Ce marché, qui représente entre 300 et 350 millions d’euros, est en croissance de 15 à 20 % par an depuis 8 ans
Depuis quelques années, le profil “type” du manager de transition évolue. Plus jeune, plus agile, il perd petit à petit sa réputation d’épouvantail. Le marché, en assez forte croissance (environ 15 à 20 % par an), se structure pour accueillir chaque jour de nouveaux managers de transition.
Créé dans les années 2000, le management de transition a pris son envol après la crise économique de 2008. “Il s’agissait d’accompagner de façon différente les entreprises dans leur projet de transformation et ou de gestion de crise. La capacité des acteurs spécialisés à comprendre les enjeux, sélectionner les bons managers et accompagner les clients a permis de répondre aux besoins dans des délais extrêmement courts” se souvient Nicolas Doucerain dont le cabinet Delville, spécialisé dans le management de transition, est luimême né en 2010. “Les crises de 2008 et 2010 ont poussé des entreprises à faire des plans sociaux. Les personnes qui y occupaient des fonctions de direction n’ont pas trouvé toute de suite un travail pérenne et ont commencé à faire des missions”, raconte de son côté Anthony Baron, qui dirige la plateforme de mise en relation spécialisée dans le management de transition Adequancy et qui est actionnaire du cabinet Delville. Mais depuis, le métier des managers de transition a bien changé, et ils ont perdu leur réputation de cost killers. Aujourd’hui, l’essentiel des missions consiste à remplacer le départ d’un collaborateur – DRH, DAF, DSI – ou à mener à bien un projet extrêmement précis grâce à une compétence, un talent en particulier, disponible immédiatement sur une période donnée. Si bien que ce marché, qui représente entre 300 et 350 millions d’euros, est en croissance de 15 à 20 % par an depuis 8 ans. Le management de transition n’échappe pas à cette dualité entre cabinet et plateforme. “Avec la plateforme, le manager de transition peut éditer son profil en ligne en dix minutes et l’entreprise reste autonome pour faire son choix parmi les résultats du moteur de recherche”, explique Anthony Baron. Avec le cabinet Delville, l’entreprise cliente sera plus à la recherche de conseils, de prise en charge et d’expertise.