Outre-Manche, polémiques fifi nancières autour du reverse factoring
A en croire les analystes de Muddy Waters, le reverse factoring peut permettre de fausser la lecture des comptes d’une entreprise en transformant une dette financière en dette fournisseur
Outre-Manche, plusieurs sociétés d’investissement ont accusé des entreprises d’utiliser le reverse factoring pour gonfler artificiellement leur cash-flow et augmenter leur marge brute. C’est ce qu’a fait fin 2019 le hedge fund Muddy Waters, en pointant du doigt NMC health, une société britannique accusée de malhonnêteté vis-à-vis de ses actionnaires. À en croire les analystes financiers de Muddy Waters, le donneur d’ordres aurait recouru au reverse factoring pour améliorer le ratio de ses comptes en transformant une dette financière en dette fournisseur. Le risque étant que la supercherie soit découverte et que l’action chute si l’entreprise se retrouve en difficulté financière et que ses conditions de financement auprès du factor se dégradent. Dès 2018, l’agence de notation Moody’s avait également fait état de ce risque de dérives. Mais à en croire les factors français, la situation est bien différente dans l’Hexagone. “Contrairement à certains pays anglo-saxons où il y a une liberté contractuelle concernant les délais de paiement inter-entreprises, la loi française impose un délai maximum de 60 jours, ce qui limite la possibilité de faire mentir les comptes”, explique-t-on du côté de l’Association des sociétés financières. “Effectivement, le reverse pourrait constituer un prêt déguisé dans la mesure où il laisse la possibilité à une entreprise de payer en temps et en heure son fournisseur mais de retarder le versement au factor. Ce risque reste à l’état d’hypothèse, aucun cas avéré n’a jamais été relevé sur le marché français”, assure de son côté Jean Revault, directeur de la relation client chez FactoFrance.