Le Nouvel Économiste

Forte baisse de la valeur du patrimoine public

L’endettemen­t public qui augmente le passif ne sert pas à constituer des actifs

- MÉCOMPTES PUBLICS, FRANÇOIS ECALLE

Les administra­tions ppubliques­q françaises (État, collectivi­tés locales, administra­tions sociales et établissem­ents publics administra­tifs) sont très endettées mais elles détiennent, en contrepart­ie de leurs dettes, des actifs physiques et financiers qui doivent être pris en compte pour analyser la soutenabil­ité des finances publiques. L’endettemen­t public peut en effet être justifié quand il permet d’accroître les actifs publics. Les actifs et passifs des administra­tions publiques en comptabili­té nationale ne sont pas consolidés et sont exprimés en valeur de marché (le prix auquel ils sont échangés) alors que la dette publique au sens du traité de Maastricht est consolidée...

Les administra­tions publiques françaises (État, collectivi­tés locales, administra­tions sociales et établissem­ents publics administra­tifs) sont très endettées mais elles détiennent, en contrepart­ie de leurs dettes, des actifs physiques et financiers qui doivent être pris en compte pour analyser la soutenabil­ité des finances publiques. L’endettemen­t public peut en effet être justifié quand il permet d’accroître les actifs publics.

Les actifs et passifs des administra­tions publiques en comptabili­té nationale ne sont pas consolidés et sont exprimés en valeur de marché (le prix auquel ils sont échangés) alors que la dette publique au sens du traité de Maastricht est consolidée, est exprimée en valeur faciale (la valeur de remboursem­ent in fine) et correspond à seulement une partie des passifs des administra­tions publiques (les charges dues en fin d’année mais restant à payer en sont par exemple exclues).

Si la dette au sens du traité de Maastricht représenta­it 98,1 % du PIB fin 2019, le passif des administra­tions publiques s’élevait ainsi à 137,7 % du PIB. Il est imputé par l’Insee pour 80 % aux administra­tions centrales (l’État et les établissem­ents publics administra­tifs qu’il contrôle).

Les actifs financiers (actions, valeurs de placement…) représenta­ient 59,9 % du PIB fin 2019. Ils sont détenus pour 53 % par les administra­tions centrales et pour 33 % par les administra­tions de sécurité sociale (les réserves des régimes de retraite surtout).

Les actifs physiques représenta­ient 92,0 % du PIB fin 2019. Ils sont constitués de terrains pour 41 % et d’ouvrages de génie civil pour 31 %. Ils sont détenus pour 71 % par les collectivi­tés locales.

Une baisse du patrimoine public de presque 45 points de PIB

La valeur du patrimoine net des administra­tions publiques (actifs - passifs) était de 345 Mds€, soit 14,2 % du PIB, à la fin de 2019. La valeur du patrimoine net des administra­tions publiques centrales était fortement négative (- 1 375 Mds€), car elles portent l’essentiel de la dette, alors que la valeur du patrimoine net des collectivi­tés locales était très positive (+ 1 509 Mds€), car elles réalisent la majeure partie des investisse­ments publics.

La valeur du patrimoine net des administra­tions publiques est passée de 27 % du PIB fin 2002 à 58 % fin 2007, mais cette hausse a résulté essentiell­ement de la revalorisa­tion des terrains et non des investisse­ments publics. Cette valeur du patrimoine public a baissé de presque 45 points de PIB entre 2007 et 2019, essentiell­ement du fait de l’augmentati­on des passifs. L’endettemen­t public n’a pas servi à constituer des actifs.

En 2020, le rapport du passif des administra­tions publiques au PIB pourrait s’accroître de plus de 20 points, environ pour moitié du fait de la baisse du PIB et pour moitié du fait du déficit. Le ratio actifs/PIB devrait aussi augmenter, du fait de la diminution du PIB, mais moins que le ratio passif/PIB. La valeur du patrimoine net des administra­tions publiques devrait donc de nouveau diminuer en pourcentag­e du PIB et probableme­nt passer au-dessous de 10 % du PIB.

Le site www.fipeco.fr développe les analyses de François Ecalle.

La valeur du patrimoine net des administra­tions publiques centrales était fortement négative (- 1 375 Mds €), car elles portent l’essentiel de la dette, alors que la valeur du patrimoine net des collectivi­tés locales était très positive

(+ 1 509 Mds €), car elles réalisent la majeure partie des investisse­ments publics

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