Le centre commercial Rosny 2 bloqué dans son élan
Deux associations ont déposé un recours contre le projet d’en faire le deuxième plus grand retail park hexagonal
Alternatiba Rosny et la MNLE 93 ont déposé un recours contentieux contre le projet d’augmenter la surface du centre commercial Rosny 2 de 120 000 à 180 000 m². L’agrandissement vise notamment à créer 23 nouveaux points de restauration, 4 000 m² d’espaces de loisirs et 12 000 m ² de bureaux, ce qui ferait de Rosny 2, géré par Unibail Westfield, le deuxième plus grand centre commercial de France. Deux associations écologistes ont déposé en septembre dernier un recours contentieux contre le chantier. “Ce projet pose des problèmes en termes d’écologie et de tissu urbain. La surface du projet est une surface de parking bitumé, ce qui va augmenter le risque d’inondations par ruissellement pluvial, affirme Olivier Patté, membre d’Alternatiba Rosny. Le second point noir est le trafic routier, qui va augmenter, alors que le lieu est déjà encerclé par deux autoroutes et par le RER E.” Sur la question des transports, le promoteur indique qu’un accès direct depuis les transports en commun sera créé pour faciliter la venue des visiteurs piétons ou cyclistes. Les abords du centre seront également enrichis de 330 emplacements de vélos, d’une station de Vélib’ et de 6 emplacements d’autopartage et covoiturage.
Déséquilibre ville-périphérie
Autre nuisance soulevée par les opposants : les 28 mois de travaux prévus à ciel ouvert et en site occupé. “L’étude des sols montre des impacts diffus en métaux lourds et la présence de traces d’hydrocarbures jusqu’à 2 mètres de profondeur. Le danger est réel”, insiste Oliver Patté, alors que Unibail Westfield indique que “le projet est soutenu par la certification BREEAM Excellent, qui atteste (notamment) de l’excellence de l’exploitation de l’espace en termes de performance environnementale”. Enfin, et ce n’est pas le moindre des arguments, la montée en puissance du centre commercial ne fera que déséquilibrer un peu plus l’offre commerciale entre la périphérie et le centre-ville. “Le projet d’extension entre dans la catégorie des centres commerciaux en périphérie des villes qui ont été décriés par la Convention citoyenne pour le climat. Le moratoire qu’elle demandait n’a jamais été obtenu”, indique Chloé Grébier, juriste de l’association “Notre affaire à tous” qui a aidé à préparer le recours. “En outre, une circulaire de Jean Castex en août demandait aux préfets de bien vouloir respecter l’objectif de zéro artificialisation nette des sols. Ce n’est pas mis en oeuvre.”
La Convention citoyenne pour le climat demandait un moratoire sur la construction de nouvelles zones commerciales en périphérie des villes