Asset management
en FCP dans un contrat d’assurance vie, en y consacrant 5 à 10 % de leur épargne”, détaille Jean-David Haas. Les financiers voient l’avenir plein de fenêtres de placement pour leurs clients.
Les FCPI pour miser sur les jeunes pousses
“Je vois deux types d’opportunité : les grandes entreprises qui sortent consolidées de la crise, dans une sorte de mouvement darwinien, et les plus petites qui ont surfé sur le confinement et qui ouvrent leur capital à des investisseurs privés”, complète Jean-Luc Haas, qui investit principalement dans des petites entreprises. “On pourrait se dire que les grosses boîtes, comme LVMH, ont les reins plus solides qu’une PME. Mais dans le cas des premières, en cas de crise, elles sont sanctionnées immédiatement en bourse, ce qui est moins le cas de la seconde catégorie”, poursuit-il. Pour les épargnants, une bonne façon d’investir dans ce type de jeunes pousses promises à un bel avenir est de placer leur argent dans des Fonds communs de placement dans l’innovation (FCPI), des portefeuilles constitués au minimum de 70 % d’actions de PME non cotées, et qui permettent à leurs souscripteurs de bénéficier d’un avantage fiscal pouvant aller jusqu’à 25 % d’abattement, suite à un décret paru le 10 août dernier qui a rehaussé le plafond. “Il peut être intéressant d’investir maintenant alors que les sociétés ont besoin de cash. Les épargnants qui veulent miser sur une reprise économique en 2021 ne doivent pas tarder à placer leur argent car la plupart des fonds clôturent en décembre”, pointe Philippe Gourdelier, cofondateur de Patrimea. Pour sa part, il parie sur le secteur de la grande distribution. Via l’un de ses FCPI, il a investi un million d’euros dans un concurrent bio de Picard qui souhaite ouvrir une vingtaine de magasins en France dans les années qui viennent. Sa société de gestion propose également des fonds d’investissement de proximité (FIP), qui permettent de placer son épargne dans des PME françaises de moins de sept ans, et qui font aussi bénéficier d’un avantage fiscal.
Rentabilité contre défiscalisation
De nombreux FIP, notamment ceux investis dans les DOM ou en Corse, sont positionnés sur le secteur du tourisme, malmené par la crise. Cela n’empêche pas Philippe Gourdelier de persister à y voir des opportunités de plusvalue financière. “Si l’on pense que ça va repartir d’ici deux ans, cela peut-être intéressant d’investir dans le tourisme, dans des hôtels à racheter à bas prix par exemple”, explique-t-il. Malgré son optimisme, il préfère lui aussi orienter ses clients vers des fonds multithématiques, pour réduire les risques en cette période incertaine, avec des investissements dans la santé, les énergies renouvelables, les nouvelles technologies…
Les FCPI comme les FIP s’adressent avant tout à une clientèle qui souhaite payer moins d’impôt, même si cela ne doit pas être le premier critère de décision. “Les épargnants doivent d’abord s’intéresser aux taux de rentabilité des divers fonds, les comparer. D’autant que le FCPI n’est pas non plus le fer de lance de la défiscalisation. Si le gouvernement actuel souhaite flécher l’épargne vers les
PME non cotées, cette volonté politique peut fluctuer dans les années à venir”, cadre Jean-David Haas. À contre-courant de ces discours optimistes sur l’état des fonds de placement, d’autres ont une vision un peu plus sombre des horizons de rentabilité, comme Nicolas Sérès, qui gère la plateforme de crowdfunding Wiseed : “le contexte économique rend incertain de nombreux domaines d’activité. Les investisseurs doivent renforcer leur vigilance. Face à cela, les gérants de fonds se doivent d’avoir un discours optimiste pour rassurer les épargnants. D’autres tentent de changer de braquet, en se lançant dans le rachat de commerces à court terme par exemple. Cela peut permettre d’avoir une bonne rentabilité à court terme mais l’impact social de ces démarches peut être discutable”.
Des fonds multithématiques permettent de réduire les risques en cette période incertaine, avec des investissements dans la santé, les énergies renouvelables, la tech