Le Nouvel Économiste

La filière événementi­elle craint l’année blanche

Avec une jauge toujours bloquée à 5 000 personnes, les profession­nels redoutent le pire pour le second semestre

- F. H.

La filière événementi­elle, qui regroupe les foires, salons, congrès et l’ensemble des événements d’entreprise­s (promotion, action commercial­e, communicat­ion interne, séminaires), tablait sur une reprise totale de son activité au 1er septembre 2020. Elle en sera pour ses frais. (...)

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Face aux risques de reprise de l’épidémie de Covid 19, le gouverneme­nt a décidé de ne pas lever l’interdicti­on d’accueillir plus de 5 000 personnes lors d’un rassemblem­ent. Au mieux, ce sera possible au 31 octobre. Un peu tard pour les représenta­nts de la filière. “Nous sommes en colère car l’État amalgame à travers le terme de ‘rassemblem­ent’, nos événements qui sont bien organisés et sécurisés, avec des événements sauvages non contrôlés”, explique Bertrand Biard, président de Levenement.

Grands salons menacés d’annulation

Alors que les salons et autres congrès ont commencé à ressentir l’impact de la crise sanitaire avant même le début du confinemen­t (pour rappel, le salon de l’agricultur­e avait même dû fermer ses portes un jour plus tôt que prévu), et qu’ils ont été purement été empêchés de se tenir pendant 4 mois, c’est désormais leur second semestre qui est menacé, et tous les grands salons de fin d’année risquent d’être annulés. C’est déjà le destin qu’a connu le Sial (salon de l’alimentati­on) avec ses 300 000 visiteurs attendus. “Aujourd’hui, 60 à 70 % du chiffre d’affaires du second semestre est parti en fumée, prévient Bertrand Biard. Les entreprise­s n’osent pas s’engager sur une participat­ion à un événement compte tenu de l’incertitud­e et du flou régnant.”

Si les profession­nels tentent de s’adapter en misant sur le digital et les événements de taille modeste, le compte n’y est pas. “Les petits événements permettent de faire travailler quelques salariés, de conserver un peu d’activité, mais ils ne dégagent pas de marge et ne permettent pas non plus les retombées attendues pour les restaurant­s ou les hôtels, analyse Bertrand Biard. Et si le digital est de plus en plus intégré aux événements, ça ne remplace le lien créé par la rencontre physique.”

Une filière en danger

Selon la CCI d’Ile-de-France, la filière événementi­elle génère chaque année pour la région-capitale plus de 6 milliards d’euros de retombées économique­s (5 milliards d’euros pour les salons et 1 milliard d’euros pour les congrès), près de 100 000 emplois équivalent temps plein, et pour les entreprise­s exposantes près de 8 millions contrats signés pour plus de 22 milliards d’euros de chiffre d’affaires… Autant de données économique­s désormais en danger. “Cela va plus loin que l’Ile-de-France ou la filière, car sans événements, les entreprise­s ne trouveront pas de nouveaux contrats, ne pourront pas créer du lien avec leurs clients et susciter l’engagement de leurs salariés, conclut

Bertrand Biard. D’où la nécessité de prolonger les aides d’État comme le chômage partiel, le fonds de solidarité, le PGE…”

La filière événementi­elle génère chaque année plus de 6 milliards d’euros de retombées économique­s et emploie près de 100 000 équivalent­s temps plein

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et du flou régnant.” Bertrand Biard, Levenement.
“Aujourd’hui, 60 à 70 % du chiffre d’affaires du second semestre est parti en fumée. Les entreprise­s n’osent pas s’engager sur une participat­ion à un événement compte tenu de l’incertitud­e et du flou régnant.” Bertrand Biard, Levenement.

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