Le Nouvel Économiste

Des cimetières délaissés mais pas désertés

24 % des Français affirment aujourd’hui ne jamais mettre un pied au cimetière contre 19 % en 2007. Chez les jeunes, ce chiffre grimpe même à 38 %

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Les cérémonies funéraires ne sont pas les seules à connaître des évolutions. “L’après” aussi, à savoir le moment du recueillem­ent. Le cinquième baromètre ‘Les Français et les obsèques’, publié en 2019, conclut à une baisse générale de la fréquentat­ion des cimetières. 24 % des Français affirment aujourd’hui ne jamais y mettre un pied, contre 19 % en 2007. Chez les jeunes, ce chiffre grimpe même à 38 %. Une baisse due à “la montée de l’athéisme et la capacité d’abstractio­n plus forte des jeunes génération­s, ainsi que la moindre proportion de Français en charge de l’entretien d’un monument funéraire”, peut-on lire dans l’étude. Ce que confirme Jean Ruellan, directeur marketing et développem­ent du groupe OGF : “aller fleurir la tombe était auparavant une obligation morale, alors que les familles n’hésitent plus désormais à sous-traiter cet entretien à un profession­nel. De fait, elles vont moins souvent au cimetière”. Un phénomène qui se remarque également au moment de la Toussaint. 45 % des Français se rendaient au cimetière systématiq­uement à cette occasion en 2007, contre 34 % de nos jours, lié à des problèmes de distance mais aussi au caractère “trop commercial” qui lui est associé.

Il serait toutefois exagéré de parler de désertion des cimetières. Leur fréquentat­ion est “moins importante”, conçoivent de concert Philippe Martineau, directeur général du groupement coopératif Udife, et Ophélie Chauffert, responsabl­e en marketing et communicat­ion chez Funéris. Pour cette dernière, cela s’explique notamment par le fait que les “familles [sont] de plus en plus dispersées”. Elle tient cependant à préciser : “le cimetière reste le lieu historique pour se recueillir. La tradition est loin d’être perdue”. Le recueillem­ent est en effet la raison principale d’une visite de cimetière, toute génération confondue. Suivent ensuite le fleurissem­ent de la tombe et l’entretien.

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