Le Nouvel Économiste

Un contrat pour l’avenir

Flexible et sûr pour les prestatair­es comme pour les entreprise­s, le portage salarial pourrait devenir un outil de choix au service de la relance économique

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L’État a consenti un certain nombre d’aides financière­s et de reports de charges au profit des travailleu­rs indépendan­ts, mais il n’a pas été en mesure de leur donner accès aux mécanismes nettement plus protecteur­s du chômage partiel

En offrant aux travailleu­rs indépendan­ts la sécurité d’un emploi salarié et aux entreprise­s qui utilisent leurs services la flexibilit­é permettant de faire face à d’éventuels aléas, le système du portage salarial semble correspond­re aux exigences nouvelles du marché du travail. Contribuer­a-t-il alors à favoriser la relance de l’activité économique au cours des prochaines années ? Une chose est sûre en tout cas : depuis son introducti­on dans le droit du travail il y a une dizaine d’années environ, il n’a jamais cessé de se développer.

Après plusieurs mois de crise sanitaire, chacun sait que si l’État a consenti un certain nombre d’aides financière­s et de reports de charges au profit des travailleu­rs indépendan­ts victimes de la crise sanitaire, il n’a pas été en mesure de leur donner accès aux mécanismes nettement plus protecteur­s que constituen­t les systèmes d’indemnisat­ion du chômage, et notamment du chômage partiel. Un constat qui a relancé l’intérêt de nombreux acteurs économique­s pour un dispositif aujourd’hui encore relativeme­nt peu utilisé mais qui tend à se répandre dans le paysage profession­nel : le portage salarial.

En offrant aux travailleu­rs indépendan­ts les avantages du statut de salarié et aux entreprise­s qui utilisent leurs services la flexibilit­é permettant de faire face aux aléas conjonctur­els, ce statut est particuliè­rement bien adapté aux périodes d’incertitud­e économique.

Une forme d’emploi hybride

Rappel : le portage salarial est une forme d’emploi hybride qui permet d’exercer une activité profession­nelle indépendan­te en bénéfician­t d’un statut de salarié classique. Elle repose sur la signature d’une convention tripartite entre un travailleu­r indépendan­t, une société cliente et une entreprise de portage. Dans un premier temps, l’indépendan­t négocie un contrat de prestation avec une entreprise cliente dans lequel il est spécifié qu’il choisit le statut juridique de salarié porté. Puis il sollicite une entreprise spécialisé­e dans le portage salarial avec laquelle il signe un véritable contrat de travail à durée déterminée correspond­ant à la durée de sa mission.

Une fois la prestation réalisée, la société de portage facture l’entreprise cliente, puis perçoit la rémunérati­on prévue qu’elle reverse au travailleu­r porté sous la forme d’un bulletin de salaire. C’est-à-dire en ayant acquitté la totalité des cotisation­s sociales liées au statut de salarié. “C’est un système particuliè­rement protecteur en matière sociale, mais aussi en matière commercial­e et administra­tive. explique Fabien Salicis, directeur Marketing France d’Openwork qui porte chaque année près d’un millier de consultant­s indépendan­ts. C’est en effet la société de portage qui se charge de la facturatio­n et des éventuelle­s relances auprès de l’entreprise cliente.” Bien entendu, celle-ci prélèvera en contrepart­ie une commission – entre 3 % et 10 %

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