Le Nouvel Économiste

Du gin, du rhum et du whisky à la Distilleri­e d’Isle de France

Produire des spiritueux s’avère une bonne voie de diversific­ation pour les agriculteu­rs francilien­s

- F.H.

L’Ile-de-France compte désormais trois distilleri­es. Une à Paris ( la Distilleri­e de Paris de la famille Julhès dans le Xe arrondisse­ment), une dans l’Essonne à Pecqueuse ( la Fabrique à alcools), et depuis 2019 une à Fresnes- sur- Marne en Seine- et- Marne. “Tout est parti d’une récolte 2016 catastroph­ique. Avec des collègues agriculteu­rs de la région parisienne, nous avons commencé à chercher des idées de diversific­ation, se souvient Olivier Flé, qui a monté la Distilleri­e d’Isle de France avec Michaël Landart, gérant du bar à rhums et cachaças, le Maria Loca ( IVe arrondisse­ment). Certains se sont lancés dans la culture de rhubarbe ou de fraises en vente directe… et nous ça a été les spiritueux.” Le duo a investi 300 000 euros pour rénover le bâti de la ferme ( qui date de 1760) et acheter l’alambic et les cuves.

Gin, rhum, whisky, eau-de-vie de bière…

Leur première création fut un gin “tropical” ananas et gingembre. “Nous utilisons de l’alcool de betteraves, dont je suis moi-même producteur, je les livre et je récupère de l’alcool neutre en échange, raconte Olivier Flé. Une partie de mes betteraves se retrouve donc dans mon gin.” En septembre, la distilleri­e va mettre en marché une version printemps de son gin, avec des arômes fraise, rhubarbe, sureau, des fruits glanés auprès de producteur­s locaux. Olivier Flé étant aussi producteur de céréales, il s’est naturellem­ent tourné vers le whisky. Cet alcool, qui doit vieillir trois pour obtenir l’appellatio­n, ne sera pas disponible avant 2022. Enfin, un rhum épicé arrive à la rentrée 2020 (avec de la mélasse en provenance du Laos), alors qu’une eaudevie de céréales malt et orange et une eau-de-vie de bière vieillie sont dans les starting-blocks. Pour le moment, chaque cuvée compte seulement 400 bouteilles, mais la distilleri­e compte bien monter en puissance et multiplier le nombre de ses références afin de démarcher les cavistes. Alors que les production­s de bière et de vin sont en train de devenir des diversific­ations crédibles pour les agriculteu­rs francilien­s, voici donc une troisième option qui s’offre à eux.

Chaque cuvée compte seulement 400 bouteilles, mais la distilleri­e compte bien monter en puissance et multiplier le nombre de ses références afin de démarcher les cavistes.

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“Tout est parti d’une récolte 2016 catastroph­ique. Avec des collègues agriculteu­rs de la région parisienne, nous avons commencé à chercher des idées de diversific­ation.”

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