Fonds commun de placement, une fenêtre de tir?
Comment tirer parti des secteurs qui tirent parti de la crise ?
Constitués de centaines d’actions et d’obligations, ces fonds permettent aux épargnants de miser en bourse tout en diversifiant le risque et en déléguant la gestion à des analystes financiers professionnels.
Pendant la crise, de nombreux secteurs d’activité tirent leur épingle du jeu, comme l’ecommerce, la santé ou même celui de l’énergie. En passant par des sociétés de gestion, les investisseurs privés peuvent eux aussi espérer en tirer profit, tout en minimisant les risques liés à l’incertitude conjoncturelle. Fonds communs de placement pour les épargnants désireux de sécurité financière, fonds communs de placement dans l’innovation ou fonds d’investissement de proximité pour les plus aventureux, il existe plusieurs façons d’investir malgré la crise. Il s’agira de choisir en fonction du calcul risque-rentabilité de chacun.
La crise sanitaire étant passée par là, les Français n’ont jamais autant épargné. Et les rendements des placements traditionnels, livrets A et autres assurances-vie, n’ont jamais été aussi bas. De leur côté, de nombreuses entreprises ont actuellement besoin de financer leur dette ou de renforcer leur capital. Avec la reprise économique, Bercy prévoyant en septembre dernier 8 % de croissance en 2021, les épargnants les plus aventureux peuvent espérer faire de jolis coups dans les secteurs qui sont sortis renforcés de la crise, dont de nombreuses PME du secteur des fintechs, de l’e-commerce, de la santé ou de l’énergie.
C’est en tout cas l’avis de nombreux gestionnaires de fonds de la place parisienne, qui assurent que la valorisation boursière de leurs portefeuilles remonte rapidement vers les niveaux d’avant mars 2019 et le début du confinement : une sorte de reprise en V de la bourse. “Les marchés financiers ont retrouvé des niveaux assez proches d’avant la crise. Certains segments d’actifs, comme les obligations d’État, ont même déjà commencé à anticiper la reprise”, explique Jean-Luc Hivert, président de La Française AM, une société de gestion de gestion d’actifs spécialisée dans les fonds communs de placement (FCP).
Diversification du risque obligée
Constitués de centaines d’actions et d’obligations, ces fonds permettent aux épargnants de miser en bourse tout en diversifiant le risque et en déléguant la gestion à des analystes financiers professionnels. Chez La Française AM, les taux de rentabilité à cinq ans de ces placements vont de 2 à 7 %, à en croire Jean-Luc Hivert. “Le marché obligataire s’est totalement écrasé avec l’ultraliquidité pratiquée par les banques centrales, cela a totalement fait baisser les rendements”, analyse de son côté Emmanuelle Court, directrice commerciale de CPR AM, une filiale du groupe Amundi qui mise sur l’économie du vieillissement, de la santé, des technologies médicales ou de la numérisation industrielle. Des PME de ces secteurs affichent de bonnes perspectives de profit pour les épargnants prêts à bloquer leurs fonds pour minimum 5 ans dans un FCP en actions. L’avantage de certains FCP obligataires est qu’ils permettent de retirer des liquidités tous les ans, contrairement à ceux en actions.
La bonne croissance d’Ollca, une start-up spécialisée dans la vente en ligne d’artisanat, ou de MagIA Diagnostics, qui élabore des dépistages médicaux, et de nombreuses autres PME de l’e-commerce ou de la santé, laisse par exemple entrevoir de bonnes perspectives de rentabilité pour les épargnants les plus intrépides. “Nous nous méfions d’une gestion trop sectorielle, qui a conduit au rendement calamiteux de nombreux FCP au moment du krach boursier de 2001”, enchaîne Emmanuelle Court. “Les fonds sectoriels sont trop cycliques. Quand vous contraignez un fonds, le spectre des investissements possibles se réduit et les rentabilités avec”, confirme Jean-David Haas, directeur général de Nextstage, une société de gestion spécialisée dans le capital-développement. Mieux vaudrait alors investir dans un FCP diversifié, généraliste, afin de ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier. APR AM, Nextstage et bien d’autres sociétés de gestion parient aussi sur l’envie de leurs clients de participer à la relance économique en finançant des start-up innovantes, en France ou ailleurs. “Les gens s’intéressent au devenir de leur contribution. Et peuvent tout à fait insérer ce type de placement