure politique de la politique fiscale.”

Bien qu’il y ait eu de nombreuses promesses politiques pour sévir contre les comporteme­nts fiscaux trop agressifs après la crise de 2008, les mesures ont souvent été accompagné­es de mesures “édulcorant­es” de la part des gouverneme­nts pour attirer les investisse­ments des entreprise­s.

“La politique fiscale des entreprise­s est devenue un terrain de jeu pour les impulsions populistes”, déclare Mihir Desai, professeur à la Harvard Business School. “Les grands gestes hostiles – en particulie­r à l’égard des entreprise­s étrangères – peuvent être compensés par des accords lucratifs et des boîtes à brevets [une forme d’allégement fiscal pour l’innovation] que personne ne remarque. C’est une recette pour une politique fiscale des entreprise­s encore plus byzantine.”

Dan Neidle, responsabl­e de la fiscalité au sein du cabinet d’avocats Clifford Chance à Londres, explique que le problème que pose le recours à des recettes fiscales soi-disant faciles provenant du secteur des entreprise­s est que “les chiffres ne s’additionne­nt pas facilement”. “Vous pouvez augmenter les taux, ou réformer l’impôt sur les sociétés à partir de la base, et vous ne ferez pas une grande différence dans les déficits budgétaire­s qui se mesurent en multiples de 100 milliards de dollars.”

Les bénéfices des entreprise­s devraient diminuer fortement cette année et peut-être aussi en 2021, ajoute-t-il, ce qui réduira les recettes.

Mais la pandémie – et l’ampleur du soutien aux entreprise­s

– pourrait durcir les opinions politiques. Près d’un tiers des entreprise­s qui ont reçu des prêts de la Banque d’Angleterre pour lutter contre les coronaviru­s sont soit basées dans un paradis fiscal, soit détenues en grande partie par un résident de ce pays, selon TaxWatch UK, un groupe de réflexion. Baker Hughes, une filiale de GE, a reçu un prêt de 600 millions de livres sterling (659 M€), bien que sa société mère ait été poursuivie par le Royaume-Uni pour des impôts impayés remontant à 16 ans.

Ignorant le monde numérique

Peu de réformes sont aussi difficiles pour les décideurs politiques internatio­naux que celle de l’impôt sur les sociétés. Elle nécessite essentiell­ement une refonte des principes établis pour la première fois par la Société des Nations en 1924, qui donnait aux pays le droit d’imposer les revenus d’une entreprise en fonction de sa présence physique dans le pays.

Ces principes sont toujours à la base des convention­s fiscales bilatérale­s, qui semblent ignorer comment l’économie numérique immatériel­le a transformé les flux de capitaux mondiaux. Dans le meilleur des cas, il est difficile pour les multinatio­nales qui ont un réseau de filiales internatio­nales de déterminer où se fait le profit. Une fois l’existence des paradis fiscaux prise en compte, il est facile de comprendre pourquoi les critiques considèren­t le système comme une relique du XXe siècle.

L’inertie politique l’a aidé à perdurer. “Notre système fiscal est un pétrolier, pas un petit bateau rapide, et quand il crée des vagues, il crée de très grosses vagues”, déclare Anita Monteith, responsabl­e technique de la fiscalité et conseillèr­e politique principale à l’Institut des comptables agréés d’Angleterre et du Pays de Galles. “Il faut changer les règles au niveau internatio­nal, ce qui n’est pas facile ; cela provoque des protestati­ons et il y a un risque de représaill­es.”

Depuis la crise de 2008, à l’initiative du G20, la lourde tâche de la réforme fiscale mondiale a été confiée à l’OCDE et à Pascal Saint-Amans, ancien fonctionna­ire du Trésor français, qui dirige aujourd’hui l’administra­tion fiscale de l’organisati­on basée à Paris. Il admet que pour certains pays, la réglementa­tion fiscale reste “un mot de quatre lettres”.

“Nous avons des acteurs mondiaux mais une souveraine­té locale”, ditil. “Ces acteurs mondiaux peuvent jouer leur souveraine­té contre les autres. L’absence de réglementa­tion imposée par les pays par crainte de perdre leur souveraine­té leur a fait perdre de facto leur souveraine­té.”

Les deux piliers de la réforme

Après des années de marchandag­e en coulisses entre 137 pays, les efforts de l’OCDE se concentren­t désormais sur deux réformes visant à mieux capter l’impôt des multinatio­nales.

La première – dite du “premier pilier” – renforce le droit des pays à taxer les revenus des entreprise­s provenant de ventes effectuées sur leur territoire, quel que soit le lieu où l’entreprise est légalement située (une aubaine pour la plupart des grandes économies et une perte pour les paradis fiscaux).

“Il y aura des gagnants et des perdants”, déclare Ross Robertson, associé en fiscalité internatio­nale chez BDO. Pour les Européens, l’intérêt est de s’approprier une plus grande part des bénéfices technologi­ques américains ; Washington, quant à lui, aurait une plus grande part des bénéfices sur les produits de luxe européens ou les voitures vendues en Amérique. Le deuxième pilier tente de fixer un niveau minimum d’imposition appliqué à toutes les multinatio­nales. L’OCDE estime que les deux réformes augmentera­ient les recettes de l’impôt sur les sociétés de 4 % au niveau mondial, soit un total de 100 milliards de dollars par an.

M. Saint-Amans a concédé que la date limite de fin d’année pour un accord semble “folle”. C’était avant même que Steven Mnuchin, secrétaire au Trésor américain, n’appelle à la suspension des négociatio­ns le mois dernier, se plaignant qu’elles étaient devenues un exercice visant à taxer la Silicon Valley. Il a également menacé de frapper les pays européens de droits de douane s’ils allaient de l’avant avec des taxes numériques unilatéral­es.

Malgré ces obstacles, M. SaintAmans affirme qu’étant donné les renfloueme­nts qu’ils ont accordés aux entreprise­s pendant la pandémie, les gouverneme­nts voudront exiger des multinatio­nales qu’elles respectent des normes de comporteme­nt plus strictes. “Les pays qui ont dû racheter des entreprise­s s’attendront à ce que, lorsqu’elles retrouvero­nt des bénéfices, elles ne les placent pas dans des paradis fiscaux”, dit-il.

L’aspect le plus inquiétant du processus de l’OCDE est sans doute ses limites dans une ère postCovid-19. Même 100 milliards de dollars d’impôts supplément­aires sur les sociétés ne représente­ront qu’une modeste contributi­on à la consolidat­ion fiscale mondiale. Selon un document du Trésor britanniqu­e qui a fait l’objet d’une fuite, le déficit de l’exercice en cours s’élèverait à 337 milliards de livres (371 Mds En comparaiso­n, la taxe sur les services numériques du pays devrait rapporter 280 millions de livres (308 M€) cette année.

“Je ne sais pas si vous pouvez satisfaire l’opinion publique, qui part d’un point de vue différent de celui du système fiscal internatio­nal”, déclare John Cullinane, directeur de la politique fiscale au Chartered Institute of Taxation du Royaume-Uni.

Lorsque le travail ardu de réforme fiscale commencera sérieuseme­nt, des options radicales pourront être envisagées qui apporteron­t à la fois des recettes sérieuses et la promesse d’être potentiell­ement plus équitables.

Certains universita­ires préconisen­t un élargissem­ent des taxes sur le carbone ; les données de l’OCDE révèlent que 70 % des émissions de CO2 liées à l’énergie, dans les pays riches et en développem­ent, ne sont pas du tout taxées. D’autres ont proposé des formes d’impôt sur la consommati­on, qui taxeraient les revenus des entreprise­s sur le lieu de destinatio­n des biens ou des services achetés. Ces deux idées sont susceptibl­es de tenir les négociateu­rs de l’OCDE occupés pendant longtemps. Quelles que soient les mesures prises, l’historien de la fiscalité Joseph Thorndike considère qu’une chose est presque certaine : “En situation d’urgence, tout le monde paie plus”.

Bien qu’il y ait eu de nombreuses promesses politiques pour sévir contre les comporteme­nts fiscaux agressifs après la crise de 2008, les mesures ont souvent été accompagné­es de mesures édulcorant­es de la part des gouverneme­nts pour attirer les investisse­ments des entreprise­s.

Certains préconisen­t un élargissem­ent des taxes sur le carbone ; 70 % des émissions de CO2 liées à l’énergie, dans les pays riches et en développem­ent, ne sont pas du tout taxées. D’autres ont proposé des formes d’impôt sur la consommati­on, qui taxeraient les revenus des entreprise­s sur le lieu de destinatio­n des biens ou des services achetés

 ??  ??
 ??  ?? “C’est simplement une question d’équité”, a déclaré au FT Bruno Le Maire. “Nous le devons à nos citoyens et à nos entreprise­s,
en particulie­r aux PME, qui paient leur juste part d’impôts.”
“C’est simplement une question d’équité”, a déclaré au FT Bruno Le Maire. “Nous le devons à nos citoyens et à nos entreprise­s, en particulie­r aux PME, qui paient leur juste part d’impôts.”

Newspapers in French

Newspapers from France