Les nouvelles tendances du funéraire
Plus de crémations, moins de religion et de nouvelles aspirations
Les familles apprécient le fait que les cérémonies civiles puissent être personnalisées (diffusion de musiques, de photos et de vidéos, discours et textes personnels,…).
Les rites funéraires ont bien changé en France ces trente dernières années. En témoigne ce chiffre : la part de crémation est passée de 0 % en 1970 à près de 40 % actuellement. Côté cérémonies, les religieuses sont encore les plus organisées, mais les laïques se développent. Ce qui oblige les pompes funèbres à s’adapter, leur métier évoluant par la même occasion. Quant au numérique, s’il est utilisé pour la recherche d’informations, il reste marginal concernant l’organisation des obsèques. La raison est simple : rien ne remplace l’humain, surtout en de pareilles occasions.
Tous les professionnels du marché funéraire le disent : la plus grosse évolution de leur secteur ces dernières décennies vient du développement de la crémation. Elle qui n’était pourtant jamais exercée jusqu’au milieu des années 1970. Il faut dire que la France a longtemps été un pays catholique, religion qui n’admettait pas le recours à la crémation jusqu’à ce que le deuxième concile oecuménique du Vatican l’autorise en 1963. “Il a ensuite fallu une bonne génération pour qu’elle s’installe, reconnaît Jean Ruellan, directeur marketing et développement du groupe OGF. Notamment parce qu’il n’y avait pas les équipements nécessaires à sa réalisation. On ne comptait en France que neuf crématoriums il y a 40 ans.”
Au fil des ans et des décennies, l’incinération s’est progressivement répandue. Au point de représenter près de 40 % des pratiques aujourd’hui. Et l’évolution est loin d’être terminée. “On n’arrivera évidemment pas à 100 % de crémation, mais on évalue le plafond à 70 %”, confie Jean Ruellan. Son de cloche quasiment similaire du côté de Funecap Groupe, second pilier du funéraire dans l’Hexagone : “on pense que l’on va vers un taux de crémation qui dépassera allègrement les 60 % d’ici les 30 à 40 prochaines années”, estime Xavier Thoumieux, co-président fondateur de la structure. Pour autant, le nombre d’inhumations – chiffré à 400 000 contre 250 000 incinérations – devrait rester stable. C’est en tout cas l’avis de Philippe Martineau, directeur général du groupement coopératif Udife, du fait qu’il y aura plus de décès dans les 15 ans à venir, liés à l’âge avancé des personnes de la génération du baby-boom.
Les cérémonies laïques ont le vent en poupe
L’autre grande évolution, c’est la perte de vitesse des pratiques religieuses. Le succès croissant de la crémation le prouve indirectement, car celle-ci est encore interdite dans les religions juive et musulmane. Et bien qu’autorisée par les catholiques et les orthodoxes, elle n’est cependant pas encouragée.
Si les célébrations religieuses restent toujours majoritaires pour commémorer des obsèques, elles marquent le pas. Des cérémonies laïques – ou civiles – leur sont préférées. “De moins en moins de cérémonies se passent à l’église, mais dans des lieux dits laïcs. Y compris pour des cérémonies religieuses”, glisse Xavier