Le Nouvel Économiste

Le naturel à tous crins

Bio, circuit court et économie circulaire, la literie dans la tendance

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Les matelas en laine de nos grands-mères retrouvent une nouvelle jeunesse, le coton bio a la cote, le latex naturel aussi

Depuis des lustres, les lits les plus luxueux utilisent des matières nobles et naturelles pour un meilleur confort. Un trait d’exception qui est en passe de se démocratis­er. Afin de répondre aux exigences des consommate­urs en mal de nature dans ce domaine-là aussi, les marques de literie haut de gamme développen­t désormais des lignes à partir de matières premières bio et naturelles. Une option qui n’est pas seulement idéologiqu­e : on y dort mieux ggrâce à des ppropriété­sp thermorégu­latrices g et anallergiq­ues reconnues. À condition toutefois de veiller à son environnem­ent de sommeil.

Chassez le naturel, il revient au galop. Au diable les matières synthétiqu­es et autres mousses à mémoire de forme contenant substances nocives ! La literie haut de gamme passe au vert et découvre les vertus thermorégu­latrices et anallergiq­ues des matières naturelles. Les matelas en laine de nos grandsmère­s retrouvent une nouvelle jeunesse, le coton bio a la cote, le latex naturel aussi. Il était temps, selon Giselle Valle, fondatrice de The Sleep Revolution et directrice des ventes monde de la marque autrichien­ne de lits très haut de gamme Pauly Beds : “90 % des matelas sont fabriqués à partir de latex synthétiqu­e et de mousse. Or, ces produits ne durent pas longtemps, ne sont pas recyclable­s et peuvent être à l’origine de troubles du sommeil. Il devient pourtant de plus en plus évident que le sommeil est fondamenta­l pour la santé”. Ce que confirme Tiphaine Delaunay, brand manager de Tréca (Adova Group) : “d’une part, les consommate­urs ont peur de consommer, de porter ou de dormir dans des matières premières qui s’avèrent toxiques pour leur santé ; d’autre part, ils souhaitent avoir un comporteme­nt écorespons­able. On passe près de 25 années à dormir : il est d’autant plus important de savoir dans quoi l’on dort et de connaître la traçabilit­é des matières qui composent notre literie”.

Effet halo pour la literie

De fait, les consommate­urs, de plus en plus sensibles aux questions environnem­entales, achètent des produits bio et roulent en voitures hybrides ou électrique­s. La literie suit cette tendance. “La literie profite d’un effet halo plus global : les Français font désormais attention à leur santé et à leur alimentati­on, ils recyclent et achètent des objets de seconde main ; il paraît normal de choisir une literie bien-être en matières naturelles”, juge Anne-Laure Dron, brand manager de Simmons (Adova Group). Un engouement récent: “cela a débuté il y a dix ans et c’était surtout le fait d’une clientèle parisienne. Depuis 5 ans, la demande est en hausse et depuis deux ans, elle s’est généralisé­e, y compris à l’internatio­nal”, fait valoir Tiphaine Delaunay. Les clients qui choisissen­t des tissus naturels le font par conviction et acceptent leurs petites imperfecti­ons. “Les matières naturelles ‘bougent’, à la manière d’une chemise de lin qui se froissera inévitable­ment”, souligne Tiphaine Delaunay.

“Dans un lit très haut de gamme, le tissu est la matière la plus importante. Chez Pauly Beds, nous utilisons de la laine, du cachemire, de la soie, du coton ou encore du crin de cheval ; des matières qui durent longtemps, n’entraînent pas de risques d’incendie et qui respirent, contrairem­ent à la mousse. Nos lits sont fabriqués avec du bois massif provenant d’essences scandinave­s qui grandissen­t lentement. Même les couleurs utilisées sont traitées de manière biologique” explique Giselle Valle. Des matières aux propriétés naturellem­ent anallergiq­ues, antibactér­iennes ou anti-fongiques.

Des matelas innovants

Désormais, les consommate­urs moins fortunés peuvent goûter à un confort plus naturel. Face à une demande croissante, les marques de literie font preuve d’imaginatio­n et développen­t de nouveaux produits. La marque Simmons (Adova-Group) a lancé en 2019 un coutil (tissu qui recouvre le matelas) en coton biologique certifié GOTS (Global Organic Textil Standard). “Le lancement fut un véritable succès, puisqu’il a très vite représenté 35 % de nos ventes. Un chiffre très important pour un lancement de produit, alors même que les coutils en coton bio sont 5 % plus chers que ceux en coton classique. Désormais, nos produits sont proposés en tissu classique ou en coton bio, souligne Anne-Laure Dron. Nous envisageon­s de proposer à notre clientèle d’autres produits en matières naturelles.” De son côté, Tréca a mis en place une collection intitulée “Les 100 ciels”, proposant un coutil en coton bio, des climatique­s de coton, laine et lin bio, qui ne font pas l’objet de traitement­s ou sont traités de manière naturelle afin d’être hypoallerg­éniques. “Nous travaillon­s également le cuir végétal, conçu à partir de chêne-liège. Ce matériau tendance, lancé fin 2019, est très résistant et ne contient pas de composant chimique”, déclare Tiphaine Delaunay.

Le bon vieux matelas en laine de nos grands-mères renaît et redevient tendance. “La demande existe. Nos clients sont souvent des nostalgiqu­es des matelas en laine, dans lesquels ils nous disent qu’ils dormaient bien”, indique Philippe Boyaux, gérant de la TPE lorraine De Laine en Rêves, créée en 2018. Et d’ajouter: “notre objectif est de concevoir des matelas qui durent longtemps, qui soient confortabl­es et sains. Notre laine est lavée de façon naturelle, uniquement avec de l’eau et du savon.” Il vous faudra débourser 970 euros pour un matelas en laine

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 ??  ?? “Les consommate­urs ont peur de dormir dans des matières premières qui s’avèrent toxiques pour leur santé ; d’autre part, ils souhaitent avoir un comporteme­nt écorespons­able.” Tiphaine Delaunay, Tréca.
“Les consommate­urs ont peur de dormir dans des matières premières qui s’avèrent toxiques pour leur santé ; d’autre part, ils souhaitent avoir un comporteme­nt écorespons­able.” Tiphaine Delaunay, Tréca.

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