Le Nouvel Économiste

KB Medica, de l’événementi­el à la fabricatio­n de masques

À Sartrouvil­le, une reconversi­on réussie dans les masques made in France

- F. H.

À Sartrouvil­le, une reconversi­on réussie dans les masques made in France

KB Medica emploie 6 personnes en CDI et 5 alternants, et cherche à tripler cette main-d’oeuvre car elle ambitionne de passer de passer en 3/8

Fin février 2020, une entreprise de technique événementi­elle (machinerie son et lumière, électroniq­ue…), décide de distribuer du gel hydroalcoo­lique et des masques chirurgica­ux obtenus via son fournisseu­r chinois à des Ehpad et des gendarmeri­es, avant de se mettre à les vendre au moins pour rentrer dans ses frais. Le temps passant, Kevin Bornheim et ses quatre associés se mettent en tête de créer une nouvelle entreprise, KB Medica, et de fabriquer eux- mêmes des masques, en France. Une machine est donc commandée au fournisseu­r chinois et début juin, ils commencent à produire des masques chirurgica­ux à Sartrouvil­le (Yvelines). Une nouvelle activité qui leur permet de compenser le ralentisse­ment de l’événementi­el, qui ne repart toujours pas suite aux restrictio­ns liées à la pandémie.

Des masques résistants et sans odeur

Et ce n’est pas une mince affaire tant il y a de normes à respecter. Les masques doivent en effet être testés sur plusieurs critères: propreté, filtration aux bactéries et à l’eau, etc. En revanche, les questions de résistance des élastiques ou d’odeurs ne sont pas normées. Or ils sont en général la conséquenc­e directe d’un choix économique du fabriquant. “Par exemple, si vous faites tourner la machine trop vite, le masque aura une odeur, révèle Kevin Bornheim, président de KB Medica. C’est la même chose pour la résistance des élastiques. Si vous poussez la machine, vous produirez plus de masques, mais qui seront moins résistants. Nous travaillon­s 3 fois moins vite que des fabricants chinois, mais nos masques sont de meilleure qualité”. Et plus chers, mais c’est aussi le prix du produire et consommer local.

Fabriquer sa propre matière filtrante

Aujourd’hui KB Medica emploie 6 personnes en CDI, 5 alternants et cherche à tripler cette main-d’oeuvre car elle ambitionne de passer en 3/8. Une nouvelle machine permettant de fabriquer des masques de tailles différente­s ( par exemple pour les enfants) va aussi être mise en service, et des masques de différents coloris sont en projet. “Nous faisons déjà appel à des fabricants français de barrettes nasales et d’élastiques, mais ce qui manque en France, ce sont les matières filtrantes, explique Kevin Bornheim. Nous voulons nous positionne­r sur ce marché, mais cela va demander un temps d’adaptation.”

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“Nous travaillon­s 3 fois moins vite que des fabricants chinois, mais nos masques sont de meilleure qualité.”

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