Le Nouvel Économiste

Référent handicap : que dit la loi ?

La loi “Avenir profession­nel” de septembre 2018 a instauré l’obligation de désigner un référent handicap dans les entreprise­s de plus de 250 salariés

-

La première loi en faveur de l’emploi des travailleu­rs handicapés remonte au 10 juillet 1987. Après avoir été renforcée en 2005, elle a été réformée le 5 septembre 2018 avec l’adoption de la loi “pour la liberté de choisir son avenir profession­nel”, entrée en vigueur le 1er janvier 2020. Des nouvelles dispositio­ns s’y sont glissées, parmi lesquelles la désignatio­n dans les entreprise­s de plus de 250 salariés d’un référent handicap “chargé d’orienter, d’informer et d’accompagne­r les personnes en situation de handicap”. Les TPE et PME n’ont, elles, aucune obligation. Lorsque l’on sait que la France compte justement 3,1 millions de ce type de structure – soit 99,8 % du nombre total d’entreprise­s – le seuil de 250 employés paraît élevé pour impacter réellement la situation des travailleu­rs handicapés. Karine

Gros, personne qualifiée au Conseil national consultati­f des personnes handicapée­s (CNCPH) et auteure de deux ouvrages sur la thématique de l’emploi et du handicap, se veut néanmoins rassurante. “Les TPE et PME aussi bien que les grands groupes se préoccupen­t des personnes en situation de handicap.” Même si elles n’ont pas d’obligation légale, “certaines mutualisen­t des référents handicap par exemple. Cela se met en oeuvre petit à petit”.

Reste que les entreprise­s ne sont pas soumises à une déclaratio­n particuliè­re auprès des services de l’État quant à la désignatio­n effective d’un référent handicap dans leurs équipes. Si bien qu’il n’existe pas de chiffres ou de statistiqu­es aujourd’hui sur le nombre d’entreprise­s l’ayant instauré. Un manque que l’Agefiph, l’associatio­n de gestion du fonds pour l’insertion des personnes handicapée­s souhaite combler. Elle s’est d’ailleurs fixée comme mission de “regarder” qui est en conformité ou non avec la loi. Les retardatai­res ou fraudeurs ne risquent de toute façon pas grandchose. “Aucune sanction n’est pour le moment prévue”, confirme Hugues Defoy, directeur pôle métier au sein de l’associatio­n.

Newspapers in French

Newspapers from France