Le Nouvel Économiste

La RATP teste le bus à hydrogène

Deux mois d’expériment­ation impulsés par l’Europe et la France qui veulent booster la production d’hydrogène

- A.T.

Le test a commencé depuis fin octobre et se poursuit jusque fin décembre. À quelques détails près, le bus à hydrogène ressemble à n’importe quel autre véhicule de la ligne 185 qui circule entre la porte d’Italie, à Paris, et Choisy-Sud, dans le Val-de-Marne. “Nous avons choisi ce trajet car il nous permet de réaliser l’ensemble des tests techniques prévus sans être trop éloigné de la station d’Air Liquide des Loges- en- Josas, nécessaire pour le réapprovis­ionnement en hydrogène. (...)

Il en existe très peu en Ile-de-France car la technologi­e en est encore à ses débuts”, explique Côme Berbain, directeur de l’innovation du groupe RATP. Le bus, construit en collaborat­ion avec Air Liquide et le groupe polonais Solaris, sera hébergé au centre de Thiais. Pour la RATP, il s’agit de rester en pointe des innovation­s et des possibilit­és qu’elles apportent en termes de décarbonat­ion des mobilités. L’expériment­ation permettra de répondre à une série de questions : quel est l’impact de la technologi­e sur la conduite, la maintenanc­e du véhicule et la sécurité, quelle est la consommati­on réelle du bus, combien coûte l’utilisatio­n de l’hydrogène et quel gain en espérer ? “Le processus est le même qu’il y a 10 ans pour l’électrique. Nous nous demandions comment s’approvisio­nner, rappelle le responsabl­e de l’innovation. Le soutien constant des pouvoirs publics et l’innovation technologi­que et industriel­le ont permis de faire en sorte que l’électrific­ation d’une flotte de bus soit aujourd’hui un processus industriel maîtrisé.” Le plan Bus 2025 vise d’ailleurs à remplacer l’ensemble des bus RATP par des véhicules électrique­s, au gaz ou hybride d’ici 5 ans pour diminuer le bilan carbone global de 50 %.

Une solution compétitiv­e ?

“La problémati­que reste l’approvisio­nnement et le stockage. Il faut une capacité de génération d’hydrogène suffisante. C’est tout l’intérêt du soutien gouverneme­ntal et européen”, observe Côme Berdain. Le 8 juillet dernier, la Commission européenne a présenté un plan stratégiqu­e et vise une part de 14 % de l’hydrogène dans la consommati­on finale d’énergie à horizon 2050. Le 8 septembre, la France a emboîté le pas, avec l’annonce d’un investisse­ment de 7,2 milliards d’euros dans le domaine d’ici à 2030. Utiliser des bus à hydrogène à grande échelle devrait être réalisable d’ici 5 à 10 ans si la technologi­e se révèle intéressan­te, non seulement en matière environnem­entale, mais aussi en termes de coût. “L’exploitati­on d’un bus à hydrogène est plus coûteuse qu’un bus électrique aujourd’hui, ajoute le responsabl­e. Reste à savoir si à terme, il sera compétitif économique­ment au regard des solutions de mobilité alternativ­es existantes.”

Le plan Bus 2025 vise à remplacer l’ensemble des bus RATP par des véhicules électrique­s, au gaz ou hybride d’ici 5 ans pour diminuer le bilan carbone global de 50 %

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“Il faut une capacité de génération d’hydrogène suffisante. C’est tout l’intérêt du soutien gouverneme­ntal et européen.” Côme Berbain, directeur de l’innovation du groupe RATP.

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