Le mécénat d’entreprise ne connaît pas la crise
La crise sanitaire a entraîné une mobilisation inédite. Pourvu que cela dure.
On observe la montée en puissance des dons en nature, qui ont augmenté de 12 points et ont été utilisés par 54 % des entreprises mécènes
Face à l’ampleur de la crise sanitaire, les mécènes ont répondu par un élan de générosité inédit et conséquent. Selon une étude réalisée par Admical entre avril et juin 2020, 31 % des entreprises interrogées ont augmenté leur budget mécénat et 63 % l’ont maintenu. Les dons en nature et le mécénat de compétences ont augmenté. Les causes
soutenues ont évolué. Reste à savoir si cet élan de générosité perdurera et si tous les secteurs tireront leur épingle du jeu alors que l’avenir est toujours incertain.
Aune crise sanitaire majeure et inédite, les mécènes ont répondu par une générosité similaire. “Nous avons connu au pic de la crise sanitaire un élan de générosité considérable avec 31 % des entreprises mécènes qui ont augmenté leur budget mécénat”, souligne Sylvaine Parriaux, déléguée générale d’Admical. Les dons en nature ou le mécénat de compétences se sont également amplifiés. “La crise sanitaire a eu un impact sur le mécénat : les budgets de mécénat ont augmenté et la crise semble avoir renforcé le mécénat tout en modifiant les formes de ce dernier, que ce soit sous forme de dons ou d’actions”, confirme Philippe Henri, président de la Fondation d’entreprise
Un climat d’incertitude
Banque Populaire, dont la particularité est de ne soutenir que des projets individuels dans le domaine de la musique, du handicap et de l’artisanat d’art.
Cependant, la crise est loin d’être terminée et pourrait s’amplifier dans les semaines et mois qui viennent. Les professionnels du secteur en sont parfaitement conscients. “Il paraît difficile d’imaginer que cet élan de générosité puisse se maintenir alors que certaines entreprises vont devoir lutter pour leur survie”, commente Sylvaine Parriaux. “Les mécènes fidèles le resteront. Ceux qui auront la capacité de nous soutenir devraient poursuivre leur mécénat.
En revanche, l’élan de générosité de certains risque d’être stoppé en raison de la crise économique et sociale dans le secteur dans lequel ils opèrent”, commente Perrine de Longevialle, directrice de la collecte et de la communication de Gustave Roussy. De fait, il n’est pas certain que les plus petites entreprises ayant répondu à l’appel durant le confinement puissent continuer à donner.
“Cela fait peser un climat d’incertitude sur le mécénat, dans un contexte de réforme de celui-ci qui pariait sur le mécénat des TPE-PME. Or celles-ci vont connaître une passe difficile”, analyse Sylvaine Parriaux.
Un mécénat plus protéiforme
L’une des leçons à retenir est que le mécénat est devenu plus protéiforme. Alors que le dernier baromètre Admical, publié en 2018, indiquait que 99 % des entreprises mécènes réalisaient du mécénat financier, elles ne sont plus que 86 % à la faire depuis le début de la crise. On observe ainsi la montée en puissance des dons en nature, qui ont augmenté de 12 points et ont été utilisés par 54 %