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Après avoir baissé grâce aux confinements successifs, les niveaux seraient revenus à la normale
En termes de pollution atmosphérique, l’année 2020 avait commencé sur une note douce-amère. En effet, si Airparif constatait une amélioration globale de la qualité de l’air, elle était loin d’être suffisante. “On estime qu’en 2019, 500 000 Franciliens, majoritairement répartis autour des grands axes routiers et dans le coeur dense de l’agglomération parisienne, respiraient un air au- delà des valeurs induites contraignantes, rappelle Pierre Pernot, directeur partenariats, communication et digital de l’organisme chargé de la surveillance de la qualité de l’air en Ile-de-France. Tandis que l’ensemble des Franciliens respirent un air qui ne respecte pas les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé.”
Et quelle est la situation en 2021 ? D’après les estimations de Santé publique France (SPF), à l’échelle de l’Ile- de- France, le nombre de décès liés à la pollution serait d’environ 10 000 par an. Selon une étude récente du ‘ Lancet’ ( basée sur des critères d’évaluation différents que celle de SPF), 2 500 décès prématurés seraient dus aux particules fines PM2,5 (poussières en suspension dans l’air de taille inférieure à 2,5 micromètres) à Paris et un nombre similaire de décès serait dû au NO2 (dioxyde d’azote). Paris se classerait donc en 4e position des villes où l’air est le plus pollué, derrière Madrid (Espagne), Anvers (Belgique) et Turin (Italie). “Sachant que chaque microgramme par m3 est un gain pour la santé des habitants de la capitale et des villes environnantes. L’impact sur la santé est immédiat”, précise Pierre Pernot.
Et entre- temps, c’est- à- dire au cours de l’année 2020, que s’est-il passé ?
Une année 2020 en dent de scie
Airparif a opéré un suivi en temps réel de l’année 2020 sur l’impact des confinements, déconfinements, reconfinements et couvrefeux qui ont émaillé ce millésime. Lors du premier confinement (qui a été le plus marqué), l’organisme agréé par le ministère de l’Environnement a constaté un impact important sur la pollution liée au trafic routier, qui s’illustre par une baisse de 20 à 50 % du dioxyde d’azote. “Nous avons relevé les mêmes niveaux de pollution sur les grands axes routiers parisiens que dans les parcs et jardins”, se souvient Pierre Pernot. Cependant d’autres sources de pollution, comme les pollutions agricoles ou liées au chauffage du tertiaire et des logements, sont restées assez soutenues pendant tout le premier confinement. Un mois après le déconfinement, le niveau de particules et de CO2 restait toutefois 20 % moins élevé que la “normale”. La période qui va de juin à septembre fut un peu particulière, car de nombreux Franciliens sont restés loin de la capitale avant de partir en vacances. Lorsque tout le monde est rentré dans ses pénates en septembre, le niveau de pollution est revenu à des valeurs “normales” – avec même des augmentations de polluants liés au trafic routier constatées sur certains axes, comme le périphérique parisien. “Lors du second confinement, nous avons là aussi constaté des baisses, mais beaucoup moins importantes que lors du premier.” L’année 2020 a donc globalement vu la pollution baisser, mais par à-coups, au fil des restrictions dues à la Covid 19. Et il est à craindre que la tendance lourde reste à une pollution très importante de la capitale. En effet, selon une enquête de l’Observatoire des mobilités, très peu d’afficionados de la voiture ont basculé vers des modes de transport plus vertueux, tandis qu’un grand nombre d’utilisateurs des transports en commun ont opté pour la marche, le vélo ou la trottinette…
En septembre, le niveau de pollution est revenu à des valeurs “normales” – avec même des augmentations de polluants liés au trafic routier constatées sur certains axes