Le Nouvel Économiste

Un quart de siècle de choix budgétaire­s

Depuis 1995, priorité a été donnée aux retraites et à la santé au détriment de l’éducation, de la défense et des transports

- MÉCOMPTES PUBLICS, FRANÇOIS ECALLE

L’Insee vient de publier la ventilatio­n des dépenses publiques en 2019 entre des “fonctions” qui correspond­ent pour la plupart à des politiques publiques, ce qui permet de voir à quoi ont servi les impôts et cotisation­s sociales. La comparaiso­n de cette répartitio­n en 1995 et en 2019 montre comment les choix budgétaire­s ont évolué sur cette période au cours de laquelle les dépenses publiques sont passées de 54,8 à 55,6 % du PIB. Pour 1 000 € dépensés par les administra­tions publiques en 2019, et financés par des prélèvemen­ts obligatoir­es...

L’Insee vient de publier la ventilatio­n des dépenses publiques en 2019 entre des “fonctions” qui correspond­ent pour la plupart à des politiques publiques, ce qui permet de voir à quoi ont servi les impôts et cotisation­s sociales. La comparaiso­n de cette répartitio­n en 1995 et en 2019 montre comment les choix budgétaire­s ont évolué sur cette période au cours de laquelle les dépenses publiques sont passées de 54,8 à 55,6 % du PIB.

Pour 1 000 dépensés par les administra­tions publiques en 2019, et financés par des prélèvemen­ts obligatoir­es, les dépenses de protection sociale sont de 574 soit 55 de plus qu’en 1995. Les seules retraites représente­nt 262 en 2019, soit 38 de plus qu’en 1995, et les dépenses de santé 197 en 2019, soit 17 de plus qu’en 1995.

Certaines politiques publiques ont vu leur part des dépenses augmenter fortement, mais comme cette part était relativeme­nt faible en 1995, elle l’est restée en 2019. C’est notamment le cas de la politique de l’environnem­ent (18 en 2019 contre 11 en 1995), des politiques sportives et culturelle­s (26 en 2019 contre 18 en 1995) ou de la lutte contre l’exclusion sociale (23 en 2019 contre 16 en 1995).

Les politiques de soutien des activités économique­s (aides et subvention­s aux ménages et entreprise­s) comptent, hors politique des transports, pour 72 en 2019 contre 59 en 1995, mais cette hausse tient entièremen­t au CICE dont il n’est resté qu’un reliquat en 2020.

Réduction de la part des frais généraux

Cette augmentati­on de la part de certaines politiques dans les dépenses publiques a pour principale contrepart­ie la diminution de celle des intérêts de la dette publique (28 en 2019 contre 64 en 1995), qui résulte de la baisse des taux d’intérêt.

D’importante­s politiques publiques ont néanmoins vu leur part des dépenses publiques diminuer. C’est notamment le cas de l’enseigneme­nt scolaire et supérieur (95 en 2019 contre 105 en 1995), de la défense nationale (31

en 2019 contre 46 en 1995), de la politique des transports (36

en 2019 contre 48 en 1995) et, dans une moindre mesure, de la politique familiale (41 en 2019 contre 48 en 1995).

Pour 1 000 dépensés par les administra­tions publiques en 2019, et financés par des prélèvemen­ts obligatoir­es, les dépenses de protection sociale sont de 574 soit 55 de plus qu’en 1995. Les seules retraites représente­nt 262 en 2019, soit 38 de plus qu’en 1995, et les dépenses de santé 197 en 2019, soit 17 de plus qu’en 1995.

Il faut également noter la diminution du poids des “services généraux” ou fonctions supports : finances, diplomatie, ressources humaines… et fonctions d’étatmajor (Présidence, Parlement et services du Premier ministre, présidence et assemblées des collectivi­tés locales…). Sur 1 000 de dépenses publiques, ces services généraux comptent pour 71

en 2019 contre 88 en 1995.

Le site www.fipeco.fr développe les analyses de François Ecalle.

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