Le Nouvel Économiste

Prélèvemen­ts obligatoir­es : la France fait toujours la course en tête

Le taux de 47,4 % du PIB en 2019 était supérieur de 5,8 points de PIB à la moyenne de la zone euro

- MÉCOMPTES PUBLICS, FRANÇOIS ECALLE

Eurostat a récemment confirmé que la France a gardé en 2019 la médaille d’or européenne des prélèvemen­ts obligatoir­es, et l’OCDE annoncera sans doute bientôt que nous sommes également restés à la première place parmi les membres de cette organisati­on internatio­nale. Si on se contente d’une comparaiso­n avec la moyenne des pays de la zone euro, il apparaît que le taux des prélèvemen­ts obligatoir­es (PO) en France en 2019 (47,4 % du PIB selon Eurostat) était supérieur de 5,8 points de PIB à cette moyenne. Cet écart était de 6,6 points en 2018 et il s’est donc resserré...

Eurostat a récemment confirmé que la France a gardé en 2019 la médaille d’or européenne des prélèvemen­ts obligatoir­es, et l’OCDE annoncera sans doute bientôt que nous sommes également restés à la première place parmi les membres de cette organisati­on internatio­nale.

Si on se contente d’une comparaiso­n avec la moyenne des pays de la zone euro, il apparaît que le taux des prélèvemen­ts obligatoir­es (PO) en France en 2019 (47,4 % du PIB selon Eurostat) était supérieur de 5,8 points de PIB à cette moyenne.

Cet écart était de 6,6 points en 2018 et il s’est donc resserré, ce qui résulte surtout des nouveaux allégement­s de cotisation­s patronales qui ont été mis en oeuvre en 2019 pour remplacer le crédit d’impôt pour la compétitiv­ité et l’emploi (CICE). En effet, comme tous les crédits d’impôts, le CICE n’est pas déduit des PO par Eurostat, ni par l’OCDE, alors que les allégement­s de cotisation­s sociales le sont.

Surpoids des cotisation­s patronales et des impôts de production

Du fait de ces allégement­s, le poids des cotisation­s sociales, en pourcentag­e du PIB, a diminué en France en 2019 pour s’établir à 15,0 % mais il était encore supérieur de 1,0 point à la moyenne de la zone euro. En outre, le poids des seules cotisation­s patronales restait supérieur de 2,4 points à cette moyenne, ce qui continuait à distinguer la France.

Les impôts sur la production, qui forment un ensemble hétérogène de taxes sur des assiettes très diverses, constituai­ent la principale source d’écart entre les taux de PO en France et dans la zone euro en 2019, avec une contributi­on de 2,7 points. Elle devrait être ramenée à 2,3 points en 2021 du fait de la diminution de la cotisation sur la valeur ajoutée et des taxes foncières des entreprise­s qui a été décidée dans le cadre du plan de relance.

Le poids de la TVA en France était un peu plus élevé que la moyenne de la zone euro en 2019 (de 0,3 point de PIB) et celui des autres impôts sur la consommati­on (carburants, tabacs, alcools…) lui était supérieur de 1,2 point.

Le poids de l’ensemble des impôts sur les revenus des ménages en France (y compris la CSG et les autres prélèvemen­ts sociaux) était quasiment égal à la moyenne européenne en 2019 (9,5 % du PIB). Il lui était nettement inférieur jusqu’à la hausse de la CSG de 2018. Le poids de l’impôt sur le revenu au sens strict (3,3 % du PIB) est néanmoins resté très au-dessous de cette moyenne.

Alors que le taux de l’impôt sur les sociétés était en France le plus élevé de l’Union européenne, son rendement (sans en déduire les crédits d’impôt) était à peu près égal à la moyenne de la zone euro en 2019 (2,7 % du PIB).

Alors que le taux de l’impôt sur les sociétés était en France le plus élevé de l’Union européenne, son rendement (sans en déduire les crédits d’impôt) était à peu près égal à la moyenne de la zone euro en 2019 (2,7 % du PIB).

Le site www.fipeco.fr développe les analyses de François Ecalle.

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en France et dans la zone euro en 2019.
Les impôts sur la production, qui forment un ensemble hétérogène de taxes sur des assiettes très diverses, constituai­ent la principale source d’écart entre les taux de PO en France et dans la zone euro en 2019.

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